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Les Rencontres À Table !
GIE Synergie Station de Jalogny

Derniers réglages avant la vente du 21 février pour le GIE Synergie Charolais Station de Jalogny !

La prochaine vente de la station de Jalogny aura lieu le vendredi 21 février prochain à Charolles. 76 veaux triés sur le volet, dont 70% de qualifiés, seront proposés aux enchères. Fort du succès des années passées, le GIE Synergie est plutôt serein. 

Par Marc Labille
Derniers réglages avant la vente du 21 février pour le GIE Synergie Charolais Station de Jalogny !
Au fil des années, la vente de la station de Jalogny est devenue « un moment fort de la génétique charolaise qui suscite un engouement, un rayonnement », qu’on ne voit pas ailleurs.

La station de Jalogny a connu une très belle saison 2023-2024. La campagne s’est soldée par une très bonne vente avec 85 % d’animaux vendus à une moyenne de prix de 4.173 €. L’animal le plus cher a atteint 14.000 € ce qui en faisait le record de toutes les stations charolaises. 14 veaux ont été adjugés à des étrangers (Slovène, Tchèques, Hongrois). Cinq animaux ont été achetés en ligne et quatre des sept lots d’embryons aux enchères ont trouvé preneurs. « La vente s’est bien passée, dans une bonne ambiance. Elle constitue un moment fort de la génétique charolaise, suscite un rayonnement, attirant un public qu’on ne voit pas forcément ailleurs », résumait Didier Giraud, le président du GIE Synergie Charolais.
Le succès de la station de Jalogny s’inscrit dans une tendance qui profite à l’ensemble des stations charolaises depuis plusieurs années. D’ailleurs, les cinq premières ventes de la saison 2024-2025 affichent d’ores et déjà des scores de 100 %, rapportait Didier Giraud, par ailleurs président de la fédération des stations charolaises.


Un modèle économique fragile malgré tout


En dépit de cet engouement, le « modèle station » demeure économiquement fragile. Pour l’exercice 2023-2024, les comptes du GIE font apparaître un « léger déficit ». Les stations restent très dépendantes des subventions qui ne font que diminuer. « La station de Jalogny est un excellent outil au service de l’élevage. Mais son modèle économique est à travailler en permanence », confirmait Bernard Lacour, président de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire. Ce dernier redisait « la volonté politique de conserver cet outil ». À la baisse des soutiens publics, s’ajoute la hausse des charges. Ce sera particulièrement le cas cette année avec un contexte sanitaire qui pèse sur les frais, notamment de vaccination (FCO-3, MHE).


Mise à prix à 3.200 €


L’équilibrage financier de la station amène la question de la mise à prix des animaux. Aujourd’hui, le cours des broutards et les frais de pension incitent à revaloriser ce prix plancher jusqu’alors contenu à 2.900 €. Les autres stations charolaises ont déjà franchi le seuil des 3.000 €. Pour la prochaine vente de la station saône-et-loirienne, les responsables du GIE ont donc adopté une mise à prix de 3.200 €. Autre évolution : acheteurs et vendeurs auront à s’acquitter d’un même prélèvement de 5 % du montant de la vente.
Cette saison, le GIE a recensé 218 veaux engagés issus de 106 élevages. Des chiffres de recrutement stables depuis 15 ans. 60 de ces veaux proviennent de Bourgogne-Franche-Comté ; 24 d’Auvergne Rhône-Alpes et les six autres sont originaires du Grand-Est, des Hauts-de-France et d’Occitanie. Parmi les veaux bourguignons, la part de la Saône-et-Loire progresse, se félicitait Didier Giraud.


Six veaux à 120 d’IMOCR et plus !


92 veaux sont entrés à la station de Jalogny le 1er octobre 2024. Leur âge moyen était de 305 jours. Durant la phase de contrôle, ils ont subi quatre pesées traduisant des croissances assez régulières pour un GMQ moyen final de 1.615 grammes par jour. Les index des 89 veaux évalués sont de 103,6 en développement musculaire ; 102,3 en développement squelettique ; 99,1 en aptitude fonctionnelle ; 104,5 en croissance pour un index de synthèse station IMOCR de 107,6, détaillait Maxime Royer, le technicien de la station. 70 veaux obtiennent ainsi la qualification supérieure “RJR” et six veaux ont un IMCOR de 120 et plus, faisait valoir Didier Giraud. Parmi les 92 veaux évalués, il y avait cette année 25 porteurs hétérozygotes et 10 porteurs homozygotes du gène sans corne ; 27 porteurs du gène culard MH Q204XL ; 14 porteurs hétérozygotes et 2 porteurs homozygotes du gène culard MH Beef.


76 veaux aux enchères


Le tri final s’est déroulé le 28 janvier dernier et les animaux ont subi le test de la spermatogenèse. 16 veaux ont été éliminés depuis le début de l’évaluation, ce qui porte à 76 le nombre de veaux retenus pour la vente aux enchères du 21 février prochain à Charolles.
Comme chaque année, le GIE active tous les canaux de communication : affiche, presse agricole, site internet stationevaluation71.com, Facebook…
La qualité des veaux de la saison et le succès des années passées laissent espérer une belle vente à nouveau. Une incertitude demeure cependant sur l’export du fait du contexte sanitaire. Les Tchèques ont déjà promis d’être là et des Hongrois ont déjà acheté des animaux dans d’autres stations charolaises…

La vente aux enchères de la station de Jalogny aura lieu le vendredi 21 février prochain à Charolles. Vente en direct ou en ligne à partir de 13 heures Présentation des veaux à partir de 10 heures Tous les animaux sont génotypés et 35 sont porteurs de gènes sans corne. Six lots d’embryons seront mis aux enchères en ligne sur le site de Sicafome à partir du lundi 17 février  jusqu'au vendredi 21 février midi.

 

Que recherchent les clients de la station de Jalogny ?

Que recherchent les clients de la station de Jalogny ?

Pour tenter de mieux cerner ce que recherchent les acheteurs à la station de Jalogny, le GIE Synergie a confié à Pierre-Antoine Comte, technicien à Sicarev Coop, de réaliser une étude sur les ventes de 2019 à 2024. Sur les 389 veaux présentés à la vente durant ces cinq années, huit veaux sur dix ont trouvé preneurs. La moyenne des prix progresse au fil des années passant de 3.400 à 4.200 € environ. Les destinations des veaux se partagent grosso modo pour un tiers en Saône-et-Loire ; 28 % vont à l’étranger et 39 % partent dans les autres départements français. Trois pays d’Europe de l’Est viennent chaque année s’approvisionner à la station de Jalogny. En cinq ans, la République tchèque a acheté 34 veaux pour un prix moyen d’environ 4.140 €. La Hongrie a acquis 25 animaux à un peu plus de 4.800 € de moyenne et la Slovénie a acheté un même effectif à une moyenne de 3.380 €. Sur cinq campagnes, les animaux dotés d’estampilles (Facilité de Naissance, Avel, ALAIT) se sont mieux vendus que la moyenne. Le taux de vente des veaux estampillés « Facilité de Naissance » est le plus élevé à 90 % pour un prix moyen (4.000 €) supérieur à la moyenne des ventes des cinq campagnes (3.753 €). Le cumul des trois estampilles sur un même animal améliore encore le score de vente qui atteint alors 93 %. Le taux de vente des animaux sans corne hétérozygotes est de 85 % pour un prix moyen de 3.200 € inférieur à la moyenne générale. Moins nombreux, les homozygotes trouvent en revanche tous preneurs à 4.775 € de moyenne. Les animaux porteurs du gène culard « Q204X » (hétérozygotes) semblent se vendre comme les autres avec un prix moyen proche de la moyenne générale. Pour le gène culard « F94L », l’impact est plus significatif pour les homozygotes qui trouvent tous preneurs à un prix moyen élevé de 5.970 €. Les animaux dotés d’un bon IMOCR se vendent mieux. On note toutefois que les animaux les plus chers ne sont pas forcément les meilleurs en IMOCR, relève Pierre-Antoine Comte. L’étude montre aussi que les veaux se vendent d’autant mieux qu’ils sont plus lourds. Les invendus sont globalement moins bien lotis en GMQ, avec des IMOCR inférieurs à 105. L’étude de leurs profils confirme que l’IFNAIS a un gros impact. Cette base de données est appelée à être étoffée dans les années futures, conclut le technicien. Un travail statistique plus poussé permettra ainsi d’affiner les critères d’achat des clients de la station de Jalogny.


Et aussi plus de diversité génétique


Les responsables du GIE ont aussi en tête de répondre à une demande de variabilité génétique émanant des éleveurs. Dans le cadre du programme de procréation de la station, des plans d’accouplement sont réalisés avec des taureaux de monte naturelle. La difficulté est que le système d’indexation favorise les taureaux de schémas de sélection alors qu’il pénalise les taureaux privés pourtant plus variables. Cette question constitue un enjeu pour la station, confirmait Didier Giraud qui aimerait une estampille supplémentaire pour mettre en valeur « les pédigrees faciles à utiliser ».