La force d’un réseau
Les producteurs, adhérents du Gabsel, le groupement des agrobiologistes de Saône-et-Loire, restent bien évidemment impactés par la situation. Cependant la réactivité et l’organisation du réseau a permis de mettre en place des solutions de repli. Explications.

Nombre de structures adhérant au Gabsel sont des petits producteurs écoulant déjà tout ou grande partie de leurs productions par la vente directe. Ces professionnels se sont donc retrouvés en première ligne au moment de l’interdiction des marchés de plein air.
Heureusement, la réouverture sous conditions de beaucoup d’entre eux aura finalement eu un impact limité sur leurs ventes, puisque de très nombreuses communes de Saône-et-Loire ont fait la démarche auprès de la préfecture pour en obtenir l’autorisation.
Cependant, cette réouverture n’est pas généralisée et certains autres débouchés se sont effondrés : restaurants, restaurations collectives, etc. Restait donc à trouver une solution.
Une plateforme sur un plateau
« Ce qui se passe, c’est que nous avons l’offre et il y a de la demande, il ne restait plus qu’à trouver l’outil » pour réorganiser tout ceci et (re)mettre en relation consommateurs et producteurs, explique Olivier Devêvre, le président du Gabsel.
La réponse a en grande partie été trouvée grâce à la plateforme régionale Manger bio BFC. « Nous sommes cependant dans la toute première saison de cette plateforme destinée à l’approvisionnement de la restauration collective, souligne Olivier Devêvre. Il a donc été décidé de la réorienter complètement ». La salariée s’est donc attelée à tout réorganiser pour pouvoir faciliter les mises en relation entre consommateurs et producteurs, « pour mettre en place également, et selon les cas de figure, des lieux de livraisons mutualisés ».
Un travail considérable, opéré dans l’urgence mais qui permet d’offrir aujourd’hui aux consommateurs les produits locaux bio, de saison et à proximité de chez eux, et aux producteurs une nouvelle filière ou un plus grand nombre de clients auprès desquels vendre leur marchandise.
D’autres inquiétudes…
En tout cas, tout ceci fait dire à Olivier Devêvre « la nécessité de faire réseau. Nous voyons avec cette crise que nous avons besoin de faire plus de liens entre les structures pour être mieux armés et pour pouvoir répondre plus rapidement ».
Entre autres inquiétudes pour « l’après », le président du Gabsel note le retard imposé de facto à des projets tels que Melting Popote, le laboratoire agroalimentaire partagé de Salornay-sur-Guye ou l’abattoir de volailles prévu dans le sud du département... Deux projets très attendus.