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Cru saint-véran

Passage aux cotisations à l'hectare

Le 18 décembre, le cru saint-véran tenait son assemblée générale. La
salle du caveau était bondée et a pu voter le passage des cotisations à
l’hectare (ha), pour plus de visibilité dans les comptes, lesquels se
clôtureront désormais au 31 décembre.
Par Publié par Cédric Michelin
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Une centaine de viticulteurs avait fait le déplacement à Saint-Vérand, une des onze communes incluses dans les 703 ha de l’appellation. Après quarante ans d’existence, l’ODG continue son développement. Vice-président du cru, Christophe Sapet rappelait toutefois la « fin d’année avec un budget contraint suite aux efforts consentis pour la fête d’anniversaire ». En dépit de ce budget réduit, au moins deux opérations d’envergure ont néanmoins été réalisées et réussies : le Tour de France 2012 et la première édition de Saône et Folie. « Il nous faut pérenniser ces opérations à moyen long terme », argumentait le responsable de la commission Communication.
Pour cela, et suite à la faible récolte 2012, à la "perte" d’un hectolitre sur les rendements (65 hl/ha pour communale et 63 hl/ha avec climats) et au « léger » déficit (-2.273 €), l’ODG va passer à une cotisation à l’hectare. Cette modalité, adoptée par l’assemblée générale, sera de 77 €/ha en 2012 avec une cotisation minimum de 30 €. « En terme de budget, cela devenait difficile de faire un budget à l’hectolitre », soulignait Thierry Nouvel, président de l’ODG. Autre modification des statuts votée, l’exercice - anciennement arrêté au 31 mars - sera désormais clôturé au 31 décembre de chaque année « pour des raisons de simplicité ».

11.000 € pour une perte de contrôle


Et de la simplicité, les viticulteurs en réclament. Ce n’est pas forcément le cas pour les contrôles de vignes et de chais. Jérôme Jeandin revenait sur le sujet. Celles de printemps (24 avril) sur la commune de Davayé, seules « cinq parcelles présentaient un nombre de manquants proche de 20 %, dont une en récurrence ». Les visites d’été (14 juillet) sur plus de 100 ha ont été plus laborieuses « puisqu’on s’est retrouvés à sept professionnels », regrettait le responsable de la commission technique. Surtout qu’Icone auditait justement l’ODG ce jour précis. « Cela s’est quand même bien passé », rassurait-il, avant de réclamer, de la part des viticulteurs, qu’ils se manifestent « pour se faire remplacer » en cas d’impossibilité. En effet, l’ODG pourrait se voir « pénalisée » sinon. L’accréditation de l’ODG saint-véran pour réaliser "elle même" ses contrôles - internes donc - pourrait de fait être remise en cause par l’INAO. Thierry Nouvel en indiquait les conséquences pour l’ODG et mettait tous les viticulteurs devant leurs responsabilités : « dans ce cas, nous serions obligés de faire des contrôles externes. Icone les a budgétés à 11.000 €/an. C’est le salaire d’Agnès Lauriot, l’animatrice. Sinon, on peut aussi augmenter de +25 % les cotisations. Reste que si Icone fait les contrôles, on perdra le contrôle dessus », indiquait Thierry Nouvel. Il restait toutefois « positif », rappelant que « dans l’ensemble, les contrôles se passent très bien. 99 % des viticulteurs font très bien leur travail », se félicitait-il.

Un « rapport fondateur » sur l’appellation


D’autant qu’un autre dossier important mobilise l’ODG. Pierre Beaubernard, président de la commission 1er cru, faisait le point suite aux élections nationales INAO. Pour le cru, la commission d’enquête a été modifiée. Ses nouveaux membres ont nominé six experts. Ces derniers reviendront arpenter les terroirs en mars prochain pour établir un « rapport fondateur sur l’état actuel de l’appellation ». Reste quelques « soucis » de bâtiments - à Leynes et à Davayé ,- voire de routes départementales présentes dans les délimitations de l’appellation. Autre incertitude, les critères qui permettent de juger recevable l’étude d’un climat.
Thierry Nouvel concluait sur les actions 2013. Au 1er janvier, le bureau déménage à la Maison des vins à Mâcon, permettant d’être « au cœur des instances viticoles » et ainsi d’économiser 1.500 €/an. Une nouvelle affiche va voir le jour avec, peut-être, « la promotion de Miss France ». Il mentionnait également la sortie d’une application Smartphone développée par l’Office de tourisme du Mâconnais permettant de « guider les touristes par GPS » jusque dans les caveaux. Enfin, il invitait les viticulteurs à se préparer pour le Salon de la Philatélie à Mâcon - avec un nouveau timbre à sortir - qui attire 15.000 personnes, salon qui laisse la possibilité de vendre du vin.



« Catastrophique » flavescence dorée


Du service Vigne & Vin de la chambre d’Agriculture, Benjamin Alban présentait les jaunisses de la vigne et notamment la flavescence dorée qui a frappé le Mâconnais en 2011. En 2012, la situation s’est étendue à des niveaux « catastrophiques ». Maladie de quarantaine, tout le département de Saône-et-Loire sera en lutte obligatoire l’an prochain (voir notre article page HH). Le technicien essayait de rassurer : « dans le Bordelais, il y a un correspondant par commune en charge de surveiller et de collecter les analyses sur la flavescence dorée, en lien avec les services de l’Etat. Si personne ne retrouve de pieds touchés, alors la lutte est plus fine et la commune peut faire moins de traitements ». Des perspectives à ramener sur une échelle de 5 à 10 ans, en raison du temps d’incubation de la jaunisse (phytoplasme) dans le cep.




Cours stables à 728 € la pièce


Nouveau directeur de l’exploitation du lycée de Davayé et nouveau secrétaire de l’ODG, Sylvain Paturaux présentait quelques données économiques : 45.500 hl, soit 6,07 millions de bouteilles, ont été produits sur 704 ha en 2011. Ces surfaces sont en hausse depuis 1998 (589 ha). Les stocks propriété ont sensiblement augmenté, selon les chiffres du BIVB. Les sorties propriétés et les stocks au négoce sont « stables ». L’équivalent en nombre de mois de sorties propriété est de 16,7 mois, un chiffre jugé « relativement faible ». Sur les ventes 2011/2012, le cours moyen est « stable » à 728 €/pièce. Un « resserrement » des prix moyens est observé entre les six appellations blanches mâconnaises. Les viticulteurs dans la salle n’hésitaient pas à donner leurs ressentis sur les sorties et stocks : « ces chiffres sont à prendre avec précaution. Si on regarde commune par commune, on n’arrive pas à ces données ». Visiblement, les stocks seraient plutôt en retrait par rapport à ces estimations.




Forces et faiblesses à l’export


Pour aider aux démarches export, Gabriel Potier présentait les forces et faiblesses de l’appellation. Suite à son enquête, les viticulteurs - particuliers et coopératives - vendent en moyenne 18 % de leur production totale à l’export et 19 % en AOC saint-véran. Loin de la moyenne bourguignonne (50 %) donc. Des marges de progression sont donc possibles. Suite à l’interview de huit acheteurs anglais (GD, cavistes, importateurs) "spécialistes" de la Bourgogne, le cru Saint-Véran a visiblement des forces à faire valoir : qualité organoleptique, l’origine Bourgogne, le rapport qualité prix, le packaging, le cépage chardonnay, la réputation du cru… « De plus, saint véran est assez facile à prononcer en anglais ». En revanche, quelques faiblesses sont à travailler. Le cru souffre encore d’un déficit de notoriété. Des parts de marché pourraient être à conquérir sur le On Trade en Angleterre ou sur la restauration ethnique. L’augmentation des taxes anglaises (presque 3 £ par bouteille) positionne les cuvées chez des distributeurs premium, « avec des bouteilles directement à 10 £ minimum sur les linéaires ».


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