Accès au contenu
Céréales à paille

De petites récoltes et des prix soutenus

Le Conseil « céréales » de FranceAgriMer a constaté le 13 septembre au
sujet de la dernière récolte de blé : « Nous ne sommes pas passés loin
de la catastrophe quantitative et qualitative
». Les pluies de juin ont
sauvé des récoltes qui, un mois auparavant, semblaient lourdement
compromises.
Par Publié par Cédric Michelin
120611--Silo_aerien_Chalon_sud.jpg
En définitive, la campagne céréalière 2011 ne sera, certes, pas encombrante, mais elle permettra, notamment en blé tendre, de faire face aux besoins intérieurs et d’assurer un courant d’exportation nécessaire à la préservation des débouchés. Le Conseil spécialisé « Céréales » de FranceAgriMer a donc confirmé les dernières observations sur la production de blé, l’estimant à 33,4 millions de tonnes (Mt), en retrait de 6 % sur l’an dernier. En revanche, la collecte est réduite de près de 10 % car les utilisations à la ferme augmenteraient de 33 %, pour atteindre 3,6 Mt. Le total des ressources (avec stock de report, importations…) porterait sur 33,4 Mt, en baisse de 12 % sur la dernière campagne. Ces ressources pourraient être utilisées de la façon suivante : les incorporations par les fabricants d’aliments du bétail atteindraient 5,6 Mt (+31,5 % par rapport à 2010/2011), en raison d’un prix du blé tendre redevenu plus compétitif que celui de l’orge et surtout du maïs. Les exportations porteraient sur 14,5 Mt, dont 8 Mt à destination des pays tiers, soit un recul de 26 % par rapport à une campagne 2010/2011 exceptionnelle. Ces ventes sont forcément réduites par les moindres disponibilités mais aussi par la concurrence de la Russie, qui a retrouvé une capacité d’exportation de 15,5 Mt, et d’une façon générale par celle de l’origine Mer Noire. Sur le débouché communautaire, la France aura à faire face à des importations déjà considérables en provenance de la Mer Noire, mais aussi aux blés hongrois et tchèques sur l’Allemagne. La campagne se terminerait sur un petit stock de report de 2,25 Mt, en baisse de 23 %. Sur le plan qualitatif, le millésime 2011 se situera dans une bonne moyenne malgré l’hétérogénéité des récoltes, avec un taux moyen de protéines de 11,5 % et un poids spécifique moyen élevé de 79,4 kg.


Faibles disponibilités en orge




La campagne d’orge sera particulièrement tendue. FranceAgriMer envisage une collecte de 7 Mt, contre 8,3 Mt en 2010/2011, qui n’était déjà pas une campagne d’abondance. L’autoconsommation à la ferme serait importante par rapport à une production de 8,9 Mt, avec 1,9 Mt. Cette maigre collecte trouverait notamment son emploi entre les fabrications d’aliments du bétail, 1,3 Mt contre 2 Mt en 2010/2011, les exportations, à 5,7 Mt, en retrait de 20 %, et la malterie, avec 160.000 t, en très léger progrès (+2 %), mais en baisse sur les campagnes antérieures. S’agissant de l’alimentation animale, les prix de l’orge, en sensible hausse depuis le début de la campagne, seront moins attractifs pour les fabricants d’aliments du bétail, d’où un transfert vers le blé. Les exportations vers l’Union Européenne mais aussi vers les pays tiers diminueraient en raison de la concurrence de l’origine Mer Noire. Malgré ces diverses réductions des utilisations, la campagne s’achèverait sur le plus faible stock de report depuis 2007/2008, à 780.000 t (-45 % sur la dernière campagne). Enfin, malgré une collecte en fort repli sur 2010/2011, 1,92 Mt contre 2,5 Mt l’année passée, les exportations de blé dur français devraient atteindre 1,5 Mt, faisant de la France le deuxième exportateur mondial de blé dur derrière le Canada. Il en résulterait un stock de report insignifiant de 65 000 t.


Belle récolte de maïs




Contrairement aux céréales à paille, le maïs a connu des conditions de cultures très favorables. FranceAgriMer estime pour le moment la production 2011 à 14 Mt, alors que l’AGPM (producteurs de maïs), qui se fonde sur une estimation de rendement moyen de 100 q/ha, prévoit 15 Mt. Pour le Conseil spécialisé « céréales », la collecte se situerait à un niveau très proche de l’an dernier, à 12,4 Mt. Les utilisations pour la nutrition animale baisseraient de 16 %, à 2,9 Mt, en raison de prix élevés, supérieurs à ceux du blé. En revanche, les ventes à l’Union Européenne progresseraient de 9 %, à 5,8 Mt, les importations en provenance d’Amérique du Sud se révélant peu compétitives. Même le maïs français pourrait trouver un débouché pays tiers pour 350.000 t, soit une progression de 128 %. L’Algérie vient déjà d’acheter 100.000 t de maïs français.