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Blé

Vers une récolte normale

Malgré le gel de cet hiver et la sécheresse de printemps, la récolte de
blé en France s’annonce normale. La baisse de production dans le Grand
Est étant compensée par des perspectives plus favorables ailleurs.
Par Publié par Cédric Michelin
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« Nous allons vers une récolte normale, mais sans rendement exceptionnel » estime Hubert Grallet, président de Coop de France Métiers du grain. Alors que la moisson vient de commencer, notamment pour les orges, les perspectives de récolte en volume s’annoncent plutôt favorables.
Frappé par le gel du mois de février, le Grand Est affiche des résultats médiocres, une bonne partie de la sole de blé a d’ailleurs été retournée pour des semis d’orge de printemps. Mais ce déficit devrait être compensé et au-delà par de très bonnes récoltes attendues dans le Sud-Ouest et Poitou-Charentes, dans des régions qui ont subi de plein fouet des aléas climatiques (sécheresse) plusieurs années consécutives. Et pour ce qui est du reste de la France, l’épisode de sécheresse du printemps n’est plus qu’un mauvais souvenir. La moisson se présente dans de bonnes conditions. « Nous avons plutôt un bon potentiel » souligne d’ailleurs le président. En revanche et pour ce qui est de la qualité de la récolte, il est encore trop tôt pour se prononcer. « La qualité se fait au dernier moment. Si la récolte prend trop de temps à cause de la pluie, nous pourrions avoir des problèmes de ce coté-là. Mais tout pronostic est encore prématuré » juge Vincent Magdelaine, directeur de Coop de France Métiers du grain.


Vers des marchés tendus




Coop de France Métiers du grain ne manifeste pas trop d’inquiétudes sur la situation des marchés des céréales. Selon Anne-Laure Paumier, Responsable Marchés, les stocks de céréales sont restés stables à l’issue de la campagne 2011. Le ratio entre stock et consommation s’affiche à 19 %, soit deux mois de consommation. « Ce n’est pas inquiétant » à ce stade, estime-t-elle, sauf pour le maïs qui se situe à 15 %. D’ailleurs, c’est sur le maïs que pèsent le plus d’incertitudes et qui pourrait connaître de fortes amplitudes de prix. La situation est très critique aux Etats-Unis, le premier pays producteur et premier exportateur du monde. D’ores et déjà, il est certain que la récolte ne sera pas aussi abondante que ce qu’avait prévu l’USDA, le ministère de l’Agriculture américain, à cause de la sécheresse qui frappe la Corn Belt. Le rendement prévisionnel retenu de 10 t /ha est de moins en moins crédible. « L’état des cultures qui était annoncé excellent à 70 % début juin est tombé à 48 % maintenant » observe Anne-Laure Paumier.

Quant au blé les perspectives de production à l’échelle internationale ne sont pas très optimistes non plus. La production de la Mer Noire est attendue en baisse de 24 % par rapport à l’an dernier, à cause de conditions climatiques défavorables. Idem pour l’Argentine et l’Australie. Et si les stocks de blé sont abondants (ratio de 27 % entre le stock et la consommation), il se trouve plutôt dans les pays importateurs, Chine et Inde, plutôt que chez les exportateurs. Comme en France où le stock a diminué de 1 million de tonnes entre 2011 et 2012.


Des « avancées » sur le plan silo




Le plan silo annoncé il y a deux ans est sur la bonne voie. L’objectif de parvenir à une augmentation de 5 millions de tonnes de capacité de stockage en cinq ans en mobilisant 1 milliard d’euros a bien démarré. Pour faciliter la mise en œuvre de ces investissements, Coop de France métier du grain a obtenu une révision de la nomenclature des installations classées. Ainsi les textes qui devraient être publiés en septembre distinguent désormais les silos « plats » des silos « verticaux », les silos plats (moins de 5.000 m3) relevant désormais du régime de déclaration et non d’autorisation. « Nous allons passer de 16 mois à quatre/cinq mois en terme de délais » se félicite Vincent Magdelaine qui a annoncé également la publication d’un guide professionnel sur la conception des silos pour aider les coopératives à « penser » leurs installations.




Interdiction du Cruiser : les regrets de Coop de France Métier du Grain




« L’interdiction du Cruiser nous pose question. L’avis de l’Anses n’a pas été respecté » a indiqué Hubert Grallet. Certes une étude a mis en avant l’effet négatif du Cruiser sur le retour des abeilles à la ruche. Mais la dose d’exposition était quatre à treize fois plus élevée que dans les conditions des pratiques agricoles actuelles, observe le président. « Nous aurions souhaité que les scientifiques qui émettent des avis soient suivis » insiste-t-il.