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COMMERCE

Trump fait monter les tensions, l’UE veut réagir

Donald Trump poursuit sa politique commerciale agressive en annonçant des droits de douane sur l’acier et l’aluminium. En réponse, l’Union européenne tente de se mettre en ordre de bataille et de se montrer ferme. Du côté agricole, le secteur vitivinicole exprime des craintes.

Trump fait monter les tensions, l’UE veut réagir
Le président américain Donald Trump a annoncé une nouvelle salve de droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium pour le 12 mars/ ©shutterstock

Le président américain Donald Trump a franchi un nouveau cap vers un conflit commercial en annonçant, le 10 février, une nouvelle salve de droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium pour le 12 mars. « Aujourd’hui, je simplifie nos droits de douane sur l’acier et l’aluminium afin que tout le monde comprenne ce que cela signifie. C’est 25 %, sans exception ou exemption. Et c’est tous les pays », a déclaré le locataire de la Maison Blanche. La Commission européenne a immédiatement réagi. Dans une déclaration publiée le 11 février, la présidente Ursula von der Leyen affirme regretter « profondément la décision des États-Unis d’imposer des droits de douane sur les exportations européennes d’acier et d’aluminium ». Et d’ajouter que l’Union européenne (UE) ne restera pas sans réponse. « Ces droits déclencheront des contre-mesures fermes et proportionnées », affirme-t-elle. Des contre-mesures qui restent encore à définir. De leur côté, les ministres du Commerce de l’UE se réunissaient, le 12 février en visioconférence pour faire le point sur les derniers développements et afficher leur unité. « Les réunions d’aujourd’hui ont montré que les États membres sont unis et déterminés à protéger le secteur européen de l’acier et de l’aluminium d’une éventuelle déstabilisation du marché », a indiqué à l’issue le Polonais Krzysztof Paszyk dont le pays assure la présidence du Conseil de l’UE. Comme un mantra depuis le début, le dialogue reste ouvert du côté européen.

De l’eau dans son vin

Une situation qui n’est pas sans rappeler le premier mandat de Donald Trump et ses taxes sur l’acier et l’aluminium de 2018. À cette époque, l’UE avait rapidement réagi en dressant une liste de rétorsions qui incluaient des produits agroalimentaires comme le bourbon, le maïs doux ou le jus d’orange, pour un montant de 2,8 milliards d’euros. Les parties étaient finalement parvenues à un accord en 2021 et les mesures de rééquilibrage de l’UE ont été ajournées jusqu’au 31 mars 2025. Alors que se tenait le Salon Wine Paris du 10 au 12 février, ce réveil de tensions passées fait naître des préoccupations pour la filière des vins et spiritueux, déjà ciblée par la première administration Trump. « Je suis à la fois très inquiet et j’ai aussi le sentiment que le pire n’est jamais sûr. On attend de voir avant de crier », A résumé auprès de l’AFP Gabriel Picard, président des exportateurs français de vins et spiritueux (FEVS). Et d’ajouter : « La filière américaine est la mieux placée pour parler à Trump, on est parfaitement aligné sur le fait que de nouveaux droits de douane ne seraient pas bons ni pour eux ni pour nous. On est dans le même bateau, une grande partie de leur activité dépend de nos produits ».

F.M avec AFP

Gabriel Picard, président des exportateurs français de vins et spiritueux (FEVS) : " de nouveaux droits de douane ne seraient pas bons ni pour eux ni pour nous " ©FEVS