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Multiplicateurs de semences

Une contribution à la biodiversité

Contrairement à ce que certains laissent croire, la sélection et la
multiplication de semences contribuent au maintien de la biodiversité,
estime la Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de
semences (Fnams) qui tiendra son congrès annuel le 10 juin prochain dans la Drôme.
Par Publié par Cédric Michelin
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La Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences (Fnams) a retenu l’impact positif des semences dans le maintien biodiversité cultivée, comme thème de son congrès annuel qui se tient à Crest dans la Drôme, le 10 juin prochain. Alors que son rôle est souvent contesté par les organisations de protection de l’environnement, les professionnels de la Fnams entendent démontrer, au contraire, que la filière semences joue un rôle important dans le maintien de la biodiversité cultivée. 600 nouvelles variétés sont en effet produites tous les ans.
Ainsi des études analysant la diversité variétale mise à la disposition des agriculteurs seront présentées pour apporter des données chiffrées sur l’évolution de la biodiversité cultivée en France. La gestion des collections de variétés de référence et le rôle de la recherche variétale dans la diversité de l’offre proposée aux agriculteurs seront également abordés. Seront également évoquées les interactions positives entre production de semences et les pollinisateurs domestiques (les abeilles) et sauvages. Comme l’impact des productions de semences dans la diversité des paysages.
Ce qui n’empêche pas quelquefois des malentendus entre producteurs de semences et défenseurs de la nature. Surtout depuis le Grenelle de l’environnement. Ainsi le président de la Fnams, Jean-Noël Dhennin reconnait que « les normes qualitatives sont aujourd’hui plus difficiles à atteindre ». Sont visés par exemple les arrêtés préfectoraux qui visent à retarder le broyage des accotements de route, après la montée en graine des adventices. Et de citer par exemple la présence de graines de carottes sauvages dans des productions de semences de carottes potagères. D’autres espèces très mellifères, comme la phacélie très répandue dans les jachères, ne font pas bon ménage avec les parcelles de semences qui sont boudées par les abeilles…
Autre sujet de préoccupation, l’évolution de la réglementation communautaire sur les semences. La Commission de Bruxelles procède actuellement à un toilettage des différentes directives qui pour certaines datent des années 60. Après avoir rédigé un rapport sur les différents scénarios qui pourraient être envisagés, l’exécutif communautaire devrait proposer, d’ici la fin de l’année, un nouveau règlement pour remplacer les douze directives actuelles. La Fnams redoute que, sous la pression des organisations environnementales, on aboutisse à un assouplissement des critères d’inscription et de certification. Autrement dit à la reconnaissance de variétés non certifiables.

Des productions calées sur la conjoncture


En 2010 la France comptait 18.000 agriculteurs producteurs de semences sur 327.000 hectares pour un chiffre d’affaires de 2,4 milliards d’euros. Arrivaient en tête, les céréales et les protéagineux avec 168.420 hectares qui sont plutôt orientés à la baisse sur les emblavements de l’automne dernier (-7 % sur le blé, -12 % sur l’orge, -16 % sur le blé dur), à cause de l’utilisation plus importante de semences de ferme, du moins pour les céréales. Le redressement des prix des céréales au deuxième semestre 2010 a été trop tardif pour infléchir la tendance sur la production de semence.
Les semences fourragères occupaient une superficie de 32.395 hectares en 2010. La tendance à la baisse semble désormais enrayée avec le redressement du prix du lait. Mais les entreprises de production ont du mal à convaincre les agriculteurs qui préfèrent arbitrer en faveur de productions conventionnelles plus rémunératrices, du fait de la flambée du prix des céréales. Les oléagineux avec 23.738 hectares en 2010 souffrent du même phénomène, le colza de consommation étant plus attractif que la production de semences. Comme le maïs et le sorgho d’ailleurs avec 51.760 hectares.
Pour compléter le tableau, les semences potagères couvraient 20.784 hectares en 2010, les plants de pomme de terre, 16.760 hectares, le lin et le chanvre 9.923 hectares et les betteraves, 3.041 hectares.