Exportations des vins de Bourgogne
La "folie" des vins à Hong Kong
Depuis le 26 novembre et jusqu’au 14 décembre, la Bourgogne met à
l’honneur Hong Kong. A moins que ce ne soit le contraire : Hong Kong
veut mettre en avant la Bourgogne en Asie… L’ancienne colonie britannique veut en effet devenir la capitale mondiale des vins en
fournissant l’Asie et surtout la Chine. Des marchés estimés à 1,5
milliard de dollars en 2017.
l’honneur Hong Kong. A moins que ce ne soit le contraire : Hong Kong
veut mettre en avant la Bourgogne en Asie… L’ancienne colonie britannique veut en effet devenir la capitale mondiale des vins en
fournissant l’Asie et surtout la Chine. Des marchés estimés à 1,5
milliard de dollars en 2017.
Depuis 2010, la Bourgogne et Hong Kong coopèrent pour développer leurs échanges, dans les domaines de l’économie, du vin, de la gastronomie, du tourisme, de la culture et de l’éducation. En octobre 2011, une délégation de 70 Bourguignons (vignerons, artistes, chefs restaurateurs, opérateurs économiques et touristiques) s’était rendue à Hong Kong pour promouvoir la Région à l’occasion d’une Burgundy Week. Cette année, c’est au tour de la Bourgogne de mettre à l’honneur Hong Kong.
Selon les chiffres interprofessionnels, Les ventes de vins de Bourgogne sur Hong Kong, cumulées avec celles de Chine continentale, en font notre 5e marché export (8 premiers mois 2012). Le 29 novembre à Beaune, plus de 50 personnes ont participé à la conférence, organisée conjointement par le BIVB et la CCIR Bourgogne, à l’occasion de la visite d’une délégation invitée par la région. Une occasion d’entendre les spécialistes de ce marché présenter un « guide des bonnes pratiques » vues depuis Hong Kong pour exporter les vins vers cette partie du monde. Différents aspects ont été abordés, la logistique, les taxes, les conditions d’exportation vers la Chine continentale, etc.
Le président du BIVB, Pierre Henri-Gagey soulignait tout d’abord l’avantage certain de cette place mondiale avec des « taxes proche de zéro » qui en fait un hub, une plaque tournante pour toute l’Asie. « C’est rare qu’un pays vienne à nous pour nous aider à exporter. C’est du jamais vu même en Bourgogne », remerciait-il.
Le négociant beaunois, président de la Chambre régional du commerce (CRCI), Benoît de Charrette rappelait aussi « l’accord de coopération pour les vins et autres activités (chimie, IAA…) signé depuis deux ans qui favorise l’expansion mutuelle de nos deux continents ».
Hong Kong : centre mondial du vin
« D’après les analyses sur le potentiel des marchés asiatiques, nous avons décidé de devenir la première place de marché en vins pour l’Asie. Les importations ont d’ailleurs grimpé de 80 millions US$ en 2010. Nous sommes heureux d’avoir surpassé New-York et Londres comme centre mondial du vin. C’est surtout la proximité de la Chine qui est peut-être le plus important pour vous. Le gouvernement chinois vient de publier un plan quinquennal concernant les opportunités en matière de vins sur le plus large marché, d’autant que les vins importés sont de plus en plus populaires. Nous sommes donc prêts à vous aider à vous implanter en Asie », expliquait Philip Yung, Haut Commissaire en charge du tourisme du gouvernement de Hong Kong.
1,5 milliard de dollars en 2017
Chargée de développer le commerce avec l’Europe, Lore Buscher donnait les tendances en vins d’une « consommation mondiale tirée par les Etats-Unis, la Chine et la Russie » à l’avenir. A Hong Kong et en Chine, la consommation a déjà plus que doublé en l’espace de quelques années (multipliée par 2,4 entre 2006 à 2010) et les experts tablent sur une consommation de 2 litres de vin/an/habitant en 2015. « Considérable » donc, si l'on imagine 1,5 milliard de consommateurs. Hors Japon, « l’Asie sera bien le plus important importateur mondial de vins », marché estimé à 1,5 milliard US$ en 2017. La chine représentera à elle seule, 870 millions US$ de ce total.
Lore Buscher indiquait déceler une « grande demande pour les vieux vins français ». La France représente déjà 63 % des vins importés à Hong Kong en 2011.
Adapter sa grille tarifaire
Président de Supply chain solution (Asia) limited, Thomas Chu insistait sur l’importance de maîtriser la chaîne logistique. « Si vous voulez aller à HK pour faire du commerce, dites-vous que Hong Kong est d’abord un marché mature, très compétitif ». Votre grille tarifaire doit être adaptée à la structuration des prix du marché. Au nombre de 500, les bars multiplient les prix par 3 ; par 5 pour les hôtels (123) et les distributeurs (306) en général multiplient par 2. Macao est un autre marché, adjacent à HK, « encore plus grand ». Les casinos de jeux ont des consommateurs différents. Les prix sont multipliés entre 5 et 7 fois.
Auparavant, pour sélectionner un lieu de stockage, l’accréditation par le HKQAA est « fondamentale ». Le choix du lieu doit être dicté par sa distance avec le port maritime ou l’aéroport. « Ne stockez pas trop là bas. Concentrez-vous sur quelques références », conseille Thomas Chu.
Côtés clients, de HKTDC.com, Marc Allard présentait la place de marché sécurisée (online avec application mobile et magazines) connectant les acheteurs et vendeurs en permanence. Il invitait également les Bourguignons à venir au Wine and Spirit fair, qui a accueilli 957 exposants en 2012. « 20.369 acheteurs asiatiques ou chinois sont venus » pour faire du commerce.
« Les choses pourraient devenir crazy ! »
Du WFWC (worldwide fine wine centre), son PDG, Anthony Wong mettait néanmoins en garde les viticulteurs et négociants tentés par l’aventure du marché chinois. « Evidemment, les choses pourraient devenir folles –"crazy"– si les gens aiment vos vins ! Mais, attention, les distributeurs chinois ne choisissent en général pas sur la qualité des vins mais sur la plus large commission. Vous devez donc bien choisir vos partenaires. Les vins de Bourgogne ont intérêt à passer par les bons canaux de ventes et pas forcément dans les supermarchés », jugeait-il personnellement. Les clubs et les comités d’entreprises, « faisant des cadeaux à leurs nombreux cadres moyens », semblent plus indiqués.
La Chine n’a encore qu’une faible culture des vins, et les « Wines from burgundy ne sont pas trop connus ». Après la soie et l’opium, la route des vins est à ouvrir…
Selon les chiffres interprofessionnels, Les ventes de vins de Bourgogne sur Hong Kong, cumulées avec celles de Chine continentale, en font notre 5e marché export (8 premiers mois 2012). Le 29 novembre à Beaune, plus de 50 personnes ont participé à la conférence, organisée conjointement par le BIVB et la CCIR Bourgogne, à l’occasion de la visite d’une délégation invitée par la région. Une occasion d’entendre les spécialistes de ce marché présenter un « guide des bonnes pratiques » vues depuis Hong Kong pour exporter les vins vers cette partie du monde. Différents aspects ont été abordés, la logistique, les taxes, les conditions d’exportation vers la Chine continentale, etc.
Le président du BIVB, Pierre Henri-Gagey soulignait tout d’abord l’avantage certain de cette place mondiale avec des « taxes proche de zéro » qui en fait un hub, une plaque tournante pour toute l’Asie. « C’est rare qu’un pays vienne à nous pour nous aider à exporter. C’est du jamais vu même en Bourgogne », remerciait-il.
Le négociant beaunois, président de la Chambre régional du commerce (CRCI), Benoît de Charrette rappelait aussi « l’accord de coopération pour les vins et autres activités (chimie, IAA…) signé depuis deux ans qui favorise l’expansion mutuelle de nos deux continents ».
Hong Kong : centre mondial du vin
« D’après les analyses sur le potentiel des marchés asiatiques, nous avons décidé de devenir la première place de marché en vins pour l’Asie. Les importations ont d’ailleurs grimpé de 80 millions US$ en 2010. Nous sommes heureux d’avoir surpassé New-York et Londres comme centre mondial du vin. C’est surtout la proximité de la Chine qui est peut-être le plus important pour vous. Le gouvernement chinois vient de publier un plan quinquennal concernant les opportunités en matière de vins sur le plus large marché, d’autant que les vins importés sont de plus en plus populaires. Nous sommes donc prêts à vous aider à vous implanter en Asie », expliquait Philip Yung, Haut Commissaire en charge du tourisme du gouvernement de Hong Kong.
1,5 milliard de dollars en 2017
Chargée de développer le commerce avec l’Europe, Lore Buscher donnait les tendances en vins d’une « consommation mondiale tirée par les Etats-Unis, la Chine et la Russie » à l’avenir. A Hong Kong et en Chine, la consommation a déjà plus que doublé en l’espace de quelques années (multipliée par 2,4 entre 2006 à 2010) et les experts tablent sur une consommation de 2 litres de vin/an/habitant en 2015. « Considérable » donc, si l'on imagine 1,5 milliard de consommateurs. Hors Japon, « l’Asie sera bien le plus important importateur mondial de vins », marché estimé à 1,5 milliard US$ en 2017. La chine représentera à elle seule, 870 millions US$ de ce total.
Lore Buscher indiquait déceler une « grande demande pour les vieux vins français ». La France représente déjà 63 % des vins importés à Hong Kong en 2011.
Adapter sa grille tarifaire
Président de Supply chain solution (Asia) limited, Thomas Chu insistait sur l’importance de maîtriser la chaîne logistique. « Si vous voulez aller à HK pour faire du commerce, dites-vous que Hong Kong est d’abord un marché mature, très compétitif ». Votre grille tarifaire doit être adaptée à la structuration des prix du marché. Au nombre de 500, les bars multiplient les prix par 3 ; par 5 pour les hôtels (123) et les distributeurs (306) en général multiplient par 2. Macao est un autre marché, adjacent à HK, « encore plus grand ». Les casinos de jeux ont des consommateurs différents. Les prix sont multipliés entre 5 et 7 fois.
Auparavant, pour sélectionner un lieu de stockage, l’accréditation par le HKQAA est « fondamentale ». Le choix du lieu doit être dicté par sa distance avec le port maritime ou l’aéroport. « Ne stockez pas trop là bas. Concentrez-vous sur quelques références », conseille Thomas Chu.
Côtés clients, de HKTDC.com, Marc Allard présentait la place de marché sécurisée (online avec application mobile et magazines) connectant les acheteurs et vendeurs en permanence. Il invitait également les Bourguignons à venir au Wine and Spirit fair, qui a accueilli 957 exposants en 2012. « 20.369 acheteurs asiatiques ou chinois sont venus » pour faire du commerce.
« Les choses pourraient devenir crazy ! »
Du WFWC (worldwide fine wine centre), son PDG, Anthony Wong mettait néanmoins en garde les viticulteurs et négociants tentés par l’aventure du marché chinois. « Evidemment, les choses pourraient devenir folles –"crazy"– si les gens aiment vos vins ! Mais, attention, les distributeurs chinois ne choisissent en général pas sur la qualité des vins mais sur la plus large commission. Vous devez donc bien choisir vos partenaires. Les vins de Bourgogne ont intérêt à passer par les bons canaux de ventes et pas forcément dans les supermarchés », jugeait-il personnellement. Les clubs et les comités d’entreprises, « faisant des cadeaux à leurs nombreux cadres moyens », semblent plus indiqués.
La Chine n’a encore qu’une faible culture des vins, et les « Wines from burgundy ne sont pas trop connus ». Après la soie et l’opium, la route des vins est à ouvrir…