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Colza d’hiver

Les pucerons verts résistent

Altises d’hiver et charançons du bourgeon terminal mettent à rude
épreuve les stratégies de lutte dans les régions où les populations
sont en recrudescence. La résistance des pucerons verts aux
pyréthrinoïdes rajoute de la complexité au contrôle des insectes
d’automne. Pour autant la lutte raisonnée reste plus que jamais
d’actualité. Elle nécessite d’intervenir quand le seuil de nuisibilité
est atteint, au stade de sensibilité du colza et avec le bon
insecticide.
Par Publié par Cédric Michelin
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Des captures d’altises ou de charançons du bourgeon terminal dans une cuvette isolée ne sont pas suffisantes à elles-seules pour décider du moment propice à l’intervention.
Pour le charançon du bourgeon terminal, en 2011 dans l’Aube, quelques charançons ont été capturés le 21 septembre mais le vol massif n’a été enregistré que vers la mi-octobre. Ainsi, la vision régionale Vision offerte par les bulletins, apporte des éléments complémentaires permettant de mieux caler les interventions insecticides.
Pour l’altise d’hiver, l’observation à la parcelle, directement sur plante reste indispensable pour décider d’une intervention.
Les charançons du bourgeon terminal en recrudescence dans l’Est
Ce » charançon a été identifié sur des secteurs géographiques limités dès la fin des années : Champagne Berrichonne, Bourgogne. Il est en recrudescence au cours de la dernière décennie d'abord dans le Nord Est puis sur de nombreuses régions dont la région Centre, l'Auvergne et toute la moitié Est du Pays jusqu'au Sud-Ouest de la France
Dans certaines situations et en particulier dans le Sud-Ouest de l’Aube, leur contrôle est devenu problématique et le CETIOM a engagé des actions pour comprendre les raisons de ces échecs et apporter des solutions
Règle d’intervention sur les charançons du bourgeon terminal :
Les dégâts des larves des charançons du bourgeon terminal ne sont généralement visibles qu’après la reprise de végétation à un moment il n’y a plus aucune possibilité de lutte. Intervenir 8 à 10 jours après les premières captures significatives en période habituelle de vol de façon à les détruire les adultes avant la ponte


Vecteur de viroses et dégâts



Depuis quelques années, les pyréthrinoïdes sont confrontées à des phénomènes de résistances développés par le puceron vert du pêcher à l’automne. Or celui-ci est vecteur de viroses, qui causent des dégâts potentiellement conséquents en colza. Toutes les molécules de la famille sont concernées et le phénomène s’étend désormais aux carbamates (pyrimicarbe) dans les régions ou la lutte est régulièrement engagée. Par ailleurs, on sait que des populations de puceron résistantes aux néonicotinoïdes sont observées dans le Sud en arboriculture. Les solutions autorisées et efficaces sont donc aujourd’hui réduites. De nouvelles familles chimiques développées sur les ravageurs de printemps sont à l’étude pour des usages à l’automne. Elles viendraient apporter une diversité nécessaire à l’alternance des modes d’action, indispensable pour éviter l’émergence de populations résistantes aux insecticides.
Règle d’intervention sur les pucerons:
20% de plantes portant des pucerons (toutes espèces confondues) ce qui traduit une intervention en début d'infestation. La période de risque s’étend de la levée jusqu'à 6 semaines de culture (ou 6 feuilles), correspondant à la période de risque accru de transmission des viroses.


Attention aux applications répétées de pyréthrinoïdes



Les applications de pyréthrinoïdes à l’automne, surtout lorsqu’elles sont répétées, détruisent la faune auxiliaire ce qui peut favorise les pullulations de pucerons verts qui sont résistants à cette famille chimique.. Eviter tout traitement inutile est une mesure de bon sens pour éviter des déboires conduisant à des dégâts directs des pucerons verts.




Consulter le Bulletin de Santé du Végétal de votre région



Des observations hebdomadaires sont réalisées par les partenaires du réseau d’épidémio-surveillance. N’hésitez pas à consulter le BSV de votre région accessible depuis l’espace régional du site CETIOM ou sur les sites de la DRAAF.


Les altises d’hiver posent des problèmes plutôt en Bordure Maritime et dans l’Aisne
Les altises sont toujours présentes dans nos secteurs et semblent en recrudescence en bordure maritime et dans l’Aisne.
En Poitou Charentes, la recrudescence importante de cet insecte pose de gros problèmes de contrôle des populations larvaires. Dans le Sud-Ouest de la France, les adultes peuvent mettre en difficultés les plantules notamment quand les semis sont tardifs et l’automne peu poussant.
Règle d’intervention sur les altises:
-Sur adultes, jusqu’au stade B3 inclus, intervenir si nécessaire au seuil de 8 pieds sur 10 avec morsures. Pour les levées exceptionnellement tardives, après le 01 octobre, ce seuil est abaissé à 3 pieds sur 10.
-Sur les larves : intervenir dès lors que 7 pieds sur 10 présentent au moins 1 larve.

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