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Abattoir d’Autun

L'abattoir d’Autun dévoile de nouveaux services

Rénové avec succès, l’abattoir d’Autun voit ses activités abattage et découpe progresser. Fort de compétences nouvelles, l’outil de proximité s’adapte à ses nouveaux clients, n’hésitant pas à innover.  

Par Marc Labille
L'abattoir d’Autun dévoile de nouveaux services
Viandes « PAD » pour les grossistes. Ramassage des animaux, transformation chaude, livraison des colis pour les éleveurs : Damien Regnier, président et Louis-Bertrand Jeannerod, directeur de l’abattoir d’Autun présentent les nouveaux services destinés à faciliter l’activité de leurs clients.

En 2024, le volume d’activité de l’abattoir d’Autun a progressé une nouvelle fois pour atteindre 3.200 tonnes. Cette nouvelle hausse est un succès pour l’outil communautaire qui a su satisfaire sa clientèle par la qualité de son travail. Depuis cinq ans, l’abattoir du Grand Autunois Morvan a vu son activité grossistes et chevilles se développer sensiblement grâce à deux importants opérateurs que sont Clavières Viandes et André-Raze. Cela se traduit aujourd’hui par « une offre conséquente d’abattage, de conservation et d’expédition de carcasses », fait valoir Louis-Bertrand Jeannerod, directeur de la Sica de l’abattoir.

Viandes « PAD » pour les GMS

Pour répondre aux besoins de ces grossistes, l’outil d’Autun développe son activité découpe et il est en train de diversifier son offre aux viandes en « PAD » (prêt à découper). Ce conditionnement sous la forme de muscles prêts à découper en magasin est une attente des clients distributeurs. Certaines enseignes suppriment leurs rayons boucherie traditionnelle et d’autres ont besoin de PAD quand le manque de main-d’œuvre se fait sentir, expliquent les responsables de la Sica. Ce service est d’ores et déjà reconnu par la grande distribution locale et l’abattoir d’Autun peut compter sur son équipe de bouchers qualifiés. Le personnel de l’abattoir compte en effet cinq véritables bouchers capables d’aller plus loin dans la finition et le conditionnement de la viande, explique Louis-Bertrand Jeannerod. Depuis l’an dernier, grâce à un audit spécifique, les bêtes abattues à Autun peuvent être destinées à une transformation en steak haché, complète le directeur.

Ramassage des animaux en ferme

L’abattoir d’Autun étoffe également son offre en direction des éleveurs. Depuis environ un mois, il propose un service de ramassage des animaux en ferme. « Certains agriculteurs n’ont pas d’équipement de transport adapté ou manquent de temps », fait valoir le directeur. « 30 kilomètres, c’est le maximum pour qu’un éleveur amène lui-même son animal avec une bétaillère », complète Damien Regnier, éleveur à Tavernay et nouveau président de la Sica. Ce ramassage intéresse notamment les usagers des départements voisins (21, 58, 89) ainsi que des territoires plus méridionaux de la Saône-et-Loire. La prestation est confiée à un transporteur professionnel. Le coût de ce service revient à une cinquantaine d’euros par animal, complète Damien Regnier.

« Transformation chaude » aussi

Soucieux de faciliter la vie des agriculteurs en vente directe, l’abattoir d’Autun, qui transforme déjà de la viande froide en saucisses, burgers, etc., veut développer une nouvelle offre de « transformation chaude », annonce Louis-Bertrand Jeannerod. Cela désigne notamment les produits de charcuterie (pâtés, rillettes…), en frais sous vide, que l’outil peut fabriquer dans son atelier agréé. « Cette possibilité permet d’améliorer le rendement carcasse des producteurs de porcs en vente directe », fait valoir le directeur qui ajoute que si la transformation à un coût, elle permet une meilleure valorisation finale. Cette transformation chaude peut aussi intéresser les producteurs de viandes ovines et bovines.

Et même la livraison de caissettes

Toujours dans l’idée de répondre aux besoins des agriculteurs, l’abattoir d’Autun veut expérimenter la livraison de caissettes. Il s’agit de livrer les colis de viande ou de produits élaborés à l’abattoir chez le producteur. Ce service démarre tout juste et les responsables de la Sica souhaitent le faire connaître à leurs clients.

L’abattoir d’Autun entend ainsi « apporter des solutions » à ses usagers. Avec des prestations « sur mesure », l’outil se veut « facilitateur » pour l’agriculteur, y compris pour « celui qui souhaite se lancer sans risque dans une activité de transformation-vente directe ». Riche de ses multiples compétences, l’abattoir joue un rôle de « maillon central, une force de conseil aussi », fait valoir Louis-Bertrand Jeannerod qui, soutenu par son jeune président, ne s’interdit aucune innovation. Ainsi, l’atelier de découpe propose-t-il, pour ceux qui le souhaitent, de nouvelles mises en valeur des viandes comme les « T-bone steak » ou « tomahawk ».

« Cet outil neuf est une force »

Grâce à ce dynamisme, la fidélité des usagers de l’abattoir d’Autun ne trompe pas et l’outil de territoire séduit de nouveaux clients. Outre le volume d’abattage qui a bondi de + 150 % en douze ans, l’activité de l’atelier de découpe a doublé en 5 ans et elle vient d’augmenter encore de + 10 %, révèle le directeur. C’est un succès pour le territoire et sa démarche collective. Le fruit aussi d’une montée en compétences avec le recrutement d’une main-d’œuvre motivée et compétente. Cette professionnalisation des équipes a aussi été permise par la qualité de l’outil et des équipements dans lesquels a investi le territoire. « Cet abattoir neuf est une force », apprécie Louis-Bertrand Jeannerod. Il permet d’offrir « des conditions de travail attrayantes, avec un équipement moderne et de haut niveau. La qualité de l’outil est aussi un atout pour le respect de l’environnement et le bien-être animal. En termes d’impact environnemental, nous nous situons dans la fourchette basse concernant les consommations d’eau, d’électricité, de gaz. Sur le bien-être animal, notre bouverie neuve et des solutions adaptées pour l’apport des animaux nous avantagent aussi ».

 

Formation et recrutement pour une équipe stable et efficace

L’abattoir d’Autun emploie aujourd’hui 26 personnes. L’outil est parvenu à constituer une équipe stable, compétente et efficace. Ses salariés sont attachés à l’entreprise et fiers de sa réussite. Dans un secteur où il est habituellement difficile de recruter, la Sica est parvenue à attirer des candidats séduits par la modernité de l’outil, ses conditions de travail (équipements neufs, horaires…) et une rémunération attractive. Mobilisé sur la question du recrutement depuis de nombreuses années, l’abattoir d’Autun continue de former dans ses murs avec des contacts réguliers avec France Travail. Trois personnes ont été formées à Autun en 2024 et deux autres sont en cours de formation cette année. « Il y a beaucoup de métiers accessibles à l’abattoir », conclut Louis-Bertrand Jeannerod.

 

Une hausse des charges sans fin…

Si l’essor de l’activité de l’abattoir d’Autun réjouit ses responsables, ces derniers doivent faire face à des charges qui explosent, confie le directeur. Prix de l’énergie multiplié par deux, coûts de traitement des déchets et de gestion des sous-produits en forte hausse : « c’est sans fin ! », se désole Louis-Bertrand Jeannerod. Aussi, la gestion de l’outil passe-t-elle par un travail forcené sur les coûts : assurer la maintenance, optimiser la production, suivre la facturation et les paiements… « C’est une gestion du quotidien dans un métier de centimes », résume le directeur.

 

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