Cave d’Azé
Nouveau partenariat commercial
Rémunération en hausse
Tous ces facteurs combinés, la rémunération des coopérateurs pour leurs apports de raisins a bondi de +22 % pour monter au global à 4,5 millions d’€. Somme à laquelle il faut rajouter 173.000 € de compléments de prix sur la commercialisation du millésime 2013. Enfin, pris sur le résultat net, une ristourne de 4 €/hl livré sera rajoutée.
« Pour la deuxième année consécutive, avec des volumes supérieurs, la cave peut dire qu’elle est en bonne santé. Espérons maintenant que les cours au négoce tiennent et que les ventes bouteilles continuent d’augmenter. La valeur ajoutée aux stocks donnera lieu à de nouveaux compléments de prix à venir », annonçait Dany Grandjean. Les volumes de vins conditionnés commercialisés - 500.000 cols pour 2,3 millions d’€ - sont en effet en hausse, grâce à la société AVB principalement. Avant de prendre sa retraite, Jean-Marc Debost revenait une dernière fois sur les ventes au caveau et invitait la prochaine génération à continuer d’y « cajoler le client » car le panier moyen est en baisse, notamment les ventes de Bib et vins en vrac. « On est bien sur les bouteilles », avec près de 95.000 cols écoulés au caveau, incitait-il.
La tentation des ventes en moûts
Car cette année, la campagne vrac en appellation mâcon a du mal à démarrer. La cave d’Azé en avait vendu 7.000 hl l’exercice précédent mais patiente pour l’heure. Président de l’Union des producteurs (UPVM), Jérôme Chevalier regrettait ce « calme » de la part des négociants, « qui font pression à la baisse » (750 €/pièce) alors que la « récolte 2015 est belle ». Ce qui permettait à Jérôme Chevalier de mettre les pieds dans le plat sur les ventes en moûts qui « augmentent, surtout ces deux dernières années, en raison des cours élevés », « décalant le marché » plus tôt et tentant pour certains coopérateurs. « Je pense que c’est une grosse erreur de sortir des caves car quand le marché va se retourner, ces mêmes vignerons viendront pleurer pour revenir », lâchait le coopérateur de Charnay.
Et pour continuer de vendre en bouteilles, la cave mise sur la qualité. Elle a investi 500.000 € dans un groupe froid et a rajouté 183.000 € d’investissements encore cette année. La responsable qualité, Anne-Sophie Dutilleul s’en réjouissait puisque cela va dans le sens de « l’exigence des clients » ou comme la certification ISO 22000 « en terme de traçabilité », notamment à l’export et pour la GD. Une occasion également de faire le point et « d’évoluer ». « Il faut continuer et même réussir », encourageait Dany Grandjean.
Développer la GD
Car la société AVB en a besoin pour développer les ventes GD. C’est son objectif en 2016. L’Alliance des vignerons Bourgogne Beaujolais commercialise actuellement sur les circuits traditionnels, modernes et export. Les vins en vrac et conditionnés proviennent de la cave d’Azé, de la cave de Viré, de la cave du Château de Chénas (69), de la cave du Château des Loges (69) et de la cave des Vignerons des Pierres dorées (69). Pour 2014/2015, AVB a commercialisé 3,2 millions de cols (24.150 hl), soit une « progression de +30 % » (2,5 millions de cols en 2013/14). La cave d’Azé pèse pour eux, 1,7 millions d’€ sur les près de 11 millions d’€ de leur chiffre d’affaires total, dont 5,3 millions € à l’export. AVB vend uniquement à des professionnels : 650 clients livrés, 90 à l’export, 7 GMS, 140 cavistes, 90 grossistes, 150 restaurants dans 16 pays, pour 30 appellations et 250 références.
Le directeur d’AVB, Thierry Letortu expliquait « chercher à diversifier sa stratégie commerciale » par divers moyens (nouveaux circuits, recrutement…) et notamment « développer la GD, axe de progrès considérable, en élargissant le portefeuille clients avec un partenariat avec la Compagnie des vignerons de Burgondie », regroupant les caves de Buxy et de Bailly Lapierre. Directeur commercial France d’AVB, Sébastien Taboulot précisait qu’actuellement le circuit GD ne pèse que pour 22 % des volumes de la cave d’Azé, alors que près de 70 % des vins se vendent en GMS en France. « Un important développement est donc possible », se motivait-il. Un objectif qui n’était pas pour déplaire aux coopérateurs. « Certes le vrac se vend cher actuellement aux négociants mais ils en prennent moins. C’est donc important d’avoir une deuxième corde à notre arc », concluait Dany Grandjean.
Agissons pour la prévention des risques professionnels !
Conseiller en prévention à la MSA Bourgogne, Michel Dubois est intervenu sur la recrudescence des Troubles musculosquelettiques (TMS) en viticulture. « La prévention des TMS représente des enjeux importants : certes avant tout humains mais aussi pour la santé économique de vos entreprises », responsabilisait-il chacun. En effet au-delà de la souffrance, des situations de précarité et d’isolement que les TMS peuvent induire pour les personnes, leurs conséquences économiques (le coût moyen d’une maladie professionnelle avoisine généralement les 20.000 €) sont telles que leur prévention est un enjeu prioritaire pour tous. Ce qui amenait à parler également du Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) obligatoire dans toute entreprise. Le service Santé Sécurité de la CRMSA Bourgogne propose donc un accompagnement aux viticulteurs sur ces deux thématiques au travers des journées d’échanges. « On doit réfléchir ensemble comment on travaille pour tenter d’améliorer les choses ». Prévenir plutôt que guérir.