Tendance commerciale semaine 19-2017
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Après les images ravageuses des associations anti-viande, une campagne médiatique met résolument en avant la diversité de nos races, la qualité de nos élevages, une alimentation à l’herbe et la qualité de nos viandes. Face à la sensibilisation de la population sur le bien-être animal, il est en effet temps de recentrer le débat sur le savoir-faire des professionnels de la filière. De nombreuses exploitations, des outils d’abattage et de transformation, des distributeurs et des bouchers vont relayer cette dynamique lors de la 3e édition de l’opération "Made in viande" mise en place par Interbev (lire à ce sujet en page 5 de cette même édition). Ces campagnes font implicitement le parallèle entre race à viande et qualité, aussi ces messages passent bien auprès des consommateurs. Néanmoins, la gamme produite dans le secteur allaitant est très large, les animaux de qualité sont souvent mis en avant, mais une part non négligeable est également abattus avec une finition insuffisante et, dans les faits, la plupart des GMS commandent surtout essentiellement des produits d’entrée de gamme pour la mise en barquettes, les rayons traditionnels étant, quant à eux, de très belle accroche, mais pour une clientèle ciblée. La qualité de la race démontre également d’importants écarts de valorisation quand les professionnels entrent dans le détail des morceaux qui composent une carcasse. Les pièces nobles ont une notoriété à tenir et quoi de plus désagréable que de choisir un beau rôti et de ne pas retrouver ce plaisir dans l’assiette. Les étoiles sur les barquettes ne sont aucunement une assurance de tendreté, mais seulement de provenance catégorielle de la viande et cela quelle que soit la race. L’image positive que veut transmettre la filière doit aller jusqu'à l’assiette.
Cette nouvelle semaine écourtée n’apporte pas de grands changements, car les abattoirs sont suffisamment approvisionnés pour faire fonctionner leurs unités de transformation. Malgré la campagne de communication, l’animation commerciale sur les marchés démontre un plafonnement des prix dans les bonnes femelles de qualité bouchère. Dans les génisses convenables et les jeunes vaches charolaises, même si les tarifs restent insuffisants pour les éleveurs, le commerce est plus équilibré avec quelques opérations promotionnelles en cours, en parallèle de la communication des “viandes racées”. La demande se porte également sur l’entrée de gamme des races à viande. Dans les réformes laitières, la majorité des industriels a maintenu ses prix pour cette nouvelle semaine écourtée, mais le commerce se montre assez fluide compte tenu de la faiblesse saisonnière de l’offre. En jeunes bovins, même si la demande italienne reste mesurée, les tarifs évoluent très peu, avec un commerce de plus en plus contractualisé.

Bovins d’embouche et d’élevage
La pluie a redonné de la fraîcheur aux herbages même s’il manque encore quelques degrés pour activer la pousse. Le commerce est un peu plus régulier dans les charolaises lourdes et proche de la finition. La vente est normale avec des prix stables, pour le bétail convenable à herbager, mais le tri se montre plus sévère dans les vaches âgées, les animaux de moindre conformation ou trop maigres.

Broutards
Les sorties saisonnières sont modestes, même si on commence à voir quelques lots de mâles herbés sur les cadrans régionaux, notamment à Saint-Christophe-en-Brionnais. Les engraisseurs italiens sont à l’achat, mais ils doivent également composer avec la demande allemande, israélienne et de nombreux pays du pourtour méditerranéen. Les transactions sont assez actives avec une bonne tenue des prix dans l’ensemble des bons mâles charolais. La demande est également plus régulière dans les mâles plus légers à destination de l’Espagne qui expédie beaucoup de JB en ce moment vers le Maghreb. Dans les femelles, la demande est soutenue pour une offre peu abondante dans les bonnes femelles vaccinées. Les tarifs restent étriqués dans la marchandise légère ou maigreuse.

Veaux d’élevage et d’engraissement
Les disponibilités sont mesurées pour cette nouvelle semaine écourtée, ce qui permet de maintenir une activité commerciale assez fluide. Les tarifs des bons veaux holsteins, abondances ou montbéliards sont un peu mieux valorisés. Le tri reste marqué dans la marchandise plus commune ou légère. Les croisés laitiers d’engraissement se maintiennent, mais avec une demande toujours très sélective. Le placement est assez régulier dans les croisés de race à viande de type "R+" ou "U" de conformation. Les allaitants ordinaires et les femelles subissent la pression des acheteurs faute de valorisation suffisante dans la viande.

Ovins

La consommation est insuffisante et la place médiatique est étriquée pour mettre en avant la viande ovine française. L’accumulation de semaine écourtée permet aux abatteurs de couvrir facilement leurs besoins et de peser sur les prix. Cette tension commerciale est notamment marquée dans les agneaux lourds de second choix alors que les prix se maintiennent dans les agneaux bien conformés. La tendance reste lourde dans les brebis, avec des volumes saisonniers qui restent largement suffisants pour la demande.

Porcs

La succession de semaine écourtée pèse fortement sur la tendance, même si les prix restent à des niveaux assez corrects pour la production. Les fondamentaux restent pourtant favorables, mais il faudra sans doute attendre après la Pentecôte pour enfin retrouver un rythme de travail plus régulier. Le prix sur le Marché du porc breton a à nouveau reculé ce lundi de -0,030 € du kilogramme à 1,494 €.