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TÉMOIGNAGES

Le SIA largement apprécié des éleveurs

Au fil des années, l’engouement des éleveurs et éleveuses de la région pour « monter au Salon » ne faiblit pas. Bien que l’absence à la ferme nécessite une organisation bien rodée, ce moment de festivités et d’échanges est bien souvent perçu comme une bouffée d’oxygène.

Le SIA largement apprécié des éleveurs
Jeune éleveuse dans le Vercors, Pauline Guillot sera présente au Salon de l’agriculture afin de promouvoir la race villard-de-lans et les produits de son territoire. ©grand meche Bertrand Claeyssen

Florian Millet ne s’en cache pas : pouvoir monter une vache au Salon de l’agriculture, « c’est un peu un rêve de gosse ». Ce rêve, son associé et lui vont le vivre pour la quatrième fois depuis leur installation sur la commune de Ballaison (Haute-Savoie) en 2020. À la tête d’une exploitation de 160 bêtes, dont 65 laitières de race abondance, les deux agriculteurs installés hors-cadre familial ont prévu de « monter au Salon » à tour de rôle. Un événement synonyme d’organisation, de fatigue, mais surtout d’enthousiasme. « Comme nous logeons dans les dortoirs aménagés sur place, nous nous levons à 6 heures pour effectuer la traite du matin, laver les animaux, changer la paille et le foin et leur donner à manger avant l’ouverture du public, à 9 heures. Nous restons ensuite vers les bêtes, afin de répondre aux questions des visiteurs et également pour évacuer le fumier à la main, puisqu’il n’y a pas d’évacuateur sur place. » Une partie du temps est également consacrée à des animations sur le stand du département, avec un planning préétabli, sans oublier un temps libre pour visiter et déguster des produits d’autres régions. « Finalement, nous vivons deux Salons : celui avec le public la journée, et celui entre éleveurs, le soir », sourit l’agriculteur.

« Rencontrer des éleveurs de la France entière »

Durant le Salon de l’agriculture, faire preuve de pédagogie est essentiel. À 24 ans, Pauline Guillot l’a bien compris. « Certains visiteurs ne comprennent pas pourquoi un taureau possède un anneau dans le nez, tandis que d’autres ne savent pas qu’une vache peut avoir des cornes… Il faut alors sensibiliser le public que nous avons en face de nous et montrer que nous ne faisons rien de mal. » Un exercice auquel la jeune éleveuse de 35 laitières de race villard-de-lans, dont l’exploitation se trouve sur les plateaux du Vercors (Drôme), se prête avec plaisir. « C’est également un moment pour s’échapper du travail à la ferme et rencontrer des éleveurs de la France entière ! » Habituée du Salon depuis ses 15 ans, âge auquel la jeune agricultrice avait pu visiter Paris pour la première fois, Pauline Guillot s’organise dorénavant avec l’association de promotion de la race. « Cette année, nous serons 25 éleveurs présents pour présenter la race villard-de-lans, ainsi que nos fromages, explique-t-elle, avec fierté. C’est un événement majeur pour la filière, puisqu’il nous permet de mieux faire connaître les fromageries qui vendent le bleu du Vercors à Paris... Beaucoup de personnes pensent, à tort, que c’est un fromage fort, il faut donc casser cette image et faire déguster au plus grand nombre. » Et quoi de mieux qu’une jeune éleveuse installée à la suite de son père et à la tête d’une exploitation de plusieurs salariés, pour promouvoir une image de territoire agricole dynamique et gage de qualité ?

Léa Rochon