Marchés des céréales
La révolution libyenne aggrave la volatilité
Le 22 février, les marchés du blé et des oléagineux (soja aux
Etats-Unis et colza en France) ont enregistré une baisse spectaculaire
sur les marchés à terme américain et européen, conséquence du retrait
brutal des investisseurs (fonds de pension notamment) pris de panique
devant l’aggravation des événements en Libye et les risques d’extension
de cette crise aux pays voisins.
Etats-Unis et colza en France) ont enregistré une baisse spectaculaire
sur les marchés à terme américain et européen, conséquence du retrait
brutal des investisseurs (fonds de pension notamment) pris de panique
devant l’aggravation des événements en Libye et les risques d’extension
de cette crise aux pays voisins.
Pour mieux mesurer cette chute libre des prix, on notera que le cours du blé de qualité standard, rendu Rouen, et passé entre début février et le 22 courant, de 270 € la tonne, l’un des plus hauts niveaux depuis le début de la campagne, à 240 €. Cette extrême volatilité des prix traduit l’impact de la financiarisation des marchés, car les fondamentaux n’ont pas été notablement modifiés. La baisse des cours incite les pays importateurs à consolider leurs stocks. Ainsi, l’Egypte, premier importateur mondial de blé, a-t-elle lancé le 22 février, un appel d’offres pour la fourniture de 235.000 tonnes de blé tendre, appel d’offres enlevé par les Etats-Unis et par la France à hauteur de 120.000 tonnes. Lors des derniers appels d’offres égyptiens, le blé français n’avait pas été retenu, mais, depuis de début de la campagne jusqu’au 1er janvier, 2,2 Mt d’origine française avaient été chargées à destination de l’Egypte, contre 2,13 Mt à l’Algérie. Dans cette région du monde actuellement en effervescence, le blé français trouve une part importante de ses acheteurs, entre autres la Libye à destination de laquelle, 270.000 tonnes de blé origine France ont été chargées durant les six premiers mois de la campagne. La situation actuelle dans ce pays remet en cause ce débouché, en raison notamment du blocage des ports qui oblige des bateaux à chercher d’autres lieux de débarquement.