L'occasion de se pencher sur ses bois...
la préservation et le développement des forêts sur le plan mondial,
l’assemblée générale de l'ONU a adopté une résolution proclamant 2011
"Année internationale de la forêt". Pour les propriétaires forestiers, petits ou grands, c'est l'occasion de se pencher sur ses bois et sur la gestion qui en est faite...
Le rôle de forêt française
La forêt française est importante. Elle occupe plus d’un quart du territoire national. La France est même le premier pays européen pour son stock de bois sur pied devant les pays scandinaves ou l’Allemagne. Notre forêt a aussi d’autres atouts, elle créé des emplois ! La filière Bois est en effet –et cela est peu connu– la deuxième filière en terme d’emplois après la filière automobile, dont on parle pourtant beaucoup plus…
La filière a dans son ensemble des atouts pour envisager sereinement l’avenir. Le bois est à la mode, c’est un éco-matériau très isolant. ll est plus utilisé en construction. Il est facile à mettre en œuvre et peut donc être économique. Le bois est aussi un combustible historiquement connu, mais que l’on redécouvre sous des formes nouvelles telles que les plaquettes forestières, les granulés bois. Le bois est une énergie renouvelable. Contrairement à ce que l’on a pu croire à une certaine période, consommer du bois est bon pour la planète. Chaque mètre cube de bois utilisé capture une tonne de C02. C’est bien pour toutes ces raisons que le bois gagne des parts de marché pour la production de chauffage, d’énergie, mais aussi dans la construction.
Coupable abandon
Malgré tous ces attraits, la forêt française souffre pourtant d’abandon :
- chaque année, il ne se récolte que 60 % de la production... Imaginez la même chose dans un secteur agricole : 40 % de la production viticole ou céréalière qui serait abandonnée. C'est impensable et pourtant c'est la réalité !
- on ne replante plus : si jusqu’aux années 1970, les plantations allaient bon train permettant à la fois d’augmenter la surface de forêts et de transformer des surfaces dont la production était inadaptée, aujourd’hui le reboisement est une activité en déclin.
Il faut savoir que la moitié de la production forestière en France est en effet inadaptée à la demande économique !
Que veut le marché ?
Le marché demande du résineux en masse pour faire des charpentes, qui est le poste le plus consommateur de bois dans la construction. Bien sûr, il faut des beaux chênes pour faire nos parquets, nos huisseries, nos meubles... Il faut aussi du peuplier pour l’emballage en cagette ou toute autres boites à fromage, pour le contre-plaqué ou encore les palettes. Mais tous ces taillis inexploités depuis cinquante ans et quelquefois bien plus sont des potentiels peuplement résineux.
Penser à l’avenir
Le marché est demandeur de tous les produits aujourd’hui, à des prix qui sont satisfaisants. Les feuillus, les résineux, les gros et les petits bois, le chauffage et les belles grumes, tout se vend à bon prix. Couper du bois ne doit pas être tabou. La forêt doit être entretenue et la coupe fait partie de l’entretien. La coupe peut être rase ou d’amélioration. Si elle est rase, elle doit bien sur être suivie de plantation. Et il faut planter le bois réclamé par le marché, et c’est le résineux qui manque. Tout en sachant observer plantations et évolution des marchés. Pour l'heure, il est recommandé de planter du sapin ou du douglas, mais également du mélèze qui donne aussi un excellent bois.
Produire plus
La forêt peut encore faire bien mieux : produire plus de bois en récoltant ce qui pousse et pas seulement 60 % du potentiel exploitable, en replantant des essences plus productives. L’emploi devrait suivre car nos forêts comme notre agriculture ont un atout de taille : elles ne sont pas délocalisables !
En mai 2009, le président de la République fixait des objectifs précis à la filière forêt bois. L’objectif est de mobiliser 12 millions de m3 supplémentaires en France en 2012, soit une augmentation de 20 %, et 20 millions de plus en 2020, soit 30 % pour approcher la récolte du volume produit, ce qui est logique.
Les tendances du marché sont bonnes et les perspectives à long terme encourageantes. Les producteurs de bois en France sont au ¾ des propriétaires privés. La forêt publique (le quart restant) appartient à l’Etat (forêts domaniales) et surtout aux communes. Cette dernière est gérée par L’Office national des forêts. Quant à la forêt privée française, elle est morcelée et est détenue par pas moins de 3,5 millions de propriétaires.
Trouver les bons interlocuteurs
La plupart des propriétaires ont de petites surfaces. 88 % ont moins de 4 hectares, mais, en tout, ils détiennent 20 % des surfaces. Ils peuvent par contre se trouver démunis pour gérer leur bois, trouver des acheteurs, des conseillers... Les coopératives forestières se sont développées depuis vingt ans pour répondre aux besoins de tous les propriétaires, quelle que soit leur surface. Si bon nombre de propriétaires de surfaces plus importantes savent faire appel aux services des coopératives, les propriétaires de petites surfaces peuvent aussi bénéficier de ces structures. Les coopératives emploient des ingénieurs et techniciens forestiers qui sont de bons conseillers. Les coopératives ont aussi les débouchés pour tous les bois et achètent vos bois. La déontologie de ces organismes gérés par des propriétaires –système coopératif– protège des mauvaises surprises.
Pour plus de renseignements :
- CFBL, route de Mâcon, 71960 La Roche-Vineuse ; tél. : 03.85.51.66.10 ; Zone de Bellevue 71400 Autun ; tél. : 03.85.86.01.30 ;
- Coforêt : Route de Lyon, 69870 Lamure-Saint-Azergues ; tél. : 04.74.03.14.38 ;
- Unisylva : 14 rue Guynemer, 89000 Auxerre ; tél. : 03.86.46.41.50.
Réussir sa plantation
Pour réussir une plantation, il y a un certain nombre de critères à respecter : mieux vaut faire un examen attentif des facteurs techniques et économiques pour déterminer le choix de l’essence que vous allez planter, comment préparer le sol… Pour cela, le technicien peut vous conseiller et vous accompagner dans la démarche :
- visite de terrain ;
- déterminer la nécessité ou non de travaux préparatoires ;
- déterminer après analyse du sol et du climat l’essence ou les essences à planter ;
- voir la nécessité ou non de prévoir des protections à gibier.
En fonction de ces éléments, un devis sera établi. Après acceptation de celui-ci :
- la coopérative commande les plants. Il est important d’avoir de bons plants, sélectionnés pour leur origine et élevés dans de bonnes conditions en pépinière ;
- les travaux préparatoires éventuels sont réalisés ;
- la mise en place des plants se fait avec soin ;
- le changement de nature de terrain est déclaré à l’administration compétente pour vous faire bénéficier de l’exonération de taxes ;
- la plantation est suivie régulièrement pour faire les interventions d’entretien au moment opportun.