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Crise liée au Covid-19

Premier bilan provisoire

Depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19, l’agriculture a su relever de nombreux défis. Tous les citoyens se sont rendus compte de l’importance de notre secteur à la base de l’alimentation. Mais pour autant, les défis et obstacles ont été nombreux pour continuer à produire durant cette période. La FDSEA de Saône-et-Loire, avec les autres OPA, ont dû intervenir pour débloquer de nombreuses situations. L’accompagnement est loin d’être fini, bien au contraire…

Par Cédric MICHELIN
Premier bilan provisoire

Dès l’annonce du confinement général le 16 mars dernier, l’objectif prioritaire a été de pouvoir pérenniser l’activité agricole. L’agroalimentaire de tous les Français en dépendait. Si la reconnaissance nationale est venue très vite, dès les discours du président de la République et du Premier ministre, de nombreux secteurs paragricoles se sont retrouvés dans le flou. À l’aide de son réseau national, la FNSEA a vite listé les mesures complémentaires à prendre. En Saône-et-Loire, citons par exemple le besoin de maintenir les activités vétérinaires ou de santé animale. Des demandes identiques ont émané de toutes les filières de Saône-et-Loire et ont eu généralement rapidement réponses. Comme pour de nombreux Françaises et Français, ce confinement se doublait d’une obligation d’éduquer ses enfants durant la semaine. La profession a donc obtenu la prise en charge par l’État de 70 % du coût d’un jour de remplacement pour les agriculteurs gardant leur(s) enfant(s) pour cause de fermeture des écoles. À l’heure du déconfinement progressif, la FDSEA a aussi demandé à ce que les enfants d’agriculteurs et de salariés agricoles soient prioritaires pour retourner à l’école.
Cette crise sanitaire est intervenu en plein printemps. L’activité agricole et viticole battait son plein. Déjà étudiée à la fin 2019, la FDSEA s’est engagé dans l’opération des « Bras pour ton assiette » de la plateforme Wizifarm et ce, en lien avec l’Anefa pour mettre en relation employeurs et employés. En effet, le gouvernement a accordé le droit au monde agricole de pouvoir recruter des salariés qui eux, avaient la possibilité de cumuler activité partielle et contrat de travail pour les inciter à devenir saisonnier agricole. La solution ne satisfaisant pas tous les besoins, de nombreuses filières au national ont demandé l’ouverture des frontières pour les saisonniers ressortissants de l’Union européenne (avec prolongation des titres de séjour des saisonniers étrangers déjà sur place). Évidemment, comme tout employeur, l'application des gestes barrières étaient à respecter et à faire respecter. Bien qu’en plein air à cette période la plupart du temps, la profession s’est coordonnée pour définir un protocole sanitaire visant à protéger les salariés agricoles. Protocole signé paritairement.

Maintenir les débouchés

Après avoir sécuriser la production, l’autre grande inquiétude - qui perdure – pesait sur les débouchés. La consommation alimentaire a été profondément changée, parfois en bien (circuits courts, préférence locale…) mais laissant souvent des filières et des producteurs sans débouché du jour au lendemain (marchés et cantines , restaurants et cafés fermés).
Là encore, à l’aide de son réseau allant de la commune au national, la réouverture des marchés s’est fait avec l’union des maires ruraux.
Représentant d’importants volumes, pression a été faite pour obtenir l’engagement de certaines enseignes de la grande distribution afin qu’elles mettent en avant l'origine France et surtout, en urgence, des produits dont la consommation est très liée à la période de Pâques (agneaux, chevreaux) ou de certaines filières très impactées par la fermeture de la restauration hors foyer (fromages AOP, caille, canard, lapin, etc.). Un travail est engagé au niveau régional pour mettre en place une charte avec les GMS sur l’approvisionnement local.
En parallèle, pas question de ne pas accompagner l’engouement pour les circuits courts. La FDSEA a fait la promotion de l’initiative J’veux du local de la Chambre d’Agriculture et a aidé de nombreux producteurs fermiers dans la recherche de solutions de commercialisation.
En prévision de la réouverture de la restauration (RHD), la profession a réitéré ses demandes historiques par l’envoi d’un courrier aux collectivités locales (Région, Département, Communautés de communes) pour leur demander de favoriser l’approvisionnement en produits locaux.
Bien d’autres débouchés ont aussi fait l’objet de négociations, tant locales que nationales, comme par exemple, la reconnaissance des plants potagers comme produits de première nécessité… alors que les GMS engrangeaient les bénéfices d’une frénésie chez les jardiniers en herbe.

La semaine prochaine, retour sur la façon dont la profession a œuvré pour assouplir les contraintes et trouver des solutions pour que les agriculteurs passent ce cap.