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Blés panifiables

La meunerie tire la sonnette d’alarme

Selon l’Association nationale de la meunerie française, les variétés de
blés qui sont ensemencées par les agriculteurs correspondent de moins à
moins aux besoins des meuniers pour la panification.
Par Publié par Cédric Michelin
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80 % de blé panifiables supérieurs en 2007, 68 % seulement en 2012, le paysage des variétés de blé ensemencées en France se dégrade d’année en année, estime Bernard Valluis, président délégué de l’Association de la meunerie française. Le relais a été pris par des variétés de blé panifiables plus productives, certes inscrites comme telles au catalogue officiel par le Comité technique permanent de la sélection mais qui ne répondent pas aux critères plus exigeants de la meunerie française. Leur part est passée de 13 % en 2007 à 23 % des variétés ensemencées. Implicitement, la meunerie française reproche aux agriculteurs de privilégier le rendement et la quantité au détriment de la qualité. « Il faut produire plus, mais surtout produire mieux en répondant à l’ensemble des besoins » plaide Bernard Valluis. Avant d’ajouter que pour garantir l’identité variétale « les producteurs doivent utiliser des semences certifiées », précise-t-il. Et ce d’autant plus que les agriculteurs ont toutes les variétés requises à leur disposition. Depuis 30 ans, la meunerie établit un guide des variétés recommandées pour la panification et la biscuiterie (VRM) pour orienter le choix des agriculteurs dans leurs semis. La liste a été complétée par les blés biologiques en 2004. Chaque année ce catalogue est mis à jour. En 2012 il a été enrichi de nouvelles variétés recommandées : quatre pour les blés panifiables, une pour les blés de force et deux pour les blés biologiques au titre des VRM.


La recherche concernée




Selon la meunerie Les organismes collecteurs ont également une part de responsabilité dans cette dégradation de la qualité de céréales et de leur inadaptation à ses attentes. Depuis 1997, elle publie aussi un guide des blés panifiables pour la meunerie française (BPMF), c'est-à-dire les variétés de blés que la meunerie peut utiliser en mélange pour la panification ou la biscuiterie. Ces mélanges de variétés ont vocation à être utilisées dans les contrats d’approvisionnement. Mais il arrive que les organismes collecteurs ne respectent pas le cahier des charges avec la présence de variétés non inscrites qui peuvent entraîner le déclassement des lots. Le message s’adresse aussi aux sélectionneurs qui devraient davantage tenir compte des recommandations de la meunerie et ne pas laisser tomber la qualité technologique dans leurs programme au profit des critères de développement durable (valorisation des engrais, résistance aux maladies et aux agresseurs) qui sont actuellement privilégiés.


La panification : principal débouché de la meunerie française




A partir des 35 millions de tonnes de production de blé, la France produit 5 millions de tonnes de farine, la plus grande partie pour le marché intérieur (4 millions de tonnes), le solde (1 million de tonnes) pour l’exportation. Près des deux tiers de cette farine produite vont à la panification dont 60 % sont destinés à la boulangerie artisanale, 31 % à la panification industrielle et 9 % aux boulangeries dans la grande distribution.


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