Une culture à ne pas oublier...

L'an dernier, grâce aux retours de pluies de mai et juin, les levées et les nodulations n'ont pas vraiment été handicapées par des semis réalisés plutôt en situations sèches...
Il s'en est même suivi des développements végétatifs plutôt importants à floraison. À ce niveau, certaines irrigations "précoces" trop calquées sur un calendrier d'arrosage classique du maïs ont pu être très contreproductives en favorisant un développement végétatif excessif. Or on sait que la production de graines de chaque étage fructifère de cette plante est étroitement liée aux assimilats produits dans les feuilles des mêmes étages. Avec comme conséquence, en cas d'auto-ombrage important, une coulure des fleurs des étages bas les plus concernés qui contribuent normalement de manière significative à la production.
À partir de la floraison, début de la phase de plus grande sensibilité au stress hydrique de la culture, le régime des pluies de l'été 2011 a été globalement très favorable. À noter toutefois que ce régime frais a pu conduire en juillet à certaines températures minimales particulièrement basses, de l'ordre des 7 à 8°C dans certaines situations. Ces températures sont la limite à partir de laquelle on peut observer des coulures de fleurs. Cela constitue ainsi une seconde cause de pertes dans des situations exposées, généralement différentes de celles qui ont pu subir des irrigations trop précoces.
La fin de cycle s'est déroulée sans encombre, avec des conditions climatiques sur septembre favorables aux récoltes. A noter toutefois, sur cette culture à croissance indéterminée, dans certaines situations propices à son développement dans les conditions de l'année, l'observation de plantes qui avaient du mal à finir leur cycle, gardant des feuilles vertes alors que les gousses devenaient mûres.

Sur le plan sanitaire, si les conditions sèches étaient peu favorables à l'efficacité rapide des désherbants appliqués au moment du semis, il faut noter la progression importante du désherbage de post-levée avec le produit Pulsar 40, solution disponible depuis l'année passée qui donne globalement satisfaction. Mais cette pratique est cette année encore entachée par l'observation ici ou là de phytotoxicités dues à des mauvais rinçages de pulvérisateurs après l'emploi de certains herbicide sur maïs.
Au niveau des maladies, le temps estival humide a comme première conséquence, l'observation de mildiou du soja dans quelques situations, sans conséquence pour les cultures. La seconde conséquence, plus fâcheuse mais observée sur une nombre limité de parcelle, est la manifestation de fortes attaques de sclérotinia (jusqu’à 50 % de pieds touchés) ayant une répercussion sur le rendement.
Au final on observe fréquemment des rendements moyens satisfaisants compris entre 32 et 35 q avec une fourchette allant de 20 à 40 q. Les contreperformances les plus marquées s'expliquent par de fortes coulures sur les étages bas accompagnées par un salissement mal maîtrisé et/ou la présence importante de sclérotinia. À noter enfin plutôt un bon niveau de qualité des graines, avec des taux de protéines satisfaisants.

Été 2011 : une opportunité pour tenter du soja en dérobé

Les conditions climatiques printanières exceptionnellement sèches de 2011 ont permis une récolte précoce des orges d’hiver. Certains agriculteurs ont saisi l’opportunité de semer du soja en dérobé. Les semis ont été réalisés début juillet. Le choix variétal s’est porté sur des variétés des groupes de précocité 000 mais également 00.
Les épisodes pluvieux qui ont suivi ont tout d'abord permis une levée rapide puis un déroulement sans stress marqué du cycle, qu'aucun accident sanitaire n’est venu entacher. La récolte a aussi été facilitée par les très bonnes conditions météo de fin octobre. En résumé un scénario très favorable qui conduit à des niveaux de rendement oscillant entre 20 et 26 q/ha.

Résultats des essais variétés 2011

Pour cette campagne, compte tenu des nouvelles inscriptions, deux séries ont été mises en place avec le concours de nos partenaires du terrain.
Série 000 - Très précoces
• OAC Erin offre toujours un niveau de rendement très satisfaisant au regard de sa précocité
• SULTANA confirme un résultat rendement correct, complété par une bonne teneur protéines
• KLAXON, la plus précoce, procure un faible rendement
• CAPNOR a un rendement correct sans plus, avec un % protéines faible

Série 00 - Précoces
- ES MENTOR confirme ses très bonnes performances
- SPLENDOR stabilise à un niveau moyen
- SIGALIA: bon à l’est, moins bon à l’ouest, en retrait par rapport aux années précédentes
- SUEDINA: en net retrait par rapport à 2010
- HERODE plutôt décevant
- ES CRIDOR, résultats irréguliers mais à suivre
- KAMICHIS rendement médiocre mais très bon en protéines