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Bovins viande

Les prix des broutards proches des coûts de production

Aggravé par les maladies vectorielles, le manque de jeunes animaux a fait bondir les prix des broutards fin 2024 et début 2025. Une situation inédite soulignée par la FNB.

Les prix des broutards proches des coûts de production

Les prix payés aux éleveurs de bovins viande « sont en train d’atteindre le niveau des coûts de production sur certaines catégories d’animaux », a indiqué Patrick Bénézit, le président de la FNB (éleveurs de bovins allaitants, FNSEA), lors d’une conférence de presse le 28 janvier. C’est le cas pour les broutards, dont les cours sont proches de 4,3 €/kg vif, selon le dernier bulletin d’Interbev (interprofession) publié le 22 janvier. L’indicateur interprofessionnel de coût de production s’établit, lui, à 4,1 €/kg au premier semestre 2024 ; le chiffre sera réactualisé dans les prochaines semaines. « En 2024, les broutards ont connu une hausse des prix notable avec une reprise inhabituelle au second semestre », confirme l’Institut de l’élevage (Idele) dans son bulletin Tendances paru le 28 janvier. Les jeunes bovins (JB) suivent le même chemin, avec des cotations supérieures à 5,7 €/kg pour un coût de production de 6 €/kg début 2024, ainsi que les laitonnes (jeunes femelles). Mais « on est encore loin du compte pour les vaches », note Patrick Bénézit.

« Fondamentaux de marché révolutionnaires »

Ces niveaux de prix s’expliquent par « des fondamentaux de marché révolutionnaires pour notre filière », selon le secrétaire général de la FNB Cédric Mandin : un manque d’offre persistant en raison de la décapitalisation et des maladies vectorielles. En raison notamment des problèmes de fertilité provoqués par la FCO et par la MHE (maladie hémorragique épizootique), les naissances se sont effondrées de 8 % sur un an depuis le début de la campagne 2024-2025 (juillet-novembre), soit 97.000 veaux en moins, selon l’Idele. Un manque d’animaux appelé à persister, car les bons prix et les difficultés de reproduction incitent les éleveurs à réformer les vaches n’ayant pas fait de veau. En face, la demande est « présente en maigre, notamment en Italie et en Espagne », selon Cédric Mandin. Toutefois, « la situation des élevages reste compliquée », relativise l’éleveur vendéen, en raison de charges en hausse.

La FNB a profité de l’occasion pour présenter ses deux principales attentes dans le cadre de la loi Egalim 4, dont une première mouture est attendue très prochainement. La première : que « les indicateurs interprofessionnels de coût de production deviennent incontournables, car il y a énormément d’indicateurs qui circulent », selon Patrick Bénézit. Enfin, le syndicat veut que cet indicateur interprofessionnel « devienne la borne minimale du tunnel de prix » pour les bovins viande.