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Sommet du Végétal

Compétitive et conquérante

En congrès à Dijon, les 18 et 19 janvier à Dijon, les représentants des
grandes cultures insistent pour que soient levés tous les obstacles à la
croissance de la production en France qu’il s’agisse des
biotechnologies, de l’irrigation, des produits phytosanitaires ou des
contraintes qui pourraient être imposées par la prochaine Pac.
Par Publié par Cédric Michelin
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En 2011 à Marseille, le congrès d’Orama s’était clairement prononcé sur la relance de la production céréalière. Cette année à Dijon, Philippe Pinta, le président d’Orama remet l’ouvrage sur le métier. En un an, l’ambiance nationale n’a guère évolué surtout à l’approche des prochaines échéances électorales décisives. « Nous avons le sentiment que la France incite les autres pays du monde à produire plus et à produire moins chez nous », déplore amer le président d’Orama, Philippe Pinta. Alors que le G20 présidé par Nicolas Sarkozy s’est prononcé solennellement sur la nécessité de produire davantage de matières premières agricoles pour satisfaire des besoins alimentaires croissants, la France parait en retrait et multiplie les embûches, estiment les représentants des grandes cultures. Et Philippe Pinta de pointer un certain nombre de dossiers sur lesquels les pouvoirs publics pourraient mieux faire. Sur les capacités de stockage de céréales par exemple pour lesquelles la profession céréalière a lancé un programme de 5 millions de tonnes. « Nous sommes dans l’attente de retombées concrètes en réponse à nos demandes d’assouplissements réglementaires et de rapidité d’instruction des dossiers », observe-t il. Idem sur la création de retenues collinaires pour le stockage de l’eau, les homologations de produits phytosanitaires ou les biotechnologies. L’annonce par les ministères de l’Ecologie et de l’Agriculture de publier nouvel arrêté visant à interdire la culture du maïs OGM de Monsanto malgré que l’annulation du moratoire ne passe vraiment pas, notamment chez les maïsiculteurs. Enfin les représentants des grandes cultures sont très remontés contre le dogmatisme de l’administration en matière d’aires de captage des eaux d’alimentation et de mise en œuvre de la démarche Ecophyto 2018. « Nous sommes à l’opposé du produire plus » constate Philippe Pinta.

Marche trop élevée



Un sentiment identique prévaut vis-à-vis de Bruxelles et les propositions de Dacian Ciolos en matière de réforme de la Pac. Malgré l’ambition proclamée de soutenir la production, « les mesures proposées ne vont pas dans le sens de l’augmentation de la production » estiment les céréaliers. Pire, les 7 % de surface d’intérêt écologique « remettent physiquement en cause le potentiel de production des exploitations de grandes cultures » estime Orama. De même la sanctuarisation de toutes les prairies permanentes « ne peut que jouer contre les terres labourables », ou l’obligation de diversification des cultures. Sans oublier les 30 % d’aides liées au verdissement que Philippe Pinta considère comme « trop élevés ». Le président vise également la proposition du commissaire sur la convergence des aides au niveau communautaire qu’il considère comme « trop violente ». S’il ne remet pas en cause l’objectif de convergence il souhaiterait « y aller progressivement ». Seule réelle satisfaction dans le projet Ciolos, le maintien du budget de la Pac. Mais à condition bien entendu qu’il ne fasse pas les frais d’arbitrages défavorables dans le processus de négociation à venir. Ce que redoutent au plus haut point les céréaliers.