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Semis de printemps

En attente de la pluie

Le principal phénomène qui marque ce printemps est incontestablement le manque de pluie. Tout espoir n’est cependant pas perdu si l’on se réfère à l’an passé où les pluies de la seconde partie du printemps avaient sauvé les cultures et les rendements.

En attente de la pluie

L’absence de pluie depuis début mars représente la principale inquiétude des agriculteurs et des techniciens chambre.
« Il y a un mois en arrière, la saison était globalement bien partie », rappelle Lionel Borey, entre un hiver arrosé et des températures correctes.
Tous s’accordent ainsi à dire que les nappes ont bénéficié en période hivernale d’un rechargement bienvenu. Malheureusement après plus d’un mois et demi sans pluie, le constat d’une sécheresse de surface se fait désormais pratiquement partout.

Réalisés en partie

À part quelques secteurs qui ont bénéficié d’un peu d’apport d’eau ces derniers jours, « le sec devient critique, les cultures d’hiver souffre et on se voit contraint de différer nos dates de semis de maïs. On a encore quelques jours devant nous pour attendre le retour des pluies », estime Lionel Borey.
Antoine Villard, conseiller grandes cultures de la chambre d’agriculture, le confirme, « la moitié des semis ont été réalisés. Les sols sont réchauffés, les agriculteurs sont prêts, mais il ne pleut pas. C’est actuellement la période optimale pour les semis de maïs. En mai, on commence à perdre un peu de potentiel… ».
Comme toujours, la nature du sol joue beaucoup : « dans les limons, les semis sont bien avancés. C’est tout de suite plus compliqué dans les sols argileux ou qui ont été travaillés en mars… ».

Lionel Borey souligne également que l’une des problématiques à surveiller de près reste « les attaques de corvidés sur des semis qui vont déjà démarrer dans la difficulté ». Le responsable de la section grandes cultures rappelle qu’une démarche auprès de la DDT est toujours possible pour faire intervenir les chasseurs malgré le contexte de confinement. La profession agricole va demander une simplification de ces démarches.

Du côté des premiers ensilages, le sec a également entamé le potentiel de rendement : « la qualité est là, mais les quantités sont très variables et nous faisons globalement moins bien que l’an passé », relate Stéphane Convert. Les rendements exacts ne sont pas encore connus, mais la saison d’ensilage a débuté plusieurs semaines plus tôt que l’an passé. Comme ses collègues, l’éleveur de La Charmée attend la pluie pour conditionner la réussite de la deuxième coupe « Quid de l’avenir ? s’il ne pleut pas ça deviendra problématique ». Et « pour l’instant, ça ne repart pas », constate Antoine Villard...

JNO signalée

Si globalement les cultures sont plutôt saines, il convient malgré tout de souligner la pression de jaunisse nanisante de l’orge qui tend à se généraliser et à s’amplifier sur le département. « On constate une pression exceptionnelle dans le département sur des parcelles d’orge et de blé », explique Antoine Villard. Le virus de la JNO a été transmis par les pucerons, présents dès l’automne sur les cultures. « En soi, rien d’alarmant à ce moment-là. Mais l’hiver doux ne les a pas éliminé et ils ont continué à transmettre le virus » qui s’exprime depuis la sortie d’hiver de façon très marqué. « Nous sommes beaucoup à s’être fait prendre. D’habitude, je ne traitais jamais les blés semé fin octobre. Là ce n’est pas passé et ça ne sent pas la bonne année » pour ces parcelles touchées, s’inquiète Stéphane Convert.
Si pour l’orge, l’une des solutions peut consister à opter pour une variété d’orge fourragère résistante, ce n’est pas aussi simple pour le blé. La problématique sera donc à prendre en considération dès l’automne prochain en procédant très certainement à un traitement insecticide.