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Campagne céréalière 2011/2012

Les prévisions plausibles

Pour la nouvelle campagne 2011-2012, les seules certitudes concernent la
faiblesse des récoltes de blé et d’orge, victimes de la sécheresse
printanière. On peut néanmoins se livrer à quelques estimations sur le
fonctionnement du marché céréalier français au cours de la prochaine
campagne.
Par Publié par Cédric Michelin
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Le Conseil spécialisé « Céréales » de FranceAgriMer s’est réuni le 13 juillet, procédant à un bilan « prévisionnel » de la campagne écoulée. Mais il s’est gardé de formuler des prévisions pour le déroulement de la campagne 2011/2012. Il le fera sans doute à l’occasion du premier Conseil de la nouvelle campagne, le 14 septembre prochain. On situera alors mieux le volume et la qualité de la récolte – en France et chez nos voisins communautaires – ainsi que les potentiels de l’origine Mer Noire et la tournure du marché mondial. Néanmoins, FanceAgriMer s’est risqué à quelques considérations générales sur ces perspectives et, après les premières hypothèses émises, nous pouvons nous livrer à quelques estimations.

En juin, FranceAgriMer envisageait une production de blé tendre de 31 Mt. Les nouvelles prévisions de récolte du ministère de l’Agriculture, confirmées par FranceAgriMer, portent sur une production de 32 Mt. La nouvelle campagne démarre sur un stock de report de 2,34 Mt, soit près de 1,1 Mt de moins que l’an dernier. Avec la récolte annoncée ci-dessus, la collecte pourrait se situer autour de 30 Mt si les livraisons des agriculteurs conservent le dynamisme de la dernière campagne, contre 33 Mt en 2010/2011. Compte tenu de la faiblesse de la moisson 2011 et de la tension des prix qui pourrait en résulter, les fortes importations de la dernière campagne (950 000 tonnes) seront, selon certains observateurs, de nouveau approchées, surtout si des entrées de blé fourrager intervenaient pour fournir une capacité d’exportation de blé de qualité supplémentaire.


L’inconnue Mer Noire




Le blé se présente comme plus concurrentiel que le maïs pour les fabricants d’aliments du bétail par rapport à 2010/2011 : les incorporations par les fabricants pourraient atteindre les 4,5 Mt, d’autant que les disponibilités en pois seront fortement réduites.

Concernant les exportations vers les pays tiers qui ont connu un record à 13,2 Mt en 2010/2011, le Conseil de juin les avait supputées entre 6 et 7 Mt, ce qui semblait une éventualité raisonnable en partant d’une prévision de récolte de 31 Mt. Ce chiffre pourrait être sensiblement augmenté grâce au relèvement prévu et les exportations pourraient s’approcher du haut de cette fourchette, ce qui semble un potentiel raisonnable. Mais demeure l’inconnue de la concurrence de l’origine Mer Noire.

Le Conseil « Céréales » estime que les ventes françaises de blé à l’UE pourraient rebondir et se situer approximativement au même niveau de celles à destination des pays tiers, de 6,5 à 7 Mt. En partant de ces chiffres encore très hypothétiques, on aboutirait à un stock de report de l’ordre de 2 Mt, contre 2,3 Mt en fin de dernière campagne.


Maigre campagne d’orge




La récolte d’orge 2011/2012 était prévue en juin à 8,7 Mt ; elle risque fort d’être revue à la baisse, sous les 8,5 Mt. Avec un stock de début de campagne de 1,7 Mt, une collecte très probablement en sensible retrait et avec de plus importantes utilisations à la ferme, les utilisations par les fabricants d’aliments, concurrencées par le blé, baisseraient de plus de 200 000 t, à 1,7 Mt. Le Conseil de juin avait estimé que les exportations vers l’UE reculeraient de 1 Mt, à 3,4 Mt, et celles vers les pays tiers de 500 000 t, à 800 000 t. Et ces prévisions devraient se vérifier. Le stock de report pourrait alors être exceptionnellement faible, largement inférieur à 1 Mt, l’un des plus faibles de ces cinq dernières années.

En maïs, ni FranceAgriMer ni le ministère de l’Agriculture ne sont en mesure d’avancer un chiffre de production à cette époque de l’année. Mais les surfaces restent estimées à 1,49 Mt (hors semences), contre 1,54 Mt l’an dernier. Le bilan « prévisionnel » 2010/2011 conclut à un stock de report copieux de 2,5 Mt. Au niveau mondial, le maïs risque de constituer le marché céréalier directeur pour la nouvelle campagne, en raison de l’aggravation du rapport production/consommation menant à une réduction drastique des stocks.