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Meunerie

Faire face à l’incertitude des marchés

L’ANMF (Association nationale de la Meunerie française) s’est penché sur
« les défis de l’incertitude des marchés », lors de sa Convention
annuelle du 8 septembre. La meunerie et l’industrie de l’alimentation
sont directement confrontées à la volatilité des prix sur les marchés
dans leurs approvisionnements en matières premières, les céréales.
Par Publié par Cédric Michelin
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La tendance à la volatilité des prix sur les marchés de matières premières agricoles s’accentue, selon Bernard Valuis, délégué général de l’ANMF. Et tous les efforts de régulation ne parviendront pas à en supprimer totalement les effets. Les meuniers, comme les autres utilisateurs de matières premières agricoles, y sont contraints. L’ANMF a donc convié à sa Convention annuelle, le 8 septembre, à Paris, des responsables d’entreprises ou d’organisations professionnelles avec cet objectif : apprendre comment ils se sont adaptés à cette situation. Certains, comme les producteurs d’oléagineux, représentés dans ce débat par Yves Delaine, président de la Fédération des corps gras et Directeur général adjoint de Sofiprotéol, sont directement exposés aux fluctuations imprévisibles des marchés. Ils utilisent donc depuis longtemps les marchés à terme (le premier marché à terme agricole re-ouvert en France a été celui du colza), sans lui attribuer des vertus de régulation mais comme outil de gestion. Pour d’autres, comme Henri Brichart, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) et vice-président de la FNSEA, profession dont les volumes de production étaient jusqu’ici encadrés dans un système de quotas, la filière laitière doit maintenant « se préoccuper de la gestion de cette incertitude et de la manière dont elle peut se répercuter de façon verticale vers l’amont (contractualisation), mais aussi de manière horizontale ». Car il n’y a pas « un » marché des produits laitiers mais « des » marchés, explique Henri Brichart. La volatilité du yaourt n’est pas la même que celle de la poudre de lait.

Faire face




Enfin, d’autres secteurs comme le sucre, la conserverie de légumes ou le chocolat sont également venus faire part de leur expertise, le 8 septembre. Si tous s’accordent à reconnaître la nuisance des excès de la volatilité sur les marchés de matières premières agricoles, chacun de ces secteurs s’est employé à y faire face. L’ANMF opte donc pour une posture positive, considérant que d’autres secteurs sont parvenus à accompagner cette tendance à la volatilité, voire à en tirer profit. D’ailleurs, depuis 2007, malgré les soubresauts du marché du blé, la meunerie française a poursuivi sa politique de restructuration et de concentration. En 2010, 32 petits et moyens moulins ont abandonné leur activité et les quatre grandes entreprises nationales, qui représentaient 57,4 % des écrasements en 2009, sont passées à 57,9 % en 2010.