Des ventes « soutenues »
annoncer lors de son assemblée générale. Malgré les pertes de volumes à
nouveau en 2013, l’exercice 2013-2014 a profité des ventes et des cours «
soutenus ». Le chiffre d’affaires est ainsi en progression de +12 % à
presque 4 millions d’€. La cave a dépassé notamment les 200.000
bouteilles vendues en directe. Les revenus des coopérateurs s’en sont
ressentis positivement.
Pourtant, après les récoltes 2012 et 2013, ce pari n’était pas gagné avec les pertes en volume dûes aux aléas. « La récolte 2013 fut encore plus déficitaire que la précédente. Il manquait 1.650 hl par rapport à une récolte "normale", ou 506 Hl (-6,5%) par rapport à la précédente campagne. Nous n’avions que 7.232 hl à commercialiser, et particularité, avec des manques en blancs également cette année se rajoutant aux pertes en rouges », reconnaissait le directeur Pascal Perrin. Pas une situation idéale donc. Car derrière se cachaient donc des « trésoreries tendues » pour les coopérateurs, rappelait Luc Chevalier.
Progression sur tous les segments de clientèle
Mais si la cave exploite 134 ha, c’est la grande Bourgogne qui vivait les mêmes difficultés et pénuries. Du coup, les cours et prix étaient mécaniquement en hausse en raison de la forte demande en vins. Et ce sont tous les millésimes qui étaient recherchés. Au final donc, sur l’exercice, la cave a donc réussi à facturer 10.082 Hl (- 5%), incluant donc des « achats à d’autres caves en vins de table », faisant ainsi progresser de 438.000 € le chiffre d’affaires. Il approche les 4 millions d’€ (+12 %), avec des ventes directes « égales » à celles aux négoces. Ces dernières étant en diminution (3.900 Hl) puisque servant de « variable d’ajustement en année déficitaire » pour privilégier les clients particuliers. Les Etats-Unis devront aussi attendre en raison de la faiblesse des stocks. Ainsi, « dans la droite ligne de sa politique commerciale valorisante », la cave de Charnay a dépassé la commercialisation de 200.000 bouteilles en direct, avec une « progression encore du nombre de clients ». A noter qu’Internet ne représente que quatre jours de vente détail. La cave a dans le même temps abaissé sa part de vins de table en vrac, même si les ventes BIB connaissent un « regain » (2.874 Hl).
Marge coopérateur en hausse
Résultat : « une marge coopérateur » en hausse. L’expert comptable donnait les « hausses » des revenus moyens par hectare, qui au rendement maximum, grimpent de +55% en Pouilly-Fuissé, +43 % en Saint-Véran ou encore +28 % en Viré-Clessé. Au final, les « rémunérations sur la récolte 2013 – pas terminée d’être commercialisée – sont en hausse de 21 % alors que les apports étaient en retrait de -6 % ».
Luc Chevalier se félicitait de cette « belle progression des rémunérations » et voulait voir là, « les efforts réalisés dans la vente directe ». Le signe aussi d’une « valorisation normale au négoce ». Mais, le président n’est pas née de la dernière pluie et sait que « malheureusement, les négociants ne reconnaissent pas toujours la qualité et ne croient qu’à la loi offre/demande ». Avec « très peu de stock disponible » ici et partout, la tendance des cours vrac est encore bien orienté en ce début de campagne, « même si c’est dur pour les rouges » actuellement.
En parallèle de son magasin évidemment, la cave cherche à développer l’export, les deux ensemble « pour éviter les dents de scie » des cours du vrac sur le long terme. Un axe qui permet de poursuivre la montée en gamme des vins de Bourgogne et des appellations régionales notamment.
Maitriser les charges
Les administrateurs, « bien impliqués » continuent aussi le travail indispensable de gestion pour « mieux vendre, avec des charges maitrisées et des salariées qui comprennent la politique en place ». Avec les petites récoltes, la vigilance était de mise. Les "frais de vinification" sont mécaniquement en légère hausse (92,51 €/Hl). « C’est très important de rester le plus attractif possible pour attirer de nouveaux adhérents », expliquait Pascal Perrin. Au final, le résultat de l’exercice augmente, tout comme la marge brute, la valeur ajoutée. Avec cette capacité d’autofinancement, le caveau et une partie des cuves vont être rénovés. Des investissements rendant la coopérative attractive. Luc Chevalier se félicitant de voir un nouveau coopérateur « avec de gros apports de vignes » adhérer. La cave a d’ailleurs voté et va lui accorder une avance de trésorerie. Offrant de nouvelles et belles perspectives d’avenir…
Des orfèvres du mieux vivre ensemble !
« Être un orfèvre du vin, c’est une image que l’on doit tous avoir à l’esprit sur nos exploitations », insistait Luc Chevalier. Pour lui, si « beaucoup de contraintes onéreuses » s’abattent sur les exploitations viticoles, notamment sur le volet environnement, ces dernières peuvent aussi être vues comme des « aubaines qui donnent des perspectives ». « Les consommateurs les avaient vues avant nous », souriait-il.
Dans le cas du métier de vigneron, « on a peut être quelques défauts - bruits, salissement des routes, travail le weekend…- mais indépendamment de cela, on se doit de vivre en toute harmonie avec ceux qui nous entourent ». C’est vrai que les vignes sont parfois à proximité des habitations de Charnay. Le président de la cave estime qu’il serait certainement bon d’avoir des réunions avec les riverains sur la réalité du métier de vigneron : « Par ignorance, nos voisins nous critiquent mais parfois aussi avec raison ». Un discours franc et ouvert doit donc être engagé avec eux pour leur « demander un peu d’indulgence ». Les vignerons progressent avec les techniques et la recherche. Un long chantier de tous et de tous les instants. « Il faut parfois juste savoir prendre son téléphone et prévenir son voisin ». Une façon simple de « mieux vivre ensemble » bénéfique derrière « à l’image d’un produit noble ». Le maire de Charnay-les-Mâcon, Jean-Louis Andres allait dans ce sens et appuiera pour que « le travail des uns et des autres soit compris » sur le Mâconnais. Les portes ouvertes du 28 et 29 mars seront déjà une première occasion d’échanger…