Du nouveau contre les insectes
Le charançon du bourgeon terminal est le plus nuisible
L’adulte est discret et sa présence ne peut être détectée dans les parcelles que dans des pièges (cuvettes jaunes en haut de la végétation). Les dégâts des larves de charançons du bourgeon terminal ne sont généralement visibles qu’après la reprise de végétation à un moment où il n’y a plus aucune possibilité de lutte. Sa nuisibilité peut être importante, d’autant plus sur des petits colzas ou des colzas mal implantés. Intervenir 8 à 10 jours après les premières captures d’adultes, de façon à les détruire avant la ponte.
Les pucerons transmettent des viroses
Le puceron vert du pêcher est le plus nuisible car il transmet des viroses au colza. Dans les cas les plus graves, ces viroses peuvent causer des pertes supérieures à 5 q/ha.
En cas de traitement de semences Cruiser OSR, les colzas seront protégés des attaques précoces, souvent difficiles à repérer, et ce jusqu’au stade 6 feuilles. Cette protection est suffisante car on considère que le risque de transmission de virose par les pucerons est important de la levée jusqu’au stade 6 feuilles ou 6 semaines de végétation.
En l’absence de traitement de semences efficace sur pucerons, il faut observer régulièrement et minutieusement les plantes. Intervenir avec un insecticide dès que l’on atteint 20 % de plantes qui portent des pucerons. Le pyrimicarbe et le thiachlopride sont efficaces sur pucerons. Ces derniers sont résistants de longue date aux pyréthrinoïdes.
Les altises sont à gérer au cas par cas
Ponctuellement, les altises adultes (principalement la petite) peuvent endommager la surface foliaire du colza au début de son cycle. Ces prélèvements de surface verte limitent la croissance et, dans les cas les plus sévères, peuvent entrainer des pertes de pieds (souvent en bordure). Vis-à-vis de ce risque, le seuil d’intervention est de 8 plantes sur 10 avec morsures ou 25% de surface foliaire détruite, du stade cotylédons à 3 feuilles. En deçà de ce seuil, on peut considérer que les interventions amènent plus d’inconvénients que d’avantages, notamment sur la faune auxiliaire qui régule les populations de pucerons.
Concernant le risque vis-à-vis des larves de grosses altises, les interventions ultérieures, avec des pyrèthrinoïdes visant le charançon du bourgeon terminal, permettent de détruire en grande partie les larves d’altises lors de leurs déplacements.
En cas d’infestation larvaire, il est possible d’intervenir spécifiquement avec une pyrèthrinoïde lorsque 70 % des plantes présentent au moins une galerie.
Un cortège d’autres insectes moins dommageables
D’autres insectes peuvent être présents dans les colzas à l’automne : mouches du chou, mineuses dans les feuilles, insectes du sol (taupins, noctuelles,…), tenthrèdes. En général, une intervention phytosanitaire n’est pas justifiée. Concernant la mouche du chou, très présente dans nos régions de production, il n’existe pas de recours chimique. La seule méthode pour limiter les attaques repose sur l’agronomie. Elle consiste à ne pas semer trop précocement et à optimiser la qualité de l’implantation pour limiter l’impact des galeries des asticots sur les pivots.
L’innovation traitement de semences
Cruiser OSR associe le thiaméthoxam (insecticide) et 2 fongicides (métalaxyl-M et fludioxynil). Ce traitement de semences permet la protection contre les maladies responsables de la fonte des semis et du mildiou et protège contre les ravageurs présents en début de cycle.
Son efficacité est bonne contre les attaques de pucerons (jusqu’au stade 6-8 feuilles), les tenthrèdes de la rave et, même s’il peut être insuffisant sur attaque un peu sévère, les petites altises.
Cruiser OSR est efficace contre les attaques précoces de grosse altise jusqu’au stade 3-4 feuilles.
Cruiser OSR n’est pas efficace sur mouche du chou, baris, charançon du bourgeon terminal.
Précautions à prendre :
- Recommandation : en cas d’utilisation d’un semoir pneumatique à dépression, diriger les poussières des semences traitées vers le sol à l’aide d’un déflecteur
- Les semences doivent être bien enfouies dans le sol pour protéger les oiseaux sauvages
- Dangereux pour les abeilles (pas de culture mellifère comme culture de remplacement)
- Pas d’utilisation d’insecticides de la famille des néonicotinoïdes (PROTEUS notamment) en traitement foliaire tout au long du cycle de la culture dans les cultures traitées thiamethoxam pour éviter les risques d’apparition de résistance croisée
Consulter le Bulletin de Santé du Végétal de votre région
Des observations hebdomadaires sont réalisées par les partenaires du réseau d’épidémiosurveillance. N’hésitez pas à consulter le BSV de votre région accessible depuis l’espace régional du site CETIOM ou sur les sites de la Chambre d’agriculture et de la DRAAF.