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Semis de colza

Très exigeant en phosphore

Le colza est une culture très exigeante en phosphore et les pertes de
rendement en situation de carence peuvent atteindre 50 % du potentiel. Or
on observe depuis plusieurs années un recul de la fertilisation
phosphatée et une recrudescence des carences en culture. En 2010, seuls
65 % des parcelles de colza ont fait l’objet d’un apport en phosphore, selon une étude du Cetiom remontant à 2010.
Par Publié par Cédric Michelin
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Le phosphore est indispensable dès le début du cycle. Le stade de sensibilité maximale à la carence en phosphore se situe au stade 5-7 feuilles du colza. Aussi pour limiter le risque de carence précoce à l’automne sur des sols à faible disponibilité en phosphore, il est recommandé de privilégier les apports en fin d’été avant l’implantation du colza.

L’entretien de la fertilité des sols est un gage de réussite



Les recommandations pour la fertilisation phosphatée du colza sont basées sur les tables du Comifer. Elles prennent en compte quatre critères de raisonnement : l’exigence de la culture, la teneur du sol, le passé récent de fertilisation et la gestion des résidus de culture du précédent. Le Cetiom a décliné ces conseils sous formes de grilles simplifiées (tableau 1). L’ensemble des conseils sur la fertilisation de fond sont disponibles sur www.cetiom.fr.


En sol carencé, le phosphore a une rentabilité immédiate



Fort heureusement, un déficit en phosphore disponible dans le sol peut être corrigé par un apport d’engrais phosphaté au semis. Cinq essais, conduits en 2009 et 2010 par le Cetiom, ont montré l’intérêt d’un apport d’engrais de redressement sur le rendement du colza, lorsque le phosphore est le premier facteur limitant. Le gain de productivité est variable selon la gravité de la carence, allant de 3,5 à 15,7 q/ha dans les situations étudiées (figure 1). En tenant compte du prix des graines et du prix de l’engrais actuels, le bénéficie sur la marge brute de la culture peut être substantiel, avoisinant les 550 €/ha, dans une situation à forte réponse à l’image de l’essai de Haute-Garonne (2009). Dans une situation à faible réponse du rendement à l’apport de phosphore, telle que dans l’essai de l’Aude (2010), le bénéfice de l’apport d’engrais est bien moindre mais demeure (voir Figure 1)


Corriger une carence en végétation



Lorsqu’une carence précoce est observée sur la culture, un apport de phosphore en végétation peut permettre de la corriger en tout ou partie. L’efficacité de cette mesure corrective est variable. Elle dépend du niveau de carence, de la date d’intervention et du contexte pédoclimatique de l’année. Néanmoins cette intervention, qui doit être réalisée sans tarder après le diagnostic, a déjà démontré son intérêt en cas de carence sévère.

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