Récolte de l'herbe
Limiter les pertes
Ensilage, enrubannage, foin ? Pour les éleveurs, il est important de trouver la bonne complémentarité entre le pâturage et la fauche, notamment en ces périodes d'absence de pluies. Pour tous, un seul mot d'ordre : travailler à réduire les pertes aux champs.
Ensilage, enrubannage, foin ? Pour les éleveurs, il faut trouver la bonne complémentarité entre le pâturage et la fauche. Ce qui nécessite d'être très réactif pour bénéficier de repousses de qualité. La date de fauche peut ainsi se raisonner par rapport à la qualité du fourrage récolté (au plus près aux besoins des animaux), mais aussi par rapport au besoin d'herbe pour le pâturage.
Les valeurs des fourrages (UFL, PDIN, PDIE,) sont d'autant plus élevées que le stade de récolte est précoce. La chaîne de récolte détermine le taux de perte de ces valeurs : la dégradation est accentuée avec le nombre de jours passés au sol, surtout pour l'énergie et l'ingestibilité.
Pour l'éleveur, il est utile de bien connaître la façon dont sèche au sol un fourrage.
Dans un premier temps (quelques heures après la fauche), l'eau n'est pas retenue par la plante : c'est le phénomène de respiration. Seule l'énergie solaire est alors limitante, ce qui implique qu'il faut exposer le plus de surface possible d'herbe fauchée au soleil ; d'où l'intérêt des faucheuses à andain large, qui offrent un large éparpillement.
Dans une deuxième phase, l'énergie n'est plus limitante et il convient alors de favoriser au mieux le contact avec l'air, d'où la recherche d'andains "aérés". Pour l'éleveur, il y a donc intérêt dans cette phase d'utiliser une faucheuse-conditionneuse qui permettra d'attaquer la couche cireuse de la cuticule, assurant leur écrasement… et qui va uniformiser la vitesse de dessiccation entre les tiges et les feuilles et éviter ainsi la chute prématurée de ces dernières.
Les pertes au sol lors du séchage - par beau temps - sont au moins de 16 % pour les graminées et de 25 à 30 % pour les légumineuses...
Un outil bien réglé...
Au regard de ces pertes, l'importance des réglages du matériel est une évidence. Aussi, convient-il de :
- faucher à une hauteur de 6 à 8 cm, ce qui améliore l'aération de l'andain et la repousse ;
- régler l'agressivité du conditionneur ;
- travailler à une vitesse raisonnable ; ainsi, au-dessus de 12 km/h, la coupe devient irrégulière, les andains sont alors moins bien formés et la largeur de coupe diminue ;
Par ailleurs, chaque année, il convient de régler les suspensions de la machine (afin d'éviter que les assiettes s'appuient sur le sol).
Attention : pour les luzernes comme pour les parcelles riches en légumineuses, l'éleveur est invité à régler au minimum le conditionnement, lequel peut occasionner 35 à 45 % de pertes de feuilles. Dans ces cas, il est recommandé de travailler le matin, de limiter le nombre d'interventions, d'où l'intérêt d'utiliser le système d'éparpillement pour éviter le fanage, de diminuer au maximum l'agressivité des outils et de préférer, dans la mesure du possible, un liage avec un filet.
Des précautions à prendre
De ce fait, des précautions s'imposent selon la destination même de l'herbe : ensilage, enrubannage ou foin. Elles sont ici listées.
Pour ce qui est de l'herbe destinée à l'ensilage, une fauche au cours de l'après midi permet d'avoir un fourrage moins riche en rosée et plus riche en sucre.
Pour l'enrubannage, l'attention doit porter à éviter au maximum les problèmes de conservation. pour cela, l'éleveur doit :
→ éviter au maximum l'incorporation de terre (élimination préalable des taupinières, ajustement de la hauteur de fauche, réglage de la faneuse et de l'andaineur) ;
→ viser un taux de MS de 50 %, ce qui signifie au moins 2 jours de séchage au mois de mai ;
→ réaliser des balles denses et régulières ;
→ soigner le liage pour éviter que les ficelles ne soient prises dans une couche de film ;
→ enrubanner le plus rapidement possible après le pressage ;
→ utiliser de préférence des films de 75 cm, ce qui permet une meilleure fermeture, avec moins de couche et un gain de temps ;
→ régler la potence de l'enrubanneuse pour que la bande de film passe dans l'axe de la balle ;
→ vérifier le bon étirement du film : 60 cm après étirement pour un rouleau de 75 cm (voir schéma en pièce jointe) ;
→ vérifier le bon recroisement des bandes ; la bande que vous posez doit à chaque fois recouvrir la moitié de la précédente ;
→ appliquer quatre couches de film ; par exemple, cela se traduit par 16 tours pour un film de 75 cm et une balle de 120 x 120 ;
→ stocker les balles sur leur face plane : tout simplement parce que c'est là qu'il y a le plus de couches de film ;
→ surveiller leur stockage pour intervenir le cas échéant au plus vite (en cas de percement par des animaux, de grêle…).
Enfin, pour l'herbe destinée au foin, il convient de viser 85 % de MS (matière sèche) pour une bonne conservation (entre 75 et 80 % de MS, le foin perd peu de valeur, mais il devient gris, poussiéreux, avec un risque avéré de maladies respiratoires. En dessous de 70 % de MS, non seulement, les risques d'incendie sont sérieux (avec une possible montée à des températures au-dessus de 65 à 70°C), mais le foin est par ailleurs fortement altéré, notamment au regard de sa valeur alimentaire : -30 % pour les UF et -75 % pour les PDI.
Les conditions de récolte (temps, matériel) sont donc aussi importantes que le stade auquel on fauche. L'objectif est donc de trouver un compromis pour limiter au maximum le temps de séchage au sol, mais avoir un fourrage jeune pour couvrir au maximum les besoins des animaux.
Les valeurs des fourrages (UFL, PDIN, PDIE,) sont d'autant plus élevées que le stade de récolte est précoce. La chaîne de récolte détermine le taux de perte de ces valeurs : la dégradation est accentuée avec le nombre de jours passés au sol, surtout pour l'énergie et l'ingestibilité.
Les étapes du séchage au sol
Pour l'éleveur, il est utile de bien connaître la façon dont sèche au sol un fourrage.
Dans un premier temps (quelques heures après la fauche), l'eau n'est pas retenue par la plante : c'est le phénomène de respiration. Seule l'énergie solaire est alors limitante, ce qui implique qu'il faut exposer le plus de surface possible d'herbe fauchée au soleil ; d'où l'intérêt des faucheuses à andain large, qui offrent un large éparpillement.
Dans une deuxième phase, l'énergie n'est plus limitante et il convient alors de favoriser au mieux le contact avec l'air, d'où la recherche d'andains "aérés". Pour l'éleveur, il y a donc intérêt dans cette phase d'utiliser une faucheuse-conditionneuse qui permettra d'attaquer la couche cireuse de la cuticule, assurant leur écrasement… et qui va uniformiser la vitesse de dessiccation entre les tiges et les feuilles et éviter ainsi la chute prématurée de ces dernières.
Les pertes au sol lors du séchage - par beau temps - sont au moins de 16 % pour les graminées et de 25 à 30 % pour les légumineuses...
Un outil bien réglé...
Au regard de ces pertes, l'importance des réglages du matériel est une évidence. Aussi, convient-il de :
- faucher à une hauteur de 6 à 8 cm, ce qui améliore l'aération de l'andain et la repousse ;
- régler l'agressivité du conditionneur ;
- travailler à une vitesse raisonnable ; ainsi, au-dessus de 12 km/h, la coupe devient irrégulière, les andains sont alors moins bien formés et la largeur de coupe diminue ;
Par ailleurs, chaque année, il convient de régler les suspensions de la machine (afin d'éviter que les assiettes s'appuient sur le sol).
Attention : pour les luzernes comme pour les parcelles riches en légumineuses, l'éleveur est invité à régler au minimum le conditionnement, lequel peut occasionner 35 à 45 % de pertes de feuilles. Dans ces cas, il est recommandé de travailler le matin, de limiter le nombre d'interventions, d'où l'intérêt d'utiliser le système d'éparpillement pour éviter le fanage, de diminuer au maximum l'agressivité des outils et de préférer, dans la mesure du possible, un liage avec un filet.
Des précautions à prendre
De ce fait, des précautions s'imposent selon la destination même de l'herbe : ensilage, enrubannage ou foin. Elles sont ici listées.
Pour ce qui est de l'herbe destinée à l'ensilage, une fauche au cours de l'après midi permet d'avoir un fourrage moins riche en rosée et plus riche en sucre.
Pour l'enrubannage, l'attention doit porter à éviter au maximum les problèmes de conservation. pour cela, l'éleveur doit :
→ éviter au maximum l'incorporation de terre (élimination préalable des taupinières, ajustement de la hauteur de fauche, réglage de la faneuse et de l'andaineur) ;
→ viser un taux de MS de 50 %, ce qui signifie au moins 2 jours de séchage au mois de mai ;
→ réaliser des balles denses et régulières ;
→ soigner le liage pour éviter que les ficelles ne soient prises dans une couche de film ;
→ enrubanner le plus rapidement possible après le pressage ;
→ utiliser de préférence des films de 75 cm, ce qui permet une meilleure fermeture, avec moins de couche et un gain de temps ;
→ régler la potence de l'enrubanneuse pour que la bande de film passe dans l'axe de la balle ;
→ vérifier le bon étirement du film : 60 cm après étirement pour un rouleau de 75 cm (voir schéma en pièce jointe) ;
→ vérifier le bon recroisement des bandes ; la bande que vous posez doit à chaque fois recouvrir la moitié de la précédente ;
→ appliquer quatre couches de film ; par exemple, cela se traduit par 16 tours pour un film de 75 cm et une balle de 120 x 120 ;
→ stocker les balles sur leur face plane : tout simplement parce que c'est là qu'il y a le plus de couches de film ;
→ surveiller leur stockage pour intervenir le cas échéant au plus vite (en cas de percement par des animaux, de grêle…).
Enfin, pour l'herbe destinée au foin, il convient de viser 85 % de MS (matière sèche) pour une bonne conservation (entre 75 et 80 % de MS, le foin perd peu de valeur, mais il devient gris, poussiéreux, avec un risque avéré de maladies respiratoires. En dessous de 70 % de MS, non seulement, les risques d'incendie sont sérieux (avec une possible montée à des températures au-dessus de 65 à 70°C), mais le foin est par ailleurs fortement altéré, notamment au regard de sa valeur alimentaire : -30 % pour les UF et -75 % pour les PDI.
Les conditions de récolte (temps, matériel) sont donc aussi importantes que le stade auquel on fauche. L'objectif est donc de trouver un compromis pour limiter au maximum le temps de séchage au sol, mais avoir un fourrage jeune pour couvrir au maximum les besoins des animaux.