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Culture du soja

Quelles stratégies contre les adventices difficiles ?

Le soja est une plante peu couvrante en début de cycle ce qui la rend très sensible à la concurrence des adventices. Sur des flores classiques, des programmes d’herbicides combinant prélevée et post-levée sont fortement recommandés. Sur des adventices difficiles et localement nuisibles, la combinaison de plusieurs stratégies peut être proposée.

Quelles stratégies contre les adventices difficiles ?
Plan d'ambroisie au milieu du soja.

Ambroisie à feuille d’armoise

Cette plante annuelle au pollen allergisant qui provoque des troubles tels que rhinite, conjonctivite, asthme, urticaire… est en progression en zone Est. Au niveau agronomique, cette espèce très envahissante est concurrentielle du soja. Afin de mieux la contrôler, après avoir réalisé un faux semis, il est recommandé de décaler la date de semis début mai voir au 10-20 mai en cas de fortes infestations.  Cela permet une destruction mécanique ou chimique des premières levées avant le semis et de ce fait, renforce l’efficacité du Pulsar 40 sur des populations moins denses.

Le binage a montré de bonnes efficacités, il permet de faire baisser la population dans le soja, avant l’application de l’herbicide de post levée (Pulsar 40 par exemple). Cela diminue ainsi la pression de sélection de l’herbicide sur l’ambroisie.
L’écimage peut être une solution de rattrapage pour limiter le stock grainier. Il est à réaliser en fin de cycle pour ne pas laisser des pieds d’ambroisie qui pourraient grainer après la récolte.
La lutte chimique est également envisageable en combinant un désherbage de prélevée et de post-levée.

Lampourde à gros fruits (Xanthium strumarium)

La lampourde ou xanthium peut impacter fortement le rendement des cultures d’été du fait de sa forte concurrence. Ses graines et ses cotylédons sont toxiques pour les animaux. Comme pour l’ambroisie, en retardant la date de semis, après un faux-semis, il est possible de les détruire mécaniquement et chimiquement. En culture, si la herse étrille et la houe rotative sont relativement peu efficaces, la bineuse au stade 1ère feuille trifoliée donne des résultats satisfaisants sur les premières levées. Par la suite, la bonne vigueur de la culture pourra limiter de nouvelles germinations. Chimiquement, seule la double application de Pulsar 40 en post-levée du soja donne de bons résultats.  

Ammi élevé (Ammi majus)

L’ammi élevé avec une végétation exubérante est très concurrentielle du soja. Elle peut aller jusqu’à l’étouffer totalement. Pour la combattre, le meilleur levier agronomique va être d’épuiser le stock semencier. Pour cela, une préparation précoce du lit de semences puis une période de trois à quatre semaines sans retoucher le sol et en retardant la date de semis vont permettre de détruire les premières levées. En culture, le binage mais également la herse étrille sur jeunes plantules et la houe rotative peuvent s’envisager. Au niveau chimique, en prélevée aucune solution n’est envisageable. En post-levée, le Pulsar 40 semble le mieux approprié.

Bident tripartite ou chanvre d'eau

Cette adventice est très nuisible et peut compromettre la récolte du soja dans les cas les plus graves. Une bonne implantation de la culture peut permettre de limiter le développement de l’adventice. Si en prélevée il n’y a pas de solutions efficaces, en post-levée le Pulsar 40 en une seule application est très efficace. Le binage est un bon complément aux traitements chimiques.

Louis-Marie ALLARD – Michael GELOEN -  Terres Inovia

Essai soja Terres Inovia 2016 (Hanc, Deux-Sèvres)
Solutions chimiques vis-à-vis des adventices.