Verre à moitié...
prévu. C’est un peu le sentiment de l’ODG viré-clessé pour l’exercice
2014. Les vignerons du cru gardent néanmoins le moral avec le dynamisme
de leurs marchés bouteilles.
Reste au final que « ce n’est pas l’exercice à répéter », admettait Jacky Montbarbon. Le bureau annonçait donc le blocage des investissements et « des efforts de gestion » sur la communication à venir. L’assemblée votait aussi une hausse des cotisations pour la récolte 2015, passant à 79 €/ha (dont 22 € toujours pour la CAVB), soit 57 €/ha pour l’ODG.
Marchés dynamiques
Place ensuite aux bonnes nouvelles. Et elles sont nombreuses. Pour la Commission technique, Véronique Lacharme de la CAVB félicitait les vignerons puisque les visites de vignes dans le cadre du contrôle interne - le 29 juillet dernier sur 115 ha (21% de la surface de l’AOC) - n’ont pas nécessité de deuxième passage. « Globalement tout va bien », résumait-elle. Même conclusion pour le Printemps du cru. 4.900 verres ont été vendus lors de cette 17e édition soit +5% d’entrées, se réjouissait le responsable de la commission Communication, Jean-Marie Chaland. « C’est un rendez-vous qui marche mais il faut encore dynamiser l’équipe », encourageait-il.
Avec 263 Hl de VCI, la récolte 2014 (24.280 Hl) s’inscrit dans les quatre « plus grosses » du cru (2007, 2009 et 2011), malgré des gelées de printemps par endroit en bas de coteaux. Les surfaces en AOC (425 ha) sont en « légère » augmentation (+4,5 ha). « Quasiment tout est déclaré en viré-clessé, avec quelques replis encore mais de plus en plus rares ». L’ODG compte 171 adhérents dont 93 exploitants déclarant des récoltes. Sur les 66 exploitations répertoriées, 49 ont leur siège social sur l’aire d’appellation. Les surfaces engagées par des coopérateurs (227 ha) dépassent celles en caves particulières (178 ha).
Côté commercialisation, les ventes en bouteilles représentent désormais 63 % des volumes écoulés. Les marchés des ventes en raisins (504 Hl, 2% du total) ou en moûts (2.846 Hl, 11,7 %) sont minoritaires, tout comme les ventes de vins en vrac au négoce (3.510 Hl, 14 %) au prix moyen de 936 €/pièce (millésime 2014), contre 643 €/pièce pour le millésime 2012. Une belle progression même si les cours du vrac se sont « légèrement tassés » cette campagne. Les ventes bouteilles départ cave sont « encourageantes » tout comme la « hausse du prix à la bouteille ». C’est bien là le principal…
La reconnaissance des vins "levroutés" avance mais un « trou » se fait jour pour les vins ayant des sucres résiduels compris entre 4 et 8 g/l.
Des "levroutés" dans un « trou »
Le dossier pour une reconnaissance des vins "levroutés" avance. Christophe Crescent de l’Inao présentait le travail réalisé et le calendrier qui doivent permettre de continuer à produire en AOC ces vins qui ont pourtant des taux de sucres résiduels supérieur à 4 g/l. Argumentaire, cahier des charges, plan de contrôle, comité national INAO, procédure nationale d’opposition… les étapes sont encore nombreuses pour une « reconnaissance officielle » et non plus « dérogatoire ». Les experts mandatés par l’INAO souhaitent des conditions de production « différanciantes », dont un rendement proposé à 48 hl/ha et uniquement des levures indigènes autorisés, avec une mise en marché au 15 février de la deuxième année qui suit la récolte. Un minimum de 8g/l de sucre résiduel est demandé et un maximum autour de 20 g/l. Du coup, quel avenir pour les vins avec des taux de sucre résiduel entre 4 et 8 g/l, questionnait la salle. Il y a un « trou » et un « flou juridique », reconnaissait Jacky Montbarbon qui expliquait que le cru n’est pas le seul en France dans ce cas.