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Agriculture biologique

La dynamique régionale se confirme

Le Sedarb (Service d’écodéveloppement agrobiologique et rural de Bourgogne) a tenu son assemblée générale et sa réunion régionale le 27 avril. Boostée par les aides à la conversion et par des éléments de conjoncture favorables, la bio accentue son développement en Bourgogne. L’accompagnement devra suivre.
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L’année 2009 a connu les riches heures de l’agriculture biologique, ce fut « du jamais vu » comme le remarquaient les responsables et les animateurs du Sedarb, lors de l’assemblée régionale du 27 avril à Semur-en-Auxois en Côte d’Or. Les 114 conversions réalisées en 2009 témoignent de fait d’une dynamique de conversion qui concerne toutes les productions, mais voit surtout une forte progression dans les secteurs des grandes cultures et de l’élevage. La bio poursuit sa percée en viticulture et continue sur sa lancée pour les productions légumières. Avec 600 exploitations converties ou en conversion en 2009, l’agriculture biologique régionale table sur un millier d’exploitations bio à l’horizon 2010. Un développement crédible si la lancée actuelle se maintient, mais un développement qui interpelle aussi les responsables du Sedarb, leur président Bernard Krempp en tête, sur la nécessité « de mettre la capacité d’accompagnement en face de cette demande ». En 2009 déjà et en 2010 plus encore, les animateurs du Sedarb doivent suivre et conforter un grand nombre de projets et certains projets s’avèrent plus fragiles que d’autres, la bio apparaissant à des agriculteurs dans la tourmente de la crise comme « une valeur refuge ».

Un effet d’entraînement



Dans les productions céréalières, l’effondrement des cours a été favorable à la conversion en bio et les demandes de conversions ont nettement augmenté, +10 % en nombre et plus de 16 % en surfaces. Le marché des céréales bio reste en effet essentiellement un marché « physique » auquel les opérateurs locaux s’intéressent désormais, tandis que le marché conventionnel reste très spéculatif. La déconnexion entre les deux marchés est très favorable à la bio.
En production de légumes frais, la croissance reste soutenue et certaines conversions correspondent à des stratégies de diversification de fermes céréalières, qui s’orientent vers les légumes de plein champ.
En élevage, en production laitière comme en élevage allaitant, le nombre de fermes en conversion progresse aussi (+8 %). Seule la Saône-et-Loire marque le pas et enregistre toujours des arrêts dans les fermes d’élevage…
Quant à la viticulture, « la progression reste remarquablement constante » avec +38 % en surfaces et +37 % de viticulteurs en conversion. En plus, trois années plutôt difficiles techniquement du fait des attaques de mildiou ont démontré l’efficacité des pratiques de l’agriculture biologique bien maîtrisée. « Quand les productions conventionnelles vont mal, certains exploitants hésitent moins à franchir le pas », d’autant que les aides à la conversion sont attractives. L’effet d’entraînement joue aussi et 2010 se présente sous les meilleurs auspices. En céréales, les candidatures se multiplient, notamment dans les zones à potentiels limités. Les conversions ont bien démarré en élevages bovins, en lait comme en viande, dans la Nièvre, la Côte d’Or et l’Yonne. En general, certaines réussites encouragent les voisins à franchir le pas.

Structurer et organiser les filières



Mais ces records de conversion interpellent aussi les acteurs agricoles. Ainsi, le directeur de la chambre d’Agriculture de l’Yonne craint que dans certains cas « les difficultés financières entretiennent une certaine illusion, ce qui nécessite une grande attention pour éviter les conversions boiteuses ». Reste que les fermes en conversion, quelle que soit la nature des productions, ne restent plus isolées. Elles peuvent bénéficier d’un accompagnement technique, tant au niveau du Sedarb que des chambres d’Agriculture départementales et de la chambre régionale, mais aussi et de plus en plus des opérateurs économiques des filières. Les marchés sont là, soutenus par une forte demande, mais il faut nécessairement organiser et structurer certaines filières.

Une dynamique de croissance forte dans les départements

Les quatre départements bourguignons enregistrent une croissance de surfaces et du nombre des fermes en 2009. En tête des plus forts taux de progression : la Côte d’Or et l’Yonne, où 5 % des fermes professionnelles et plus de 2 % des surfaces sont désormais en bio. Une progression en grande partie liée au montant plus élevé de l’aide à la conversion. Croissance du nombre de fermes Progression 08/09  Côte d’Or : 28 %  Nièvre : 16 %  Saône-et-Loire : 4 %  Yonne : 25 % Total Bourgogne : 19 % Croissance des surfaces (ha) Progression 08/09  Côte d’Or : 17 %  Nièvre : 9 %  Saône-et-Loire : 3 %  Yonne : 20 % Total Bourgogne : 13 %