Raisonnez vos interventions

Aussi, vise-t-on le charançon pour empêcher les cécidomyies de pondre. La lutte contre le charançon vise en effet à protéger le colza de ces piqûres de nutrition et de pontes qui sont des portes d’entrée au dépôt des pontes des cécidomyies. La période de risque s’étend de l’apparition des premières siliques jusqu’au stage G4 (dix premières siliques bosselées). On vise donc le charançon car il n’y a pas de solution pour lutter directement contre la cécidomyie.

proPlant Expert, BSV et l'observation

Pour l'agriculteur, trois outils s'offrent à lui : proPlant Expert comme avertisseur, et le BSV (Bulletin de santé du végétal) pour analyser les risques et l’observation pour décider.
L’outil proPlant Expert permet de mettre en alerte en simulant la dynamique du vol charançon des siliques et de cécidomyies. Il utilise les prévisions météorologiques pour le faire de façon prédictive (trois jours). A utiliser sans modération car l’insecte n’est pas toujours facile à observer au champ du fait de la floraison. Ces indications doivent être suivies de la consultation des BSV et d’observations aux champs avant d’envisager une intervention insecticide.

Observation et seuil de traitement

Pour estimer le risque, les charançons des siliques doivent être comptés sur les plantes mais cela nécessite des précautions car cet insecte est farouche : il faut éviter de secouer les plantes et de se trouver dans la projection de son ombre. Le seuil d’intervention est fixé à un insecte pour deux plantes à l’intérieur de la parcelle (et pas en bordure) durant la période de risque (G1 à G4).
Une méthode, moins "académique" et indicative, mais facile à mettre en œuvre, consiste –au moment des interventions fongicides en floraison– à vérifier devant le tracteur si on a une présence importante de charançons des siliques.

Ne traiter que les bordures si possible

Quand les insectes arrivent dans les parcelles, ils se posent d’abord en bordure avant de coloniser quelques jours plus tard l’intérieur des parcelles. Si l’on repère suffisamment tôt les charançons des siliques, on peut n’intervenir que sur les seules bordures avant la colonisation de l’intérieur des parcelles. En ne traitant que le tour des parcelles, on limite ainsi l’impact économique et écologique d’une intervention insecticide en plein sachant par exemple que la régulation naturelle des charançons des siliques par les hyménoptères est évaluée à 85-90 % !

Les pucerons cendrés peu présents à ce jour

La nuisibilité de ces pucerons peut être importante en cas d’arrivée précoce ce qui n’est pas le cas de 2011. Comme dans le cas des charançons, le plus souvent le traitement de bordure sur pucerons cendrés est suffisant et évite d’avoir à intervenir plus tard à l’intérieur des parcelles. A noter que ces pucerons cendrés ne sont pas résistants aux pyréthrinoïdes.
Retrouver sur www.cetiom.fr la liste des produits autorisés et l’outil proPlant Expert.

L’arrêté abeilles du 28 novembre 2003 (JO du 30 mars 2004)

Ce texte précise que si des traitements insecticides et acaricides doivent avoir lieu en période attractive pour les abeilles (floraison ou production d'exsudats d'insectes), ces traitements doivent impérativement être réalisés avec des produits bénéficiant de la mention "abeille", inscrite sur les étiquettes des bidons (mention abeille : "emploi autorisé durant la floraison, en dehors de la présence d'abeilles" ou "emploi autorisé au cours des périodes de productions d'exsudats, en dehors de la présence d'abeilles" ou encore "emploi autorisé durant la floraison et au cours des périodes de production d'exsudat, en dehors de la présence d'abeilles"). Ces mentions sont attribuées pour des usages précis et avec une dose déterminée.
Même s'ils bénéficient de la mention "abeille", les insecticides et acaricides doivent être appliqués en dehors de la présence d'abeilles (intervenir plutôt tôt le matin, ou tard le soir).