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Chez Mam’Cocotte

Quand les poules auront deux œufs

Ce petit point de vente à la ferme a ouvert tout début janvier dernier sur la commune de Gergy. Sandrine Melin s’était lancée trois mois plus tôt dans un élevage de poules pondeuses, s’installant sur la ferme familiale avec ce nouvel atelier. Aujourd’hui, Chez Mam’Cocotte répond à une vraie demande de produits locaux et à proximité.

Quand les poules auront deux œufs
Depuis le début du confinement, Mam'Cocotte enregistre chaque jour de nouveaux clients.

Son petit magasin de producteurs ouvert il y a seulement trois mois connaît un réel succès : « depuis le confinement, il y a trois fois plus de monde, il me faudrait plus de 300 œufs par jour », souligne un brin amusée Sandrine Melin. Pourtant, malgré l’énergie débordante et communicatrice de la jeune femme, les 245 poules ne pondent pas plus d’un œuf par jour, confinement ou pas !
L’éleveuse de Gergy en a cependant fait son produit d’appel « 90 % de la clientèle vient pour les œufs, la grande majorité repart avec autre chose ». Car lorsqu’elle a créé son espace de vente de 10 m², elle a tout de suite imaginé proposer d’autres produits à ses clients. Et elle ne s’y est pas trompée.

Le bon plan

Avant le confinement, « je ne me plaignais pas de la fréquentation de la boutique, c’était bien parti ». Désormais Chez Mam’Cocotte est un lieu d’approvisionnement de proximité plébiscité par beaucoup, venant surtout de Gergy et des environs. Bien que n’ayant pas fait de publicité, « le bouche à oreille avait déjà commencé à bien faire connaître le lieu », explique-t-elle aujourd’hui. Désormais, sa présence sur Facebook et le partage des bons plans entre confinés fonctionnent à merveille. Il faut dire que Sandrine Melin offre de quoi bien remplir son panier en ayant ouvert ses étals à de la viande, du fromage, des légumes, du miel, du vin, de la bière, des caramels, des brioches, etc. Et cela en provenance d’une dizaine de producteurs qu’elle a choisis et dont elle revend les produits « au prix du marché ».

Une semaine de délai

Pour répondre à la demande, elle a même augmenté les plages d’ouverture du point de vente : « je ne suis désormais fermée que le mardi pour le réassort ! ».
Et si la règle qui prévaut est « le premier arrivé, le premier servi », Sandrine Melin souligne le caractère très « raisonnable » de la clientèle : « ils en laissent d’instinct pour les autres ».
Pour les œufs cependant, pas le choix : « les réservations se font plus d’une semaine à l’avance ! ».
Mais il se trouve que Sandrine Melin constate aussi une évolution des rapports avec les clients : « depuis le début du confinement, je trouve les gens moins stressés, ils prennent plus le temps. Certains me remercient même de faire ce que je fais ».

Alors, comme elle-même n’arrive pas à être fidèle au rendez-vous de 20 h, lorsque l'on applaudit en  soutien au personnel soignant, elle veut malgré tout témoigner de sa solidarité à ce dernier : elle applique une remise sur le panier de ces professionnels en première ligne contre le Covid-19. Elle qui se trouve pourtant, comme tous les producteurs en vente directe, juste derrière…