Grandes cultures 2012
Retour à la flambée des cours
Les cours du blé tendre à Rouen ont gagné 17€ sur la deuxième semaine de
juillet, à 249€/t, et ceux du maïs rendu Bordeaux 20€ à 228€/t. Une
hausse soudaine des cours des grandes cultures liée aux inquiétudes
climatiques sur les principales zones de production. Des prix qui, en
moyenne, au mois de juin 2012, sont supérieurs de 25% pour le blé et 24%
pour le maïs à ceux de juin 2007, début des émeutes de la faim.
Cependant, contrairement à 2007-2008, les stocks mondiaux de céréales
sont plus confortables en fin de campagne 2011-2012.
juillet, à 249€/t, et ceux du maïs rendu Bordeaux 20€ à 228€/t. Une
hausse soudaine des cours des grandes cultures liée aux inquiétudes
climatiques sur les principales zones de production. Des prix qui, en
moyenne, au mois de juin 2012, sont supérieurs de 25% pour le blé et 24%
pour le maïs à ceux de juin 2007, début des émeutes de la faim.
Cependant, contrairement à 2007-2008, les stocks mondiaux de céréales
sont plus confortables en fin de campagne 2011-2012.
« Les niveaux de stocks ne sont pas inquiétants, mais l’on observe des tensions croissantes sur les marchés », affirme Rémi Haquin, président du conseil spécialisé des céréales de FranceAgriMer. Avec 40% du maïs mondial produit aux Etats-Unis, la sécheresse touchant actuellement le pays provoque une flambée des cours. Sur le marché français, la graine a ainsi gagné 20€/t sur la dernière semaine. « Le maïs est à nouveau l’élément directeur des marchés agricoles », déclare Xavier Rousselin, responsable de l’unité marché des grandes cultures chez FranceAgriMer. Le département américain à l’Agriculture (USDA) vient d’ailleurs de revoir, le 11 juillet, la production nationale de maïs à 329,45 millions de tonnes (Mt), une baisse de 46 Mt par rapport aux estimations du mois dernier. La production mondiale de maïs est ainsi ramenée à 905,23 Mt. De quoi relancer encore la hausse des prix.
Une hausse moins brutale qu’en 2007-2008
Le rôle des stocks avait été déterminant en 2007-2008 dans la hausse rapide des matières premières agricoles. Les réserves s’établissaient alors à moins de 250 Mt, toutes céréales confondues. Une situation issue de plusieurs années de productions déficitaires. Au contraire, en cette fin de campagne 2011- 2012, le stock est estimé à 369 Mt. Un tampon qui permet une augmentation moins brutale des cours. En effet, si la hausse des grandes cultures s’est produite entre juin et septembre au début de la campagne 2007-2008, une nouvelle récolte déficitaire mettant le feu aux poudres, l’actuelle flambée a commencé dès janvier 2012. Ce sont d’abord les épisodes de gel en Europe qui ont amoindri les perspectives concernant les cultures d’hiver. En France, les surfaces détruites par le gel ont cependant été réduites au cours de la saison et de bons rendements permettraient de compenser les pertes, souligne Xavier Rousselin. Puis, le relais des inquiétudes a été pris par les déficits hydriques. La sécheresse a d’abord touché l’Europe de l’ouest jusqu’au mois d’avril, et, depuis plusieurs semaines, les Etats-Unis et la mer Noire. Les maïs, en pleine floraison aux Etats-Unis, et les céréales à pailles en Russie et en Ukraine voient ainsi leurs potentiels de rendements abaissés, ce qui inquiète les marchés. Concernant le maïs, l’USDA vient d’ailleurs d’estimer les stocks mondiaux de fin de campagne 2012-2013 à 134,09 Mt, ce qui reste toutefois supérieurs aux 129 Mt de 2011-2012.
Un commerce physique des céréales en suspens
La forte hausse des cours des grandes cultures a tendance à ralentir le commerce mondial sur ces produits. Les acheteurs ont en effet longtemps espéré une baisse des cours. L’USDA estime d’ailleurs que la Chine pourrait réduire fortement ses importations de maïs en 2012/2013 en puisant dans ses stocks. Certains experts émettent même l’hypothèse d’un blocage ou d’un report des achats de certains pays importateurs. Surtout si les prix se maintenaient à ces niveaux élevés ou continuaient à progresser. Un ralentissement de la croissance économique des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud) pourrait aussi réduire l’augmentation du niveau de vie dans ces zones et donc la hausse de leur demande en céréales destinées à l’alimentation animale. Rémi Haquin reconnaît d’ailleurs que le marché est plutôt « attentiste » à l’heure actuelle. Une tendance fréquente à la veille de l’arrivée des nouvelles récoltes sur les marchés de l’hémisphère nord. L’USDA confirme en indiquant une baisse importante du commerce extérieur agricole américain cette semaine en ce qui concerne le soja et le blé. En revanche, les ventes de maïs américain, sur la semaine s’achevant le 5 juillet, explosent, principalement en direction du Mexique, mais aussi de la Chine. Parallèlement, l’activité atteint des niveaux très élevés sur les marchés à terme ces dernières semaines. Des opérations plutôt réalisées sur les contrats à terme, plus spéculatifs et issus de perceptions sur l’évolution des marchés, que sur les options, servant d’assurances aux opérateurs physiques. Ainsi, sur le NYSE Liffe, marché à terme européen des matières premières, le nombre de positions ouvertes sur les contrats à terme en blé meunier a atteint un record, à 250.572, sur la dernière semaine de juin. Entre une activité limitée sur les marchés physiques, mais record sur les marchés à terme, la spéculation pourrait à nouveau être impliquée dans la flambée des cours en agriculture.
Une hausse moins brutale qu’en 2007-2008
Le rôle des stocks avait été déterminant en 2007-2008 dans la hausse rapide des matières premières agricoles. Les réserves s’établissaient alors à moins de 250 Mt, toutes céréales confondues. Une situation issue de plusieurs années de productions déficitaires. Au contraire, en cette fin de campagne 2011- 2012, le stock est estimé à 369 Mt. Un tampon qui permet une augmentation moins brutale des cours. En effet, si la hausse des grandes cultures s’est produite entre juin et septembre au début de la campagne 2007-2008, une nouvelle récolte déficitaire mettant le feu aux poudres, l’actuelle flambée a commencé dès janvier 2012. Ce sont d’abord les épisodes de gel en Europe qui ont amoindri les perspectives concernant les cultures d’hiver. En France, les surfaces détruites par le gel ont cependant été réduites au cours de la saison et de bons rendements permettraient de compenser les pertes, souligne Xavier Rousselin. Puis, le relais des inquiétudes a été pris par les déficits hydriques. La sécheresse a d’abord touché l’Europe de l’ouest jusqu’au mois d’avril, et, depuis plusieurs semaines, les Etats-Unis et la mer Noire. Les maïs, en pleine floraison aux Etats-Unis, et les céréales à pailles en Russie et en Ukraine voient ainsi leurs potentiels de rendements abaissés, ce qui inquiète les marchés. Concernant le maïs, l’USDA vient d’ailleurs d’estimer les stocks mondiaux de fin de campagne 2012-2013 à 134,09 Mt, ce qui reste toutefois supérieurs aux 129 Mt de 2011-2012.
Un commerce physique des céréales en suspens
La forte hausse des cours des grandes cultures a tendance à ralentir le commerce mondial sur ces produits. Les acheteurs ont en effet longtemps espéré une baisse des cours. L’USDA estime d’ailleurs que la Chine pourrait réduire fortement ses importations de maïs en 2012/2013 en puisant dans ses stocks. Certains experts émettent même l’hypothèse d’un blocage ou d’un report des achats de certains pays importateurs. Surtout si les prix se maintenaient à ces niveaux élevés ou continuaient à progresser. Un ralentissement de la croissance économique des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud) pourrait aussi réduire l’augmentation du niveau de vie dans ces zones et donc la hausse de leur demande en céréales destinées à l’alimentation animale. Rémi Haquin reconnaît d’ailleurs que le marché est plutôt « attentiste » à l’heure actuelle. Une tendance fréquente à la veille de l’arrivée des nouvelles récoltes sur les marchés de l’hémisphère nord. L’USDA confirme en indiquant une baisse importante du commerce extérieur agricole américain cette semaine en ce qui concerne le soja et le blé. En revanche, les ventes de maïs américain, sur la semaine s’achevant le 5 juillet, explosent, principalement en direction du Mexique, mais aussi de la Chine. Parallèlement, l’activité atteint des niveaux très élevés sur les marchés à terme ces dernières semaines. Des opérations plutôt réalisées sur les contrats à terme, plus spéculatifs et issus de perceptions sur l’évolution des marchés, que sur les options, servant d’assurances aux opérateurs physiques. Ainsi, sur le NYSE Liffe, marché à terme européen des matières premières, le nombre de positions ouvertes sur les contrats à terme en blé meunier a atteint un record, à 250.572, sur la dernière semaine de juin. Entre une activité limitée sur les marchés physiques, mais record sur les marchés à terme, la spéculation pourrait à nouveau être impliquée dans la flambée des cours en agriculture.