« On vous soutient »
Répondant à l’appel national lancé par la FNSEA, les agriculteurs de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs de Saône-et-Loire se sont mobilisés le vendredi 26 septembre en fin d’après-midi. Deux actions simultanées ont eu lieu à l’Intermarché du Creusot et à l’Auchan de Mâcon. Objectif : aller à la rencontre des consommateurs pour rappeler les enjeux liés à l’origine des produits et au respect des normes françaises.

Sur place, les agriculteurs ont procédé à un relevé dans les rayons. Plusieurs références ont été pointées du doigt pour leur non-conformité avec les règles imposées aux producteurs français : plats « préparés » en France, mais contenant des ingrédients d’origine trompeuse, produits à base de poulet étranger, ou encore colliers antiparasitaires à base d’acétamipride, une substance largement critiquée par l’opinion publique cet été suite à la pétition contre la loi dite Duplomb. « Ces écarts créent une véritable distorsion de concurrence, au détriment de nos exploitations », ont insisté les représentants syndicaux auprès des médias, gérants des magasins et leurs clients.
À l’inverse, les filières locales et les produits mettant en avant une origine française claire ont été valorisés par la remise symbolique d'encouragement au soutien des filières françaises et locales. Une manière positive de souligner les efforts des entreprises qui jouent la carte de la transparence et du soutien à l’agriculture nationale. Il faut reconnaître les bonnes volontés de la grande distribution dans nombre de ses rayons, notamment côté viandes, en lien avec le rayon boucherie traditionnelle.
« Vos produits sont trop chers »
Les échanges avec les consommateurs se sont donc déroulés dans un climat constructif et serein. Beaucoup de clients ont exprimé leur surprise face à certains produits mis en évidence, mais aussi leur volonté d’être mieux informés pour pouvoir orienter leurs choix d’achat. Au détour des rayons, les conversations avec plusieurs clients étaient révélatrices du soutien des Français. À Mâcon, une mère de famille n’y allait pas par quatre chemins : « Vos produits sont trop chers, mais c’est parce que, comme nous, vous payez trop d’impôts et de charges ». Les agriculteurs convenaient qu’avec la surcharge administrative et de normes, leurs charges font qu’ils ne sont pas toujours compétitifs par rapport à d’autres, mais qu’ils le sont lorsqu’ils se comparent à d’autres producteurs qui respectent les mêmes règles qu’eux.
Plus véhément encore, un chauffeur routier rajoutait, « si vous rebloquez les routes, on vous soutiendra, car nous n’avons plus le droit de faire grève (jours fériés et vacances scolaires, N.D.L.R.) au risque de perdre notre permis ». Une jeune mère de famille en voyant les petites lignes d’un produit indiquant « origine UE » alors que sur l’emballage de la quiche lorraine toute prête, la cocarde tricolore trônait : « si je dois vérifier la composition de chaque produit, j’en ai pour deux heures à faire mes courses », appelait-elle à arrêter la tromperie du marketing sur les produits industriels.
À travers cette action de terrain, la FDSEA et les JA souhaitaient aussi rappeler un message fort : la compétitivité de l’agriculture française ne peut être garantie que si tous les acteurs respectent les mêmes règles. « Nous ne pouvons accepter ni les concurrences déloyales, ni les tromperies sur l’origine. Notre agriculture mérite respect et clarté », ont martelé les responsables syndicaux.