Tendance commerciale semaine 04-2016
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Il y a un peu moins d’un an, les éleveurs étaient mobilisés pour dénoncer la faiblesse des prix pratiqués sur les produits issus de l’élevage. Un an après, on reprend les mêmes et on recommence : le lait, la viande de porc et celle de bœuf sont dans la même galère. Les solutions envisagées l’été dernier ont fait long-feu, ce qui offre d’autant moins de solutions face à une Europe qui reste intraitable sur le libre-échange. L’état n’a plus de solutions à proposer sauf à sortir le carnet de chèques, ce qu’il n’ose pas faire, aussi joue-t-il la montre…
Une prise de conscience réelle doit avoir lieu chez le principal acteur de ces filières : le consommateur doit en effet faire un choix sur ses modes de consommation. La politique du prix cassé que mènent les grands groupes va anéantir un des fleurons de l’activité économique française et on ne veut pas voir disparaître l’agriculture comme la sidérurgie ou le textile. Aussi est-il grand temps de se ressaisir ! Il suffirait de pas grand-chose : quelques dizaines de centimes/kg ou par litre pour permettre à tout le monde de vivre correctement, pour un coût certainement contenu pour le panier de la ménagère.
Sur le marché de la viande, la tension reste importante dans le secteur Aval, avec des industriels qui peinent à écouler la marchandise et qui se battent à coup de promotions pour écouler les stocks engrangés pendant les promotions de viande de porc. Sur les marchés en vif, les disponibilités sont moins importantes que ces dernières semaines, ce qui tend à atténuer la pression des acheteurs malgré la faiblesse de leurs besoins. Le secteur des viandes haut de gamme est relativement stable. La lourdeur commerciale reste d’actualité dans les bonnes charolaises avec des tarifs qui peinent à se maintenir. Les difficultés perdurent sur les allaitantes de choix secondaire, âgées ou bas de gamme qui pâtissent d’un faible rendement carcasse et d’une qualité où le prix des avants est prédominant et défini principalement par les laitières. En réformes laitières justement, la demande de fin de mois maintient une ambiance tendue. Les tarifs se maintiennent dans les vaches frisonnes et montbéliardes convenables. Le tri reste sévère dans les animaux maigres et sans viande avec une valorisation toujours réduite. En jeunes bovins, l’ambiance commerciale demeure tendue avec une consommation intérieure peu soutenue comme dans les femelles. La tendance est lourde avec des tarifs qui peinent à se maintenir.

Bovins d’embouche et d’élevage
La tension sur la viande inquiète les engraisseurs. L’écoulement est calme avec des cours stables dans le bon maigre. La prudence reste pourtant de mise dans le bétail ordinaire ou âgé.

Broutards
L’offre se tasse dans l’ensemble des régions. Cette modestie de l’offre participe à une meilleure activité commerciale, notamment dans les mâles légers (moins de 350 kg). L’activité est régulière dans la marchandise plus lourde (400 à 450 kg) destinée aux autres marchés exports que l’Italie ou l’Allemagne (vaccinés + 60 jours). Les mâles très lourds partent pour l’Algérie à condition qu’ils soient indemnes d’IBR et avec des conditions particulières par rapport à la FCO. Dans les femelles, la vente est normale avec des prix stables dans la bonne marchandise lourde. La demande reste atone pour les légères vers l’Espagne.

Veaux d’élevage et d’engraissement
La tension observée ces dernières semaines pour les mises en place en vue d’une sortie au cours de l’été est contrecarrée par une sérieuse réduction de l’offre. Les échanges sont un peu plus réguliers avec des tarifs qui se maintiennent avec plus de facilité dans les veaux laitiers et qui progressent dans les montbéliards standard. Les veaux montbéliards lourds restent dirigés vers l’Espagne (avec ou sans PCR) pour des tarifs qui retrouvent leurs niveaux de fin d’année. Dans les croisés, si la marchandise légère et maigreuse reste difficile à valoriser, les tarifs sont mieux défendus dans les veaux lourds et viandés. En veaux allaitants destinés aux labels, la réduction de l’offre ne permet pas aux acheteurs de peser sur les prix malgré l’approche des mises en place de juillet. Les échanges sont réguliers avec des tarifs qui se maintiennent dans les mâles charolais, limousins ou les bons mâles croisés (blanc bleu ou jaunes). Les femelles restent malmenées.

Ovins
Le recul de l’offre atténue la pression des abatteurs, malgré une demande peu soutenue dans le secteur aval avec une consommation de fin de mois atone. Les tarifs sont reconduits sur la plupart des marchés que ce soit pour les laitons ou les agneaux gris. Dans les brebis, la tendance est au maintien avec des volumes qui restent limités en attendant la date du 31 janvier, date limite de dépôt de la demande d’Aide ovine (ex PCO). La vente est normale sans plus avec des tarifs stables.

Porcs
Les actions de promotion se poursuivent et participent à désengorger le marché avec une baisse constante des poids carcasse. Sur le Marché du porc breton, le tarif progresse très lentement de 0,007 € à 1,094 € dans une tendance européenne relativement stable. Ces tarifs restent loin, très loin des attentes des producteurs qui sont très mobilisés sur les actions revendicatives.