Des bilans en équilibre
FranceAgriMer –réuni le 9 novembre– confirment la modicité de l’offre
céréalière cette campagne sauf, éventuellement en maïs selon les
sources d’appréciation de la récolte. Détails.
Les utilisations intérieures ont donc été revues en baisse de 300.000 t, à 15,36 Mt, en raison notamment des prévisions d’utilisations par les fabricants d’aliments du bétail, ramenées de 5,4 à 5,2 Mt.
Exportations dynamiques
La grosse différence pour parvenir à un bilan d’équilibre se fera donc au détriment de l’exportation, ce qui n’est pas dramatique compte tenu de la diminution du disponible exportable. En attendant, les prévisions d’exportations vers les pays tiers ont été augmentées de 100.000 t, à 8,6 Mt, et les ventes à l’Union européenne de 80.000 t, à 6,45 Mt. Bien que privé du débouché égyptien par la concurrence de la zone Mer Noire, extrêmement active cette campagne, les réalisations françaises vers les pays tiers conservent un rythme satisfaisant, avec 3,4 Mt sorties au 1er novembre, dont 60 % en direction de l’Algérie, contre 4,5 Mt l’an dernier à la même date. Après ces divers ajustements, Le stock de report est pratiquement reconduit à 2,5 Mt, 13 % de moins que l’an dernier.
Les modifications sont insignifiantes pour le blé dur dont la collecte est estimée à 1,92 Mt contre 2,53 Mt l’an dernier, conséquence de la faiblesse de la production. La campagne se terminerait sur le stock report de 108.000 t, le plus bas de ces dernières années.
Orge : une petite campagne
Pour l’orge, dont la saison est marquée d’une récolte en sensible baisse, -13 % sur 2010, et une collecte de 7 Mt, en recul de 1,3 Mt sur la dernière campagne, la principale modification apportée au bilan d’octobre porte sur l’export pays tiers, augmenté de 100.000 t, pour 900.000 t. Au 1er novembre 413.000 t d’orge avaient été embarquées à destination des pays tiers, contre 507.000 t il y a un an. C’est un bon résultat eu égard à la faiblesse des disponibilités. Les utilisations par les fabricants d’aliments sont maintenues à 1,2 Mt, 40 % de moins que pour la dernière campagne, et le stock de report reste annoncé à un niveau exceptionnellement faible, 816.000 t le plus bas depuis 2007/2008.
Maïs : estimations divergentes
FranceAgriMer a relevé son estimation de récolte de maïs grain de 270.000 t à 15 Mt, alors que le ministère de l’Agriculture est passé à 15,2 Mt et que l’AGPM prévoit 16,4 Mt. La différence provient d’une estimation de rendement, avec 105 qx/ha pour l’organisation professionnelle contre 101 pour le ministère et 98 pour FranceAgriMer. Avec plus de 1 Mt entre les extrêmes, les prochains bilans risquent d’être nettement modifiés. Pour le moment, en s’en tenant aux chiffres de FranceAgriMer, les utilisations par les fabricants d’aliments du bétail sont augmentées de 200.000 t à 3,4 Mt.
Mais le signe le plus marquant est l’exportation vers les pays tiers rehaussée de 200.000 t, à 700.000 t, le plus haut chiffre de ces cinq dernières années. Au 1er novembre, 206.000 t avaient été chargées à destination des pays tiers contre 33.000 t il y a un an ! Les perspectives de vente à l’Union européenne sont quasi reconduites à 3,5 Mt. Toujours en se référant au Conseil spécialisé, la campagne s’achèverait sur un modeste report de 1,8 Mt, en attendant que se vérifient les autres prévisions.
Récoltes exceptionnelles de colza, de betteraves et de pommes de terre
Selon le ministère de l’Agriculture, la forte récolte de colza est confirmée à 5,36 Mt ( +11,2 % sur 2010 et +11,8 % sur la moyenne quinquennale), tout comme la chute libre des pois protéagineux, -39,4 % par rapport à la forte récolte de l’an dernier, les féveroles partagent cette orientation. La prévision de récolte de betteraves industrielles confirme son très haut niveau avec un relèvement de près de 500.000 t par rapport aux estimations d’octobre et 4,1 Mt de plus qu’en 2010 et la récolte de pommes de terre de conservation a encore été revue en hausse pour atteindre 5,4 Mt, chiffre exceptionnel dû à un rendement lui aussi exceptionnel de 46,2 t/ha. Portée à 18,7 Mt, la production de maïs fourrage dépasserait de 13 % celle de 2010 et de 10 % la moyenne quinquennale.