Agroéquipement
Une filière synonyme d'avenir

L'agroéquipement est un secteur porteur pour l’insertion professionnelle. Une étude régionale vient de le confirmer, mais c'est aussi une filière exigeante qui conditionne l'emploi à des niveaux de compétences techniques et de qualités humaines non négociables. Détails.
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On sait que le secteur de l'agroéquipement représente un vivier potentiel important d'emplois et donc d'insertion professionnelle, mais le secteur reste mal connu et souffre d'un manque d'information sur ses métiers.
Pour pallier ce déficit, la Draaf et la chambre régionale d'agriculture de Bourgogne Franche-Comté ont présenté une étude réalisée par des étudiants en BTS à AgroSup Dijon, laquelle étude porte sur la réalité de l'insertion professionnelle au sein de la filière agroéquipement. Pionnière en la matière depuis sa création en 1953, la MFR de Liernais accueillait cette présentation. Quant à Pôle emploi et à la Fédération régionale des MFR, tous deux partenaires et acteurs importants de l'insertion professionnelle et de la formation des jeunes, ils participaient aussi à cette présentation.

Un accès rapide au 1er emploi


Ce qui ressort de cette étude, forcément parcellaire puisque réalisée auprès d’un échantillon qui reste limité, c'est qu'il faut lutter de façon urgente contre le manque d'informations et de communications de la filière, dont les formations, les métiers, les besoins et le potentiel d'emplois restent mal connus.
C'est pourtant une filière qui embauche rapidement et largement : avec un temps moyen d'accès au 1er emploi de 40 jours, un record... et 70 % des jeunes formés et qualifiés embauchés dès la fin de leur formation !
Organisée avec des professionnels de la filière, concessionnaires, distributeurs, agriculteurs, employeurs de main-d'œuvre, jeunes techniciens, la table ronde montrait aussi que les emplois proposés dans l'agroéquipement requièrent un certain niveau de compétences et de connaissances. Ainsi, si les formations Bac pro bénéficient en général d'une bonne insertion dans le monde professionnel, les BPA TCEEA semblent d'un niveau moins bien adapté au niveau de technicité attendu.
Dans ce domaine à haut niveau technologique, les employeurs recherchent des techniciens de plus en plus qualifiés et surtout « aptes à se former en permanence pour suivre l'évolution rapide des technologies et des matériels ». Il ne s'agit pas seulement pour les candidats à l'emploi d'avoir une tête bien pleine, il faut aussi qu'elle soit bien faite et plastique pour intégrer rapidement de nouvelles connaissances encore plus pointues.
Ce qui ressortait aussi de la table ronde, c'est la forte attente d'un niveau BTS et donc la nécessité pour les jeunes en formation de s'inscrire dans une poursuite d'études, leur assurant un avenir tout tracé et un potentiel de carrière satisfaisant sur tous les points (salaire et responsabilités).

Un fossé à combler


Comme le faisait remarquer un agriculteur présent, par ailleurs employeur de main-d'œuvre lui aussi : « les mains dans le cambouis c'est fini ! Il faut maintenant de solides compétences en informatique et un niveau de spécialisation important en fonction des matériels ». Du fait de la grande technicité de ces derniers, les techniciens sont aujourd'hui nécessairement spécialisés sur un certain type de matériel. D'où un inévitable décalage entre les attentes et les besoins des employeurs (à tous niveaux) et l'enseignement qui reste forcément plus général. Le fossé peut facilement se combler, car les employeurs développent pour la plupart leur propre parcours de formations complémentaires, encore faut-il là aussi des têtes suffisamment bien faites et des jeunes très motivés pour accepter le challenge.
Elue à la chambre régionale d'agriculture en charge de la formation et de l'enseignement, Anne Gonthier a d'ailleurs précisé que les référentiels actuels visaient justement à faire émerger des potentiels importants, comme le sens de l'observation, la capacité d'adaptation, le niveau d'autonomie, la motivation... Toutes les qualités essentielles pour combler certaines lacunes des formations initiales et continues, trop « pauvres » pour pouvoir suivre la course à l'innovation et à la technicité des matériels.




Légende Photo : Une table ronde riche d'enseignements, qui a montré qu'il fallait mieux communiquer sur la filière et surtout encourager les candidats à poursuivre leurs études et à élever leur niveau d'exigence personnelle pour être en phase avec les besoins des employeurs.