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Variétés d’orges d’hiver et d’escourgeons

Un classement sous influence de la sécheresse

Identifier le meilleur compromis rendement - débouché est tout l’enjeu du choix d’une variété d’orge d’hiver ou d’escourgeons. Cette année, côté rendement, c’est du simple au double : des essais à 40 qx/ha d’un côté et d’autres à 80 qx/ha avec des variétés qui se classent souvent différemment en fonction de la sécheresse enregistrée au printemps 2011.
Par Publié par Cédric Michelin
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Les brassicoles en compétition



La Bourgogne reste la première région productrice d’orges de brasserie hiver. Donc, l’attention porte d’abord sur les variétés répondant à ce débouché.
Parmi les variétés reconnues « variétés préférées » par les malteurs pour la récolte 2012, cinq variétés sont en compétition : Esterel, Arturio, Azurel, Cartel et Vanessa.

Esterel réalise un score de productivité moyen qui masque des résultats très différents selon les conditions agroclimatiques du printemps dernier. Plus précisément, cet escourgeon confirme son excellent comportement sur les sols légers ayant le plus souffert du sec depuis le début avril 2011. Bien que d’un bon niveau cette année, son calibrage est en retrait par rapport aux variétés concurrentes mais sa teneur en protéines reste la plus contenue dans les situations les plus sèches.
Arturio retrouve son niveau de productivité élevé, en toutes conditions, après une année 2010 décevante. Son calibrage n’a rien d’exceptionnel et sa teneur en protéines semble vite s’élever dans les situations à rendement limité.
Azurel conserve une productivité moyenne en retrait d’environ 5 à 10 % par rapport à celle d’Esterel. Supérieur en calibrage d’une dizaine de points, il est aussi un peu plus riche en protéines. En revanche, cette variété se distingue par un bon PS et une tolérance aux maladies et à la verse intéressante.
Enfin parmi les escourgeons, Cartel est probablement bien adapté à la brasserie, en particulier avec son calibrage élevé, mais présente le gros défaut de manquer de productivité. Du côté des variétés à 2 rangs, Vanessa obtient des résultats de rendement en déclin, relativement à la concurrence, au fur et à mesure des années.

Parmi les « variétés observées par les malteurs en conditions industrielles » pour la récolte 2012, Gigga poursuit sa « carrière brassicole » en étape 2. Cet escourgeon précoce réalise son meilleur score de rendement depuis son inscription, tout particulièrement dans les milieux favorables les moins affectés par la sécheresse du printemps. A l’inverse, il semble mis en difficulté sur les sols les plus séchants. Sa qualité brassicole semble proche de celle d’Azurel, avec en particulier un calibrage plutôt élevé. Enfin, son profil maladies semble favorable alors qu’il est assez sensible à la verse. Arrivent en étape 1 de cette catégorie de qualité, Salamandre et Passerel. Salamandre, inscrite en 2010, est assez productive mais en retrait par rapport aux escourgeons concurrents. Cet écart est d’autant plus significatif cette année suite à la sécheresse du printemps 2011 où les variétés 2 rangs sont plus pénalisées sur la composante épis/m² que les escourgeons. Son calibrage est élevé mais elle semble facilement accumuler des protéines.
Passerel, inscrite en 2011 accède directement à cette catégorie de qualité. Sa productivité est du niveau de celle de Gigga, avec comme pour ce dernier, un comportement plus intéressant sur les milieux favorables que sur les sols les plus séchants. Sa qualité brassicole semble s’inscrire dans la bonne moyenne de ses concurrentes. En revanche, ses caractéristiques agronomiques n’ont rien d’exceptionnel.

La productivité toujours du côté des escourgeons fourragers précoces



Un peu décevants, les escourgeons hybrides ne tirent pas leur épingle du jeu en condition de sécheresse de montaison. C’est vrai pour les "anciens", Hobbit et Tatoo, comme pour les inscriptions 2011, Sy Boogy ou Sy Bamboo. En revanche, il faut souligner le score exceptionnel de l’escourgeon lignée précoce Touareg. Déjà inscrit en tête des rendements en octobre 2010, il arrive premier dans une majorité d’essais à la récolte 2011. En revanche, il semble sensible aux maladies et à la verse. Plus anciens mais aux avants postes, en particulier dans les milieux les plus séchants, Abondance et Champie restent des valeurs sûres. Loin d’être marginal car le plus multiplié en France, l’escourgeon Cervoise, un temps reconnu brassicole, se hisse en tête de classement des rendements sauf sur les milieux séchants où il connaît quelques déboires.
Enfin, pour les inconditionnels des orges à 2 rangs, Metaxa et Campanile restent les orges d’hiver fourragères les plus productives. Inscrite à l’automne dernier, Pompadour confirme un excellent niveau de rendement, à égalité de celui de certains escourgeons.