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Bourgogne Pellets à Aiserey

Miscanthus : vers une évolution du statut ?

La société qui a succédé à la Sica Secopulpe à Aiserey enregistre un
ralentissement des plantations en miscanthus. Bourgogne pellets veut
faire évoluer le statut de la plante pour qu'elle devienne éligible aux
surfaces en éléments topographiques (SET).
Par Publié par Cédric Michelin
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« Nous avons les débouchés, il nous faut maintenant les surfaces » résume Etienne Genet, lors de l'assemblée générale de Bourgogne Pellets à Brazey-en-Plaine. Le directeur indique que la société commerciale Terr'Nova, créée par Bourgogne Pellets avec d'autres coopératives au plan national, connait un très bon développement. De quoi rassurer les planteurs. Oui mais voilà, le problème concerne les surfaces plantées. Bourgogne Pellets s'est fixé un objectif total de 1.000 hectares, avec des plantations d'environ 200 hectares annuels pour y arriver. « Seulement 20 hectares de miscanthus vont être plantés en 2012, c'est clairement une déception » signale Etienne Genet. Le directeur signale que le prix payé au producteur, de l'ordre de 70 euros/tonne, est un « prix plancher » : « ce prix va augmenter dans les années à venir. Avec les 1.000 hectares que nous nous sommes fixés, les charges fixes diminueront et la rémunération des planteurs pourra être revue à la hausse ». Philippe Béjot, responsable des cultures, ajoute que les coûts de l'implantation, qui peuvent être vus comme un frein, sont passés de 3.200€/ha à 2.700€/ha. « Nous produisons désormais nos propres plants. Une baisse de ces coûts à 2.500€/ha est envisageable d'ici quelques temps » signale Philippe Béjot.

« Pas une plante invasive »



Pour Cyrille Fèvre, le président de Bourgogne Pellets, quatre raisons expliquent le ralentissement des plantations pour 2012 : « Les cours des céréales se maintiennent à un niveau élevé et qui pèsent forcément dans la décision. Il y a également le frein des mesures agro-environnementales : les agriculteurs qui sont engagés dans ces MAE ne plantent pas de miscanthus car il n'est pas admissible. Troisième raison : il y a encore de l'attentisme chez les agriculteurs : le miscanthus reste une nouvelle culture et ils attendent de voir les résultats ». Cyrille Fèvre termine sur une quatrième raison : « il s'agit d'un problème de législation. Aujourd'hui, le miscanthus n'est pas une plante éligible aux surfaces en éléments topographiques (SET), bien qu'il soit une plante totalement environnementale. Notre objectif est de le faire classer en SET ». A ce titre, Bourgogne Pellets organisera une conférence mercredi 21 mars à Aiserey, en présence de « tous les décideurs » comme l'indique Cyrille Fèvre : « il y aura l'agence de l'eau, le DGAL, la Draf... L'administration considère que le miscanthus est une plante invasive, c'est une grosse aberration. Nous irons lui présenter la culture pour lui prouver le contraire ». Autre objectif affiché par Bourgogne Pellets : le ciblage des zones de captage. « La diminution des produits phyto et/ou engrais est obligatoire. Le miscanthus peut apporter une alternative sur ces zones » ajoute Philippe Béjot. En attendant la date du 21 mars, l'heure est à la récolte du miscanthus qui vient de commencer. Avec le switchgrass, voisin du miscanthus, près de 400 hectares seront récoltés dans un rayon de 70 km autour d'Aiserey. Quatre-vingt six planteurs de miscanthus sont concernés, et treize en switchgrass.




Zoom sur... Les SET



Les surfaces en éléments topographiques (SET) ont récemment été intégrées dans la conditionnalité. Il s'agit de maintenir sur son exploitation des éléments paysagers qui contribuent à préserver la biodiversité (haies, bandes enherbées, vergers,...). L'agriculteur doit maintenir un certain ratio de sa SAU. Philippe Béjot illustre : « Si un agriculteur n'a pas de bois, pas de rivière, pas de prairies, il doit planter un pourcentage d'herbe sur son exploitation. C'est une jachère au final. Pourquoi avoir tout en herbe? il serait intéressant de pouvoir implanter le miscanthus sur une partie de ces surfaces. Les terres seraient ainsi valorisées ».


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