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Environnement

Le marché du carbone au secours des légumineuses

InVivo vient de faire valider une méthodologie qui permettrait de valoriser sur le marché européen les tonnes de carbone économisées par l’introduction de légumineuses dans les rotations. Ainsi, un hectare de légumineuses permettrait d’éviter l’émission d’une tonne de CO2 grâce aux économies d’engrais réalisées.
Par Publié par Cédric Michelin
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InVivo agrosolutions, appuyée par CDC climat (filiale de la Caisse des dépôts et consignations) va expérimenter à partir de la prochaine campagne une méthode permettant de valoriser sous forme de crédits carbone l’introduction de légumineuses dans les rotations de grandes cultures. Le principe est de comptabiliser les tonnes de carbone évitées par la mise en culture de légumineuses plutôt que de cultures consommatrices d’engrais comme le colza ou le tournesol. La méthode a été agréée par le ministère de l’Environnement le 29 juillet dernier. Onze coopératives dont Champagne céréales, Nouricia, Axéréal, EMC2 ou encore Sèvre et Belle, vont expérimenter la méthodologie afin de la valider durant la campagne à venir. Faire la preuve de l’intérêt du dispositif En moyenne, un hectare de légumineuses permettrait d’économiser 1 tonne de CO2. Cette évaluation dépend de l’espèce remplacée dans la rotation mais aussi des départements. Une tonne de CO2 ainsi économisée (via ce que le protocole de Kyoto appelle les mécanismes de projet) serait valorisée 10 euros sur le marché carbone européen – actuellement très bas du fait de l’absence d’accord international pour prendre le relais de Kyoto et de la crise internationale. A ce prix plutôt faible pour le moment, le gain ne sera pas redistribué aux agriculteurs mais mutualisé pour dans des outils de stockage des protéagineux et une offre de conseil technique (accès privilégié aux semences, analyse de fourrages…). Ce dispositif peut éventuellement servir de coup de pouce aux coopératives souhaitant relancer la production de protéagineux mais « le but c’est de faire la preuve que nos entreprises sont intéressées par ces mécanismes pour qu’ils continuent », explique Antoine Poupart, responsable gestion agro-environnementale chez InVivo Agrosolutions. En effet, l’avenir des mécanismes de projets qui doivent pour le moment prendre fin en 2012, dépend soit d’un accord international pour prendre la suite du protocole de Kyoto soit d’une décision de l’UE qui a la possibilité – dans le cadre de la directive climat-énergie – de les soutenir au sein de l’Europe. Convaincu de l’intérêt du dispositif, InVivo travaille déjà sur d’autres méthodes pour valoriser le CO2 dans les secteurs des productions végétales et animales.