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Conseil départemental de Saône-et-Loire

Un premier plan de 50 millions d’€

C’est une première réponse qui en appelle d’autres. Lundi, le Conseil départemental de Saône-et-Loire a présenté un premier grand plan de soutien « solidaire » de 50 millions d’€. Il sera voté à coup sûr le 14 mai prochain. Car depuis plus d’un mois, tous les élus sont à l’écoute des filières et secteurs clés de Saône-et-Loire. Si l’agriculture est moins impactée relativement, bien que fortement désorganisée, André Accary, le président, assure qu’il soutiendra les agriculteurs et les viticulteurs en temps et en heure s’il le faut.

Par Cédric MICHELIN
Un premier plan de 50 millions d’€

« Sur tous les fronts », de la continuité des services publics aux nouvelles missions, le Conseil départemental se veut « pratique et pragmatique » pour venir en aide aux entreprises et personnes « les plus fragiles » en ces temps de crise sanitaire humaine. L’occasion de rappeler les actions passées qui jouent à plein en ce moment, allant des Centres de santé départementaux jusqu’au déploiement d’Internet en milieu rural. Et même le laboratoire départemental, Agrivalys, servant habituellement aux analyses FCO, flavescence dorée, etc. réorienté vers le dépistage du Covid-19.

Des solutions pratiques

Les services de la collectivité cherchent donc bien des solutions « pratiques et pragmatiques », ici pour prêter des ordinateurs aux enfants ne pouvant plus suivre les cours, là pour aider l’ARS à surveiller la situation dans les Ehpad, ou bien partout encore pour répondre « à la souffrance des aides à domicile » et de tant d’autres acteurs « qui font vivre nos villes et nos villages » (bars, restaurants, coiffeurs, etc.).
En concertation avec les autres partis politiques, André Accary, le président du Conseil départemental, affichait la volonté « qu’aucun territoire ne soit oublié, autant rural qu’urbain », disait-il bien dans ce sens. Et de préciser, ce qui est important, avoir travailler en commun à « un plan massif, simple et efficace » pour ne pas rajouter de la crise à la crise avec des procédures irréalisables, comme Paris et d’autres en sont coutumiers. Dernier préalable, ce plan « est préventif afin d’éviter trop de casse et il y aura après un plan d’intervention » ou dit de relance. « Ce premier plan n’a pas la prétention de tout régler et vient en complément de ceux de la Région, de l’État, des collectivités locales… ».

25 millions d’€ pour les entreprises

Le plan présenté de 50 millions d’€ d’aides se divise en deux grandes parties. Une première de 25 millions d’€ en direction des entreprises, avec 20 millions d’€ d’aides directes et 5 millions d’€ disponibles pour entrer au capital des entreprises en difficulté le demandant. Une seconde partie, également de 25 millions d’€, en direction cette fois des secteurs de la santé et des solidarités.
Dans le détail, pour les entreprises donc, sur 25 M€, 8 sont pour l’heure budgétés vers les entreprises touristiques du département, inscrites au registre du commerce en tant que telles. Les chambres d’hôtes et gîtes ruraux sont donc concernés et peuvent demander une aide de 1.500 € à condition d’un minimum de 30 nuitées lors des douze derniers mois. 3.000 € pour les campings privés, restaurants ou bars. Les quelque 200 hôtels fermés dans le département toucheront 5.000 € plus 100 € par chambre dans la limite de 10.000 € par établissement. Secteur le plus impacté par le confinement obligatoire, le secteur touristique compte 5.580 emplois directs en Saône-et-Loire. Touroparc et Divertiparc font partie de « ces grands acteurs » en difficulté qui pourraient demander au Département d’entrée au capital qui « se retirera quand les jours seront meilleurs ». Le trésorier du Conseil départemental, Anthony Vadot rassurait sur les capacités budgétaires pour débloquer les sommes, tout comme pour l’intégrer au budget, « sans hausse d’impôts » future.
12 millions d’€ sont réservés pour les entreprises TPE – artisans, fleuristes, commerçants, etc. - pouvant demander 1.500 € pour chaque entreprise bénéficiant déjà du fonds de solidarité national abondé par la Région.
L’autre moitié du plan, soit 25 millions d’€ également, ira soutenir les services d’aide à domicile, les établissement médicosociaux, les Ehpad, la protection civile… « Nous organisons notamment pour que le nettoyage des Ehpad soit aussi bon que celui des Hôpitaux ». Définitivement, le Conseil départemental est donc bien en mode « pratique et pragmatique ». De la vraie politique ancrée dans le réel et les besoins des concitoyens.

Le Département prêt à soutenir l’agriculture

« C’est un premier plan, les autres secteurs ne seront pas oubliés. Tous les secteurs en souffrance – associatif, sportif, culturel… - seront soutenus », affirmait André Accary qui, avec ses collègues élus des villes, Communautés… et lesdits secteurs, « fera un point plus tard dans l’année pour bien mesurer toutes les conséquences ».
Il en va ainsi pour l’agriculture et la viticulture. Répondant à l’inquiétude grandissante d’une troisième année de sécheresse consécutive, André Accary indiquait en aparté se tenir prêt. « On va attendre de voir s’il n’y a pas de pluie. Mais si besoin, nous serons le plus efficace possible comme avec nos prêts d’honneur, pour taper juste et au bon moment ». Des annonces sont d’ailleurs prévues pour l’agriculture lors du plan Environnement qui sera présenté en juin. Tout ceci se fait en coordination étroite avec la Région.
Idem, dans les semaines à venir, le Département avec son conseiller à l’Agriculture, Frédéric Brochot, doivent « mettre tout le monde autour de la table pour coordonner les initiatives de mise en relation entre producteurs et consommateurs », notamment sur Internet. « Il faut inciter à consommer 100 % saône-et-loirien », ce qu’avait déjà commencé à faire le Département pour l’approvisionnement de ses cantines avec Agrilocal. Aucun choix n’est arrêté pour l’instant. Et au sujet de la réouverture des cantines, il est trop tôt pour le dire.
Il n’empêche, le Département prépare l’après Covid-19. Si l’œnotourisme et la viticulture ne peuvent prétendre aux aides présentées, Élisabeth Roblot, élue en charge du Tourisme, à demander à l’Agence départementale de tourisme « d’adapter » le plan de communication à la situation. La Route 71 continue son déploiement (une quarantaine de tables tactiles Kineti) et devrait bénéficier d’une large promotion « d’abord vers les Saone-et-Loiriens et si les règles de déconfinement permettent aux touristes de rebouger en France, vers Lyon et Paris ».
Mercredi, le Département annonçait aussi mettre en place un dispositif pour permettre aux bénéficiaires du RSA de reprendre une activité dans une filière qui a besoin de main-d’œuvre, à l’image de la filière fruits et légumes. Le tout en lien avec la MSA Bourgogne (03.80.63.23.80 ou coordo_pf58.grprec@bourgogne.msa.fr ou via l’espace personnel).