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Itinéraire du pois de printemps

Des économies sur le plan azoté

Le pois protéagineux est un excellent précédent au blé et une très bonne
coupure dans les assolements à dominante culture d’hiver. Cette culture
offre en effet, des économies sur le plan azoté pour la culture
suivante et permet de gérer le problème des graminées adventices. De
plus, la sélection variétale actuelle en pois de printemps offre un
choix important de variété à bon potentiel mais également à très bonne
tenue de tige. Aravalis - Institut du végétal se propose de récapituler
les points de l’itinéraire technique pour les producteurs bourguignons.
Par Publié par Cédric Michelin
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Pas possible avec l'aphanomyces



Aujourd’hui, il n’existe pas de solutions pour envisager la culture du pois de printemps sur des parcelles contaminées par le pathogène du sol aphanomyces. Ce champignon provoque en effet, au printemps, des pourritures racinaires, surtout si le sol est humide, et détériore fortement le potentiel de rendement. Le champignon pouvant se conserver plus de 15 ans dans le sol, il est impératif de réaliser un test prédictif avant l’implantation du pois. Par mesure de précaution, il faut limiter la fréquence du retour de la culture tous les 5-6 ans pour limiter les interactions avec les autres pathogènes du sol.


Des semis en bonne condition



Pour une bonne implantation de la culture et pour éviter par la suite des problèmes avec les pathogènes du sol, un semis en sol ressuyé est primordial. C’est aussi au stade jeune du pois que se mettent en place les nodosités qui permettent à la culture d’être autonome en azote tout au long du cycle. Ainsi, un sol ressuyé et poreux lors de l’implantation maximise les chances de réussites de la culture.
La période idéale de semis en Bourgogne et Franche-Comté se situe entre le 20 février et le 15 mars. C’est la fenêtre de temps qui permet d’éviter au maximum les freins climatiques par la suite : le gel à la levée (les gels de mars peuvent se montrer très agressifs sur une culture peu développée) et les températures fortes à la floraison. Les semis tardifs seront fortement handicapés par le climat souvent sec et chaud de juin.
Il faut viser une profondeur de semis entre 3 et 4 cm avec une densité de 80 grains/m² en sol limoneux et 90 grains/m² en sol caillouteux. Un roulage doit être réalisé systématiquement dans les terres caillouteuses entre le semis et la levée afin de faciliter la récolte.


Des variétés productives et à bonne tenue de tige



Dans le large choix de variétés existant en pois de printemps, certaines donnent de bons résultats dans l’Est de la France, avec en tête de liste trois variétés plus productives : KAYANNE, GREGOR et GENIAL. Ces trois variétés ont une très bonne tenue de tige avec des hauteurs à la récolte supérieures à 50 cm. Le critère de résistances à la verse a en effet été amélioré depuis plusieurs années en gagnant plus de 10 cm de hauteur de tige à la récolte en moins de sept ans. Elles sont, toutes trois, plutôt précoces à floraison et à maturité, ce qui les positionne bien en terme de cycle de développement pour le climat bourguignon. KAYANNE n’est pas sensible à la chlorose ferrique et reste la plus productive d’une année sur l’autre, ce qui en fait une valeur sûre. GENIAL confirme également son potentiel depuis deux ans.


Peu de solutions de désherbage



Le nombre de solutions de désherbage en pois protéagineux n’est pas pléthorique. Plusieurs stratégies de désherbage contre les dicotylédones sont possibles sur pois de printemps, qui dépendent des adventices et de l’infestation de la parcelle.
• Pré-levée uniquement, à la dose proche de la dose homologuée. Cette solution offre un plus large choix de produits et doit être privilégiée en cas d’infestation importante de dicotylédones fortement concurrentes comme le gaillet et les matricaires, ou si des dicotylédones difficiles à maîtriser uniquement en post levée sont présentes comme la renouée des oiseaux.
• Pré-levée puis post-levée, aux doses inférieures aux doses homologuées. Cette solution oblige le passage en post-levée car la pré-lévée en dose réduite ne permettra pas de contrôler l’ensemble des adventices.
• Post-levée uniquement. C’est la solution la plus économique mais à réserver aux parcelles qui ont peu de problèmes d’enherbement et à condition de pouvoir intervenir sur des adventices jeunes.


Des ravageurs à surveiller en début de cycle



En Bourgogne, la présence de ravageurs est de moindre intensité que les régions voisines. Il faut néanmoins faire attention en pois de printemps aux trips (minuscules insectes noirâtres appelés communément "mouchette d’orage"). Ces insectes, à la levée, peuvent altérer fortement le rendement avec des morsures qui rendent les plantes chétives et non productives. Dès la présence d’un trips par plante, il est conseillé d’intervenir.
À la levée, les sitones sont également à surveiller. Même si les morsures des adultes (poinçonnage des feuilles) est impressionnant, ce sont les larves qui sont nuisibles puisqu’elles consomment les nodosités. Le seuil d’intervention est au-delà de 5 à 10 encoches sur les premières feuilles de la levée au stade 6 feuilles. La lutte sur ces ravageurs se fait à base de pyréthrinoïdes, avec un effet de contact sur la végétation présente au moment du traitement. Les sitones arrivent souvent après les trips et il est rare d’arriver à maîtriser les deux ravageurs par une seule application.
À partir du début de la floraison, l’arrivée de pucerons verts peut être nuisible, et au-delà de 30 pucerons par tige, il est recommandé d’intervenir avec un produit efficace.


Lutter contre l'anthracnose



La principale maladie qui affecte les pois protéagineux est l’anthracnose. Elle est à surveiller de début-floraison à fin-floraison sur les pois de printemps et leur contrôle se réalise par l’application de chlorothalonil, seul ou en association qui donne de très bons résultats (1.000 à 1.500 g par traitement selon la pression de l’année). Un à deux traitements sont parfois nécessaires, surtout si les conditions sont humides pendant la floraison. Il faut cependant surveiller la maladie de près, surtout si des conditions douces et humides perdurent pendant l’hiver car elles favorisent l’expression de l’anthracnose qui pourrait devenir nuisible avant la floraison.

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