Maisons familiales et rurales
Identifier un besoin et faire en sorte d’y répondre

Directeur de la fédération interdépartementale des Maisons familiales et rurales de Bourgogne, Philippe Joly rappelle le rôle essentiel joué par les MFR depuis leur origine ainsi que leur capacité d’adaptation à un monde en pleine mutation.
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Que représentent aujourd’hui les MFR en Bourgogne Franche-Comté en général et en Saône et Loire en particulier ?
Philippe Joly
: nous sommes dans le cadre de la régionalisation avec, désormais, une fédération Bourgogne Franche-Comté. Sur cette région, nous comptons trente maisons familiales et rurales. Il y en treize en Bourgogne et dix-sept en Franche-Comté. Le département de Saône-et-Loire en compte à lui seul quatre. On les trouve à Mazille, à La Clayette, à Etang-sur-Arroux et à Anzy-le-Duc.
Ces trente maisons familiales et rurales accueillent un peu plus de trois mille jeunes sous contrat avec le ministère de l’agriculture par la voie de l’alternance. En outre, il faut y ajouter quelque sept cent apprentis qui sont formés au sein des MFR. Il ne faut pas oublier une troisième offre proposée par les MFR, à savoir les actions de formations continues. Cela peut concerner aussi bien CertiPhyto que l’accompagnement au document unique d’évaluation des risques…

Qu’en est-il lorsque l’on se concentre plus spécifiquement sur la Saône-et-Loire ?
Ph. J. : les MFR accueillent des jeunes dès les classes de quatrième et de troisième en alternance, cela leur permet de se préparer à découvrir le milieu professionnel et ainsi de choisir leur orientation. Au sein des MFR, on forme les élèves jusqu’au niveau BTS. On peut citer l’exemple de la formation Responsable d’hébergement qui est proposée à Mazille. Cette formation est toute récente puisqu’elle a été lancée à l’automne dernier. Elle se déroule sur le site de Cluny. Cela doit permettre de former des jeunes à l’accueil du public au niveau touristique. Sur le département, il y a douze formations qualifiantes entre CAP, Bac pro et BTS. Certaines formations sont quasiment uniques en France. On peut par exemple citer le Bac pro élevage avec une option gibier. Au total, les MFR de Saône-et-Loire accueillent environ six cent jeunes sur toutes ces formations.

Travaillez-vous actuellement sur de nouvelles formations ?
Ph. J. : au niveau institutionnel, nous travaillons en ce moment sur un CQP (Certificat de qualification professionnelle) Agent de service de remplacement. Nous sommes en pleine discussion avec les OPA, les collectivités… Nous espérons que cela se mettra en place dès l’automne 2017. La formation devrait être dispensée à Anzy-le-Duc. La probable naissance de cette formation fait suite à la demande identifiée par la profession agricole. L’approche a été d’identifier un besoin et de faire en sorte d’y répondre.

Comment faire pour découvrir toutes ces formations sur le terrain ?
Ph. J. : le mieux est sans aucun doute de participer aux journées portes ouvertes. Elles auront lieu le 18 mars à Etang-sur-Arroux et à La Clayette, le 25 mars à Mazille et le 1er avril à Anzy-le-Duc.

A vos yeux, quel est le devenir des maisons familiales et rurales ?
Ph. J. : les MFR ont su s’adapter aux évolutions de la société, aux nouveaux besoins de la profession, aux changements en terme territorial. Bien évidemment, il nous faut réfléchir aux métiers innovants et nouveaux. Je pense que le volet de l’entrepreneuriat en milieu rural sera important à l’avenir. L’enjeu sera d’accompagner ces dynamiques. Il nous faudra maintenir cette capacité à travailler avec les partenaires et acteurs locaux, les collectivités… La question des territoires est également essentielle au vingt-et-unième siècle. L’offre de formations au sein des MFR, notamment au niveau des services, a su évoluer et continuera à évoluer.