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Les Rencontres À Table !
Didier Giraud, éleveur à Ciry-le-Noble

Didier Giraud, éleveur à Ciry-le-Noble ; la construction collective plutôt que la contestation

Par Marc Labille
Didier Giraud, éleveur à Ciry-le-Noble ; la construction collective plutôt que la contestation

Mon engagement sur la liste FDSEA/JA est d’abord motivé par la réussite du GIE Synergie Charolais Station de Jalogny, un projet collectif qui doit beaucoup à la Chambre d’Agriculture et ce que représente une telle organisation. En tant qu’ancien JA participant chaque semaine aux Grandes Gueules sur RMC, je suis très attaché à la représentativité. Le syndicat majoritaire bénéficie d’une certaine aura face aux politiques. Sa représentativité lui permet de peser. Voter pour un syndicat et lui permettre d’être majoritaire, c’est peser différemment sur des décisions de demain. Ne plus être majoritaire ferait perdre toute crédibilité. Idem pour le taux de participation qui, s’il est trop faible, discrédite les élus. Pour moi, la cogestion n’est pas un gros mot. Que des paysans s’impliquent de façon positive dans les orientations de la profession, c’est gratifiant. C’est même préférable à de simples revendications sous le mot d’ordre "tous contre" ! Malheureusement, aujourd’hui, le vote "contre" l’emporte sur le vote "pour". C’est une dérive dangereuse de notre société. Le dégagisme a ses limites… On ne participe plus à la construction ; on est toujours dans la réaction… Dans les années soixante, le syndicalisme de l’époque avait su transformer son projet collectif en actes décisionnels en le faisant entrer en politique. C’était le fondement de la cogestion. Pour mettre en œuvre un projet collectif, on a besoin de politique. D’ailleurs, l’engagement politique peut être vu comme le prolongement de l’engagement syndical. Aux Grandes Gueules, j’observe que mon parcours d’engagement syndical force le respect de mes interlocuteurs. On me prête une écoute bienveillante parce que je suis agriculteur et que je me suis engagé aux JA et à la FDSEA. La force du syndicalisme se travaille au niveau des cantons auprès des adhérents de base. Pour susciter l’adhésion, il faut s’occuper d’eux, prendre soin d’eux. Si je me suis engagé dans la liste FDSEA/JA, c’est aussi parce que nous avons une formidable équipe de jeunes agriculteurs. Leurs valeurs sont les mêmes que celles de ma génération. Le nombre d’agriculteurs diminue, mais il y a des jeunes très motivés prêts à prendre la relève et c’est rassurant.