Moral à la hausse
l’équipe des Vignerons associés de Bourgogne. Cette Union - regroupant
la Chablisienne, la cave des Hautes-Côtes et la coopérative mâconnaise - achève sa réorganisation. Les objectifs sont clairs : développer
l’export et la valorisation des vins. L’exercice 2014 a été satisfaisant
sur ce dernier point et le moral de tous est « en hausse ». Le
millésime 2015 permet d’être confiants. Heureusement, car de
nouveau défis approchent…
Valorisation en hausse
Et cela se traduit d’ores-et-déjà dans les chiffres de l’exercice 2014 pour la coopérative mâconnaise. Avec une récolte pleine et, pour la première fois, du VCI, 55.000 hl de blancs ont été produits, sans oublier les 9.100 hl en rouges. La commercialisation 2014-2015 a vu les volumes vrac baisser (à 11.810 hl pour 3 millions d’€), mais les ventes en bouteilles en hausse (à 42.332 hl pour 20 M€). Au final, le chiffre d’affaires s’est élevé à 24.179.000 € pour 54.142 hl écoulés.
Dernière preuve de la montée en gamme des vins de la cave, l’évolution positive de la valorisation de la récolte des adhérents avec une progression moyenne, toutes appellations confondues, de +40 % par hectolitre produit, ceci de la récolte 2010 à la récolte 2013.
Renforcer les marchés exports
Sur les marchés français, les magasins de la coopérative (+2,7 % en valeur ; 8 % des volumes) et ses circuits traditionnels (+20 % en val. ; 15,6 % des vol.) sont « bien orientés » et tous « favorables », de même pour la grande distribution (+6 % en val ; 25 % des vol.). « Le repositionnement des chablis, nous a bien profité », glissait-il au passage.
Pour l’heure, la cave entend développer le grand export, qui représente 35 % de son chiffre d’affaires, en baisse de -5 % sur l’exercice 2014. « Nos faibles volumes ont fragilisé nos positions en Belgique, en Suède, aux Etats-Unis », reconnaissait-il, pâtissant des faibles volumes disponibles. « Nous sommes confiants pour 2016, nous avons retrouvé des volumes et nos ventes - à fin novembre 2015 - sont en hausse de +3,6 % », reprenait Xavier Migeot, déjà tourné vers l’avenir. En contenant ainsi les baisses volumiques et en passant des hausses de prix, le « delta volume/valeur est signe de valeur ajoutée », concluait-il. Le marché européen fera partie des priorités et notamment, l’Angleterre qui retrouve un certain « dynamisme » en terme d’achats.
Un million d’€ investit dans la qualité
Evidemment, tout ceci ne serait pas possible sans une qualité du travail de la vigne à la commercialisation. Le directeur technique, Olivier Dufossé, listait les investissements avec tout d’abord, le volet paysager, pour donner une image « haut de gamme allant avec la qualité de nos vins ». Par ailleurs, près d’un million d’€ ont été investis dans du matériel d’exploitation pour notamment acheter un nouveau groupe froid (sans dégagement de CO2 et à économie d’énergie) « pour retrouver une puissance de froid en adéquation avec nos volumes de vinification ». Bénéficiant des aides FranceAgriMer, l’enveloppe budgétaire a été bien maîtrisée avec, au final, une économie (-5,5 %) sur le fonctionnement global.
Michel Barraud n’avait donc plus qu’à conclure que tout va « dans le bon sens et confirme les bons chiffres et la bonne valorisation de nos productions ». Tout n’est pas gagné pour autant. Il invitait les coopérateurs à encore plus s’impliquer dans la vie collective de la cave, « pour aimer encore plus ce qu’on fait et en être fiers car nous avons la chance d’exercer un beau métier qui est de procurer du plaisir » aux consommateurs.
Concentration sur les marchés bourguignons
Le négoce vrac « opportuniste n’est pas notre stratégie ». Par ces quelques mots, Xavier Migeot confirmait l’orientation stratégique des Vignerons associés de Bourgogne, laquelle va dans la continuité de celle adoptée auparavant aux Vignerons des Terres secrètes. Car il voit les marchés changer depuis plusieurs années : « nos concurrents évoluent. La concentration s’accélère. Il nous faut nous différencier d’eux par la qualité ». Le directeur général de l’Union et maintenant de la cave des Vignerons des Terres secrètes, Damien Leclerc, allait plus loin. Pour lui, le secteur viticole a connu deux crises majeures, en 1992-93 et 2008-09, « renforçant les plus forts et affaiblissant les plus faibles ». Un phénomène qui s’est accéléré avec les aléas climatiques. Et de regarder déjà plus loin « que l’arbre qui cache la forêt » avec l’arrivée de « grands opérateurs » nationaux (Advini, Castel, Grands chais de France…) en Bourgogne. Sans oublier dans ce panorama que les côtes de Nuits et de Beaune « sont devenues les lieux d’investissement préférés des milliardaires de la planète rendant presque impossibles les transmissions familiales ». Son analyse finale était quelque peu inquiétante : « l’avenir de la région se décide en partie ailleurs » désormais. Une façon aussi de rappeler le rôle structurel de la coopération pour notre région. Et de se montrer volontaire : « laissons la peur de côté, elle n’a jamais permis de construire ».
Ce n’est pas un hasard donc, si les Vignerons des Terres secrètes avaient décidé de donner la parole à son groupe jeunes, par la voix de Sébastien Malherbes. Ce groupe travaille, avec Emeline Meyer-Favre, pour dynamiser les projets d’installation des « jeunes et moins jeunes ». La nouvelle démarche sécurise la trésorerie avant la première récolte des jeunes installés, avec une aide de 4.000 €/ha maximum. Une autre aide, de 2.000 €/ha maximum, sera également mise en place pour les agrandissements.
Le président Michel Barraud invitait alors chacun à « s’inscrire au cœur de ce nouveau projet » qui doit permettre à la cave de continuer de progresser.