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Arvalis – Institut du végétal

Des prises de décisions de plus en plus complexes

La réunion technique annuelle d'Arvalis - Institut du végétal pour la
région Bourgogne Franche-Comté s'est déroulée le 4 novembre dans
les locaux d'AgroSup Dijon. Le contexte économique des exploitations et
la conjoncture des marchés étaient notamment au programme. Agriculteurs
et conseillers sont au diapason : faire un choix aujourd'hui est pour le
moins... compliqué.
Par Publié par Cédric Michelin
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Quelle instabilité ! Les prix des matières premières ne cessent de varier, le marché est de plus en plus concurrentiel, les charges augmentent, les soutiens diminuent, la conditionnalité verdit, la visibilité se réduit... « Faire des choix tactiques sur la campagne et établir une stratégie d'investissement est de plus en plus difficile pour l'agriculteur », signale Valérie Leveau, responsable de l’équipe Économie et Systèmes à Arvalis - Institut du végétal. Son exposé du 4 novembre à AgroSup Dijon, à l'occasion de la réunion technique régionale annuelle a également fait part des difficultés rencontrées par les techniciens : « pour eux aussi, la difficulté est là : comment faire pour conseiller le producteur dans de telles conditions ? ». Dans la mesure où personne où l’incertitude est forte (notamment en termes de prix, qui varient selon ce qui se passe dans les quatre coins du globe), Valérie Leveau invite les agriculteurs à « situer » leur exploitation par rapport à un niveau de risque économique.

Évaluer les enjeux


Au delà du contexte de production (prix de marché et des intrants, soutiens, conditionnalité...), le rendement reste un élément clé dans la rentabilité de l'exploitation. L'agriculteur peut, entre autres, mesurer l'impact de la variation du rendement et du prix. « En se basant sur l'historique, quel sera le résultat de l'exploitation si le blé est à 120€/tonne? À 150€/tonne...? Dans quel cas de figure l’exploitation sera-t-elle en danger ? Ce sont des questions qui doivent être posées pour que l'agriculteur puisse se positionner et anticiper » signale Valérie Leveau. Après cette connaissance des risques, l'exploitant devra adopter la stratégie qu’il jugera la plus appropriée en connaissant les différents enjeux : outils de gestion externe (épargne de précaution, arbitrage se la commercialisation marchés physiques ou à termes, assurance…) ou évolutions techniques (itinéraires techniques, mécanisation et organisation du travail...). « Aujourd'hui, l'agriculteur doit avoir une vision très large de son métier tout en étant toujours plus spécialisé dans plusieurs domaines. Mais une chose est sûre : il n'existe pas solution parfaite, le risque, commun à toute entreprise, est toujours là et il augmente » termine Valérie Leveau.



Coûts de production et seuils de commercialisation en hausse dans un marché fluctuant


Les prix sont dans une fourchette plutôt haute pour le début de la commercialisation de la récolte 2011, mais les coûts de production du blé n'ont jamais été aussi élevés. Les charges ont encore augmenté cette année et sont proches de leur niveau de l'année 2009, « sauf que cette année, les rendements sont plus faibles » précise la responsable d'équipe Économie et Systèmes de production. Le seuil de commercialisation (coût de production auquel on retranche les aides) augmente en tendance puisque les coûts augmentent et les aides diminuent (Bilan de santé, attente la prochaine Pac). « C'est plutôt inquiétant » commente Valérie Leveau, des incertitudes demeurent pour la fin de campagne : Il y a un contexte général de crise mondiale qui pourrait impacter la consommation. Ensuite, toutes les récoltes mondiales ne sont pas terminées : ça s'annonce très bon en Ukraine. Le blé australien est également prometteur. Reste ensuite la récolte de maïs en Amérique du sud qui pourrait améliorer ou dégrader les prix...La récolte 2012 accentue la tendance 2011 en ce qui concerne l’évolution des charges. Sous haute surveillance...