Tendance commerciale semaine 41-2024
Conjoncture – Alors que la souveraineté alimentaire reste une utopie de nos dirigeants politiques tant les importations sont maintenant incontournables au regard de la faiblesse de la production nationale que ce soit en bovins, ovins, volailles ou porcs, cela fait des décennies que la guerre des prix a détruit notre tissu de production. Aujourd’hui, les grands pays producteurs sont toujours avides de pénétrer notre marché à valeur ajoutée. La fonte du cheptel allaitant reste inquiétante, et pour tendre vers cette « souveraineté alimentaire » certains ne trouvent pas mieux que d’opter sur une réduction de la consommation de viande bovine. Or, même si les grands moyens sont utilisés pour éloigner les consommateurs, les Français aiment la viande et restent attachés à la qualité de nos nombreuses races présentes sur le territoire.
Du côté européen, de nombreux pays se heurtent à la décroissance de la production, avec des décisions politiques fortes comme aux Pays-Bas qui ont décimé les cheptels. Les abatteurs hollandais et allemands font face à une réduction de la production, notamment de jeunes bovins. En Italie, le recul des mises en place de JB, participe à une très bonne tenue des prix. Les raisons sont connues, avec le recul du cheptel allaitant, les FCO, et le renforcement des mises en production française, et le niveau élevé des prix, limitent les volumes éligibles à l’export. L’Espagne est un peu dans la même situation, avec un déséquilibre qui se crée entre la production destinée à la consommation intérieure et le dynamisme généré par la demande des pays tiers (Maroc, Algérie, Tunisie). Ce pays, qui a fortement dynamisé ces structures d’engraissement pour l’export, se retrouve confronté aux contraintes imposées par les restrictions liées à la FCO3 en France.
Génisses et réformes allaitantes - En ce mois d’octobre où les taxes automnales tombent, les entreprises ajustent leur activité à une demande qui mute entre la consommation estivale et celle de l’hiver. Les aloyaux se vendent avec plus de difficulté avec des promotions qui réapparaissent dans les grandes enseignes. Sur les marchés, les tarifs se maintiennent à la faveur de disponibilités limitées dans le domaine des femelles de qualité bouchère. Le commerce est plus calme dans les Charolaises R= avec des tarifs qui plafonnent. Les abatteurs accentuent la pression sur les croisées et allaitantes d’entrée de gamme qui sont impactées par la baisse des laitières.
Réformes laitières – Le niveau de l’offre reste suffisant pour couvrir la demande et permettre aux industriels de baisser une nouvelle fois les prix. Les vaches Prim’holsteins ou Montbéliardes restent orientées à la baisse avec un tri plus sévère dans le milieu de gamme. Les vaches maigres et légères P-1 et P-2 sont faiblement valorisées. La tendance est baissière dans les taureaux de réforme.
Jeunes bovins – Le commerce est assez fluide avec une activité plus ferme à l’export. La moindre concurrence de l’Espagne sur l’Italie et une demande soutenue vers l’Allemagne permet une légère détente dans le secteur allaitant alors que les laitiers sont à la baisse.
Bovins d’embouche et d’élevage – Les volumes s’étoffent à la saison avec des conditions climatiques peu favorables pour garder les animaux sur des prairies détrempées. Le commerce est régulier avec des tarifs qui se maintiennent dans les Charolaises lourdes pour une finition rapide. Le tri est en revanche plus sensible dans le bétail ordinaire ou d’entrée de gamme
Broutards – Les contraintes liées aux différentes maladies, la mise en place progressive de la vaccination et la réduction constante de l’offre liée à la décapitalisation du cheptel allaitant font que le commerce des broutards se porte très bien. La dynamique commerciale est peu impactée par l’extension du zonage MHE avec des éleveurs qui ont décalé leurs ventes pour faire des PCR. La multiplication de cas de FCO8 est un frein aux volumes exportés vers l’Italie, mais ces animaux se replacent sans difficulté sur le marché intérieur. Les disponibilités automnales sont un peu plus abondantes, mais les besoins italiens restent très présents. Les bons broutards Charolais ou Limousins vaccinés ou testés négativement à la FCO ou MHE restent très bien valorisés. Le commerce sur la France est également soutenu. L’activité commerciale reste dynamique faute d’offre suffisante dans les bonnes femelles.
Veaux d’engraissement et d’élevage – Au plus fort des vêlages, l’activité commerciale reste compliquée avec des tarifs dérisoires pratiqués dans les campagnes. Les mauvaises conditions climatiques influent négativement sur la qualité des veaux. Les ramasseurs de veaux peinent à commercialiser l'ensemble de leurs collectes et sont même amenés à laisser ou ramener les veaux dans les fermes s’ils sont positifs à la FCO. Les acheteurs profitent de cette suroffre pour peser sur les prix par un tri sévère. Le marché export à des besoins, mais les contraintes pour les exportateurs sont importantes, avec près de 30% de positivité dans les tests FCO. Les tarifs se tiennent dans les bons veaux viandés avec une PCR négative.
Agneaux – Le prix de l’agneau sur les étals est souvent rédhibitoire avec des ménages qui font des choix vers des viandes moins coûteuses. Dans le même temps, le niveau de l’offre saisonnière se rétracte, ce qui limite les marges de manœuvre des acheteurs sur les marchés avec des tarifs qui restent soutenus. En brebis, le commerce est calme, mais les tarifs qui restent à des niveaux convenables.
Porc – Le recul des prix se poursuit sous la pression des abatteurs et saisonnière. Le cours s’établit à 1,760€ sur le MPF.