Une étape à ne pas négliger
Le soja est une culture agronomiquement très intéressante et facile à conduire pour nos régions. Très peu exigeante en intrants, sa réussite repose sur une bonne alimentation azotée et hydrique à partir du début floraison. La qualité de l’implantation contribue de manière déterminante à ces deux critères.

La parcelle choisie doit respecter certaines conditions
Éviter les sols trop calcaires (>10% de calcaire actif) qui provoquent des chloroses ferriques. En cas de chlorose repérée tôt, une pulvérisation ferrique permet de bien rattraper la situation.
Une bonne alimentation en eau est primordiale. Dans des situations limitantes, il faut savoir que rendement et teneur en protéines risquent d’être très limités.
Choisir des parcelles propres car, même si le soja se désherbe plutôt bien, il n’est pas très concurrentiel. Attention notamment aux adventices comme l’ambroisie, le datura, le xanthium, les liserons, le panic, la morelle.
Afin d’éviter de laisser des gousses à la récolte sous la barre de coupe, qui peuvent représenter plusieurs quintaux (jusqu’à 4.5q/ha), essayer d’avoir la parcelle la plus plane possible en préparation et rouler si nécessaire en cas de présence de cailloux.
Savoir attendre que le sol se réchauffe suffisamment pour réussir l'implantation
Attendre que la température du sol atteigne 10 °C à 5 cm avant de semer permet d'obtenir un démarrage rapide et vigoureux de la culture. C’est la meilleure parade contre ravageurs et maladies, pour des semis qui peuvent intervenir du 20 avril au 20 mai. Le groupe de précocité est à adapter aux conditions climatiques locales : groupe 00 pour la Bourgogne Franche-Comté, groupe 000 pour les régions plus au nord.
La densité de semis est à moduler selon le groupe de précocité et la conduite (en sec ou en irrigué) pour tenir compte des capacités de compensation. Les objectifs de peuplement vont de 500.000 plantes par ha pour les variétés du groupe 00 à 600.000 pour les variétés du groupe 000, avec des écartements pouvant varier de 18 à 30 cm pour les groupes 000 et de 18 à 50 cm pour le groupe 00.
L’inoculation indispensable sauf si retour fréquent de la culture
Étant naturellement absentes des sols européens, les bactéries permettant à la culture de s’alimenter en azote sans apport d’engrais doivent être apportées sous forme d’inoculum, au moment du semis, soit directement sur les semences, soit sur des microgranulés. L’inoculation systématique est obligatoire sauf dans quelques cas (cf graphique Terres Inovia).
Attention les bactéries sont fragiles et le respect des conditions de conservation et d’emploi (délai, température, lumière) sont à respecter scrupuleusement selon les indications du fabricant.
Semoir monograine ou semoir céréales : adapter ses densités
Comparativement à l’utilisation d’un semoir céréales, un semoir monograine garantira une plus grande régularité du positionnent de la graine dans la ligne de semis et ainsi une meilleure qualité de levée. De plus, dans les situations à risque de sclérotinia (végétation luxuriante en situation irriguée), les écartements larges (au-delà de 50 cm) permettent une meilleure aération du couvert et réduisent le risque d’attaque. Les pertes à la levée sont par ailleurs plus faibles qu’avec un semoir céréales (5% contre 10 à 20%). À noter cependant que les fortes densités semées au semoir monograine perdent en régularité, la capacité des disques semeurs atteignant leurs limites.
Benjamin Delhaye – Michael Geloen – Terres Inovia
