« La vaccination endigue les grosses flambées d'épizooties »
Installé à Vensat dans le Puy-de-Dôme en productions bovine, avicole et grandes cultures, Cédric Giraudet, président de la section régionale avicole Auvergne-Rhône-Alpes mesure combien la stratégie vaccinale de lutte contre la grippe aviaire a contribué à sauver la filière volailles.

Lorsqu'il s'installe en 2013 en Gaec avec son père, Cédric anticipe un peu ce qu'il appelle « le plan de base ». Après un BTS productions végétales à Châteauroux (Indre), il s'imaginait faire ses armes à l'extérieur avant de rejoindre la ferme familiale. Mais c'était sans compter sur les hasards de la vie. « J'ai eu de la chance. Des voisins qui allaient prendre leur retraite sans successeur, sont venus me voir car ils voulaient transmettre à un jeune. » Le jeune homme accepte la proposition. Il reprend une soixante d'hectares en grandes cultures et un poulailler standard. Une production dont il ignore tout, mais dont il apprend vite les rudiments et mesure la complémentarité sur son exploitation. « J'ai réussi à trouver une vraie synergie entre les ateliers grandes cultures et bovins, en augmentant mon autonomie alimentaire. Sur la partie volailles, l'intégration fait que la question ne se pose pas sur l'alimentation. En revanche, je valorise les fumiers ce qui diminue le recours aux engrais chimiques. »
Anticiper la vaccination
Sur le volet sanitaire, sans aller jusqu'à évoquer des synergies, Cédric Giraudet témoigne des bonnes pratiques qui peuvent apparaître comme drastiques de prime abord, mais qui, ces dernières années, avec la flambée de grippe aviaire, ont contribué à préserver la filière avicole. « Étant en production standard, les volailles sont de fait rester claustrées. En revanche, nous avons bien ressenti l'impact de toutes les mesures de biosécurité. » Des mesures dont il déplore, au passage, qu'elles ne s'appliquent pas aux élevages non-professionnels. L'arrivée du vaccin en octobre 2023 obligatoire pour tous les canards a sans conteste changé la donne dans la gestion de l'épizootie. « Certes, il y a toujours ponctuellement des foyers, mais nous n'assistons pas à des flambées aussi importantes que les années précédentes, qui ont mis à genoux des filières entières dans le Sud-Ouest ou en Vendée. Il y a des pays européens qui ne vaccinent pas et qui se retrouvent dans des situations très délicates ». Pour l'éleveur, le vaccin a clairement évité la dissémination de la maladie à grande échelle. Fort de ce constat, et alors que les filières de ruminants sont touchées par des épizooties de fièvre catarrhale ovine (FCO) et de maladie hémorragique épizootique (MHE), le jeune agriculteur plaide pour la vaccination. Ce qui nécessite selon lui de l'anticipation, « il faut que toute la filière, les chercheurs, les laboratoires fournissent les bons vaccins, les doses en quantité et au bon moment ». L'éleveur a commencé à vacciner ses bovins contre les sérotypes 3,4 et 8 de la FCO et MHE.