Marché mondial des céréales et des oléagineux
Les prix vont rester élevés
Le prix des céréales et des oléagineux ne devraient pas baisser à court
terme. La sécheresse qui frappe simultanément les Etats-Unis et la
Russie pèse considérablement sur les volumes de la récolte 2012 en
maïs, soja et blé.
terme. La sécheresse qui frappe simultanément les Etats-Unis et la
Russie pèse considérablement sur les volumes de la récolte 2012 en
maïs, soja et blé.
100 millions de tonnes de moins de maïs par rapport aux premières estimations, la production de maïs aux Etats-Unis n’atteindrait que 274 millions de tonnes en 2012, soit 40 millions de tonnes de moins qu’en 2011. La sécheresse historique qui frappe les Etats-Unis plombe les récoltes de céréales et d’oléagineux. Ce qui n’est pas sans conséquence quand on sait que les Etats-Unis sont les premiers producteurs mondiaux de maïs (plus du tiers de la production mondiale) et contrôlent près de la moitié des exportations mondiales. Fin mai, la première notation sur l’état des cultures jugeait que 72 % des maïs étaient jugés dans un état « bon à excellent ». Depuis les notes n’ont cessé de se dégrader de semaine en semaine. Idem pour le soja. Et les pluies qui viennent de tomber arrivent trop tard pour le maïs. Elles devraient permettre en revanche une stabilisation des rendements de soja, estiment les analystes. Ainsi, depuis la mi-juin, à mesure que grandit la conviction que des dégâts irréversibles ont été causés aux cultures, les prix sur le marché mondial n’ont cessé d’augmenter.
Contraction des utilisations
Première conséquence, la baisse des exportations américaines, notamment de maïs : elles devraient passer de 39,4 millions de tonnes en 2011/2012 à 33 millions de tonnes en 2012/2013. Mais la consommation intérieure est également touchée. Les achats de maïs par l’alimentation animale sont annoncés en baisse de 12 millions de tonnes par rapport à la campagne 2011-2012 et les éleveurs sont sinistrés, étranglés par l’augmentation des coûts de production. Le président Obama devrait annoncer prochainement des mesures de soutien. Selon FranceAgriMer le département de l’Agriculture devrait débloquer un crédit de 170 millions de dollars pour soutenir les cours du porc, de l’agneau, du poulet. Egalement concernée la production d’éthanol. La part du maïs dévolue aux biocarburants déclinerait de 12,7 millions de tonnes par rapport à la précédente campagne à 114,3 millions de tonnes. Et la question qui est aujourd’hui posée porte sur le maintien de l’obligation d’incorporation d’éthanol fixée à 10 %. Quoi qu’il en soit, le stock de report va chuter d’une manière significative à 16,5 millions de tonnes contre 25,9 millions de tonnes au cours de la campagne 2011/2012 avec un ration stock sur consommation inférieur à 6 % ce qui ne représente que 25 jours de consommation. Les cours du maïs ne devraient pas s’infléchir de sitôt.
La récolte de soja aux Etats-Unis est également source d’inquiétude, mais les acteurs du marché se sont raccrochés à l’espoir que les dégâts n’étaient pas encore irréversibles, la récolte intervenant un peu plus tard que le maïs. Et si les Etats-Unis pèsent d’un poids important sur le marché du soja (ils en sont les premiers producteurs mondiaux et les premiers ou deuxièmes exportateurs selon les années), leur prédominance est moins marquée qu’en maïs du fait de la concurrence du Brésil et de l’Argentine. Mais la mauvaise récolte que vient d’engranger l’Amérique du Sud au printemps 2012 ajoute à la tension. Une détente sur le marché des oléagineux n’est au mieux attendue qu’au printemps prochain quand arrivera la nouvelle récolte sud américaine.
Réduction des exportations russes
Aux conséquences de la sécheresse aux Etats-Unis déjà préoccupantes, s’ajoute le recul de la production de blé des pays de la Mer noire et de la Russie en particulier, à cause aussi de la sécheresse. Selon la dernière estimation du mois août, la récolte de blé russe n’atteindrait que 43 millions de tonnes contre 56,2 millions de tonnes en 2011. Et si les Russes ont écarté la mise en place, comme en 2010, d’un embargo sur les exportations, la taxation des exportations reste néanmoins possible, selon FranceAgriMer. Mais l’adhésion de la Russie à l’OMC, le 23 août, est difficilement compatible avec la mise en œuvre de mesures restrictives à l’exportation. Il n’en reste pas moins que le potentiel d’exportation de la Russie va être sérieusement amputé (de 21,6 millions de tonnes en 2001-2012 à 8 millions de tonnes selon l’USDA). Comme d’ailleurs celui de l’Ukraine et du Kazakhstan dont les productions sont aussi frappées par la sécheresse.
En revanche, les perspectives sont plus favorables pour le riz. Et même si la FAO a révisé à la baisse les perspectives de production de riz au niveau mondial, la récolte 2012 devrait rester à un niveau légèrement supérieur à celui de 2011. Incertitude cependant pour l’Inde où les pluies de la mousson sont inférieures de 15 % à la moyenne, ce qui aura certainement un impact négatif sur la production de riz et de soja.
L’exception française
En ce qui concerne plus précisément la production française, elle se distingue de cette de cette situation de relative pénurie internationale en affichant de bonnes récoltes en céréales à paille, avec 36,5 Mt de blé tendre et 11,5 Mt d’orge annoncées par les dernière notes de FranceAgriMer/Arvalis et du ministère de l’Agriculture. Pour le maïs, FranceAgriMer n’avance pas encore de prévisions de récolte, mais celles du ministère de l’Agriculture, 15,6 Mt, semble convenir à l’AGPM, encore qu’il ne faille pas négliger les problèmes que pose la vague de chaleur sur les cultures les plus tardives. En revanche, les prévisions de récolte de maïs dans l’Union européenne sont revues à la baisse. L’analyste Stratégie Grains annonçant 58 Mt, soit quelque 7 Mt de moins que dans son précédent rapport, dont -2,3 Mt en Hongrie, -2,1 Mt en Italie et autant en Roumanie. Cette baisse de la récolte européenne influencera les structures des échanges intracommunautaires. L’AGPM, comme FranceAgriMer estime que les marchés laissés vacants par la Hongrie et la Roumanie offriront des débouchés élargis au maïs français vers l’Italie et le Nord de l’Union. Compte tenu de la grande tension des prix mondiaux attendue, le maïs français devrait même se montrer compétitif hors UE.
S’agissant des céréales à paille, les disponibilités françaises permettraient de couvrir les besoins en volume, les besoins intérieurs et la demande à l’exportation. Cette dernière reste très dynamique en orge et de beaux horizons s’ouvrent au blé tendre, avec le ralentissement des exportations russes qui ne devraient pas tenir le haut rythme actuel jusqu’à la fin de la première partie de la campagne. Pour le moment, néanmoins, les ventes françaises aux pays tiers sont en net retard, avec quelque 800.000 t chargées à la mi-août, depuis le début de la campagne, soit 25 % de moins que l’an dernier.
Faire dans la mesure (AGPM)
Augmentation substantielle du prix des grains ; voilà que la machine médiatique s’emballe : jackpot pour les uns , catastrophe pour les autres , panier de la ménagère qui va flamber , émeutes de la faim en perspective dans le monde, ….. Ne peut-on jamais faire dans la mesure : .prix spot des grains aujourd’hui ne veut< pas dire prix moyen de vente ; .examen du prix de vente impose en parallèle analyse de l’évolution des charges ; .résultats techniques 2012 non seulement hétérogènes mais surtout partiels…. Le maïs se récolte en octobre ; Le prix du maïs grain a augmenté de 40 euros tonne , soit + 20 % , sur un an. Si l’on ajoute les autres grains nécessaires à l’alimentation animale, l’ impact est par exemple de 25 cts par kg de poulet standard ; de 45 cts par kg de poulet label ; de 55 cts par kg de rôti de porc….
Alors, ne faut-il pas d’abord rappeler que cette situation est la résultante d’une offre insuffisante alors que la demande augmente, et que la réponse toute logique est de prioriser la production plutôt que de la limiter sous diverses contraintes.
De bon sens n’ est-ce pas….. mais sûrement trop.
Contraction des utilisations
Première conséquence, la baisse des exportations américaines, notamment de maïs : elles devraient passer de 39,4 millions de tonnes en 2011/2012 à 33 millions de tonnes en 2012/2013. Mais la consommation intérieure est également touchée. Les achats de maïs par l’alimentation animale sont annoncés en baisse de 12 millions de tonnes par rapport à la campagne 2011-2012 et les éleveurs sont sinistrés, étranglés par l’augmentation des coûts de production. Le président Obama devrait annoncer prochainement des mesures de soutien. Selon FranceAgriMer le département de l’Agriculture devrait débloquer un crédit de 170 millions de dollars pour soutenir les cours du porc, de l’agneau, du poulet. Egalement concernée la production d’éthanol. La part du maïs dévolue aux biocarburants déclinerait de 12,7 millions de tonnes par rapport à la précédente campagne à 114,3 millions de tonnes. Et la question qui est aujourd’hui posée porte sur le maintien de l’obligation d’incorporation d’éthanol fixée à 10 %. Quoi qu’il en soit, le stock de report va chuter d’une manière significative à 16,5 millions de tonnes contre 25,9 millions de tonnes au cours de la campagne 2011/2012 avec un ration stock sur consommation inférieur à 6 % ce qui ne représente que 25 jours de consommation. Les cours du maïs ne devraient pas s’infléchir de sitôt.
La récolte de soja aux Etats-Unis est également source d’inquiétude, mais les acteurs du marché se sont raccrochés à l’espoir que les dégâts n’étaient pas encore irréversibles, la récolte intervenant un peu plus tard que le maïs. Et si les Etats-Unis pèsent d’un poids important sur le marché du soja (ils en sont les premiers producteurs mondiaux et les premiers ou deuxièmes exportateurs selon les années), leur prédominance est moins marquée qu’en maïs du fait de la concurrence du Brésil et de l’Argentine. Mais la mauvaise récolte que vient d’engranger l’Amérique du Sud au printemps 2012 ajoute à la tension. Une détente sur le marché des oléagineux n’est au mieux attendue qu’au printemps prochain quand arrivera la nouvelle récolte sud américaine.
Réduction des exportations russes
Aux conséquences de la sécheresse aux Etats-Unis déjà préoccupantes, s’ajoute le recul de la production de blé des pays de la Mer noire et de la Russie en particulier, à cause aussi de la sécheresse. Selon la dernière estimation du mois août, la récolte de blé russe n’atteindrait que 43 millions de tonnes contre 56,2 millions de tonnes en 2011. Et si les Russes ont écarté la mise en place, comme en 2010, d’un embargo sur les exportations, la taxation des exportations reste néanmoins possible, selon FranceAgriMer. Mais l’adhésion de la Russie à l’OMC, le 23 août, est difficilement compatible avec la mise en œuvre de mesures restrictives à l’exportation. Il n’en reste pas moins que le potentiel d’exportation de la Russie va être sérieusement amputé (de 21,6 millions de tonnes en 2001-2012 à 8 millions de tonnes selon l’USDA). Comme d’ailleurs celui de l’Ukraine et du Kazakhstan dont les productions sont aussi frappées par la sécheresse.
En revanche, les perspectives sont plus favorables pour le riz. Et même si la FAO a révisé à la baisse les perspectives de production de riz au niveau mondial, la récolte 2012 devrait rester à un niveau légèrement supérieur à celui de 2011. Incertitude cependant pour l’Inde où les pluies de la mousson sont inférieures de 15 % à la moyenne, ce qui aura certainement un impact négatif sur la production de riz et de soja.
L’exception française
En ce qui concerne plus précisément la production française, elle se distingue de cette de cette situation de relative pénurie internationale en affichant de bonnes récoltes en céréales à paille, avec 36,5 Mt de blé tendre et 11,5 Mt d’orge annoncées par les dernière notes de FranceAgriMer/Arvalis et du ministère de l’Agriculture. Pour le maïs, FranceAgriMer n’avance pas encore de prévisions de récolte, mais celles du ministère de l’Agriculture, 15,6 Mt, semble convenir à l’AGPM, encore qu’il ne faille pas négliger les problèmes que pose la vague de chaleur sur les cultures les plus tardives. En revanche, les prévisions de récolte de maïs dans l’Union européenne sont revues à la baisse. L’analyste Stratégie Grains annonçant 58 Mt, soit quelque 7 Mt de moins que dans son précédent rapport, dont -2,3 Mt en Hongrie, -2,1 Mt en Italie et autant en Roumanie. Cette baisse de la récolte européenne influencera les structures des échanges intracommunautaires. L’AGPM, comme FranceAgriMer estime que les marchés laissés vacants par la Hongrie et la Roumanie offriront des débouchés élargis au maïs français vers l’Italie et le Nord de l’Union. Compte tenu de la grande tension des prix mondiaux attendue, le maïs français devrait même se montrer compétitif hors UE.
S’agissant des céréales à paille, les disponibilités françaises permettraient de couvrir les besoins en volume, les besoins intérieurs et la demande à l’exportation. Cette dernière reste très dynamique en orge et de beaux horizons s’ouvrent au blé tendre, avec le ralentissement des exportations russes qui ne devraient pas tenir le haut rythme actuel jusqu’à la fin de la première partie de la campagne. Pour le moment, néanmoins, les ventes françaises aux pays tiers sont en net retard, avec quelque 800.000 t chargées à la mi-août, depuis le début de la campagne, soit 25 % de moins que l’an dernier.
Faire dans la mesure (AGPM)
Augmentation substantielle du prix des grains ; voilà que la machine médiatique s’emballe : jackpot pour les uns , catastrophe pour les autres , panier de la ménagère qui va flamber , émeutes de la faim en perspective dans le monde, ….. Ne peut-on jamais faire dans la mesure : .prix spot des grains aujourd’hui ne veut< pas dire prix moyen de vente ; .examen du prix de vente impose en parallèle analyse de l’évolution des charges ; .résultats techniques 2012 non seulement hétérogènes mais surtout partiels…. Le maïs se récolte en octobre ; Le prix du maïs grain a augmenté de 40 euros tonne , soit + 20 % , sur un an. Si l’on ajoute les autres grains nécessaires à l’alimentation animale, l’ impact est par exemple de 25 cts par kg de poulet standard ; de 45 cts par kg de poulet label ; de 55 cts par kg de rôti de porc….
Alors, ne faut-il pas d’abord rappeler que cette situation est la résultante d’une offre insuffisante alors que la demande augmente, et que la réponse toute logique est de prioriser la production plutôt que de la limiter sous diverses contraintes.
De bon sens n’ est-ce pas….. mais sûrement trop.